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Un (petit) pas de plus vers des services en français pour la Ville de Toronto

Le Comité consultatif des affaires francophones de la Ville de Toronto s'est réuni ce vendredi 11 juillet 2025. Photo : Sandra Padovani/ONFR

TORONTO – Le Comité consultatif des affaires francophones s’est à nouveau réuni. Dans la continuité du projet pilote et des brochures en français dans les musées de ville, ces informations historiques seront également mises à disposition sur le site de la Ville. De son côté, la Société d’histoire de Toronto (SHT) mobilisera les écoles francophones dès la rentrée pour inclure le tour des musées en français dans leur curriculum culturel. La création d’un inventaire des services en français de Toronto sera finalement repoussée à 2026.

Dès février 2024, la SHT avait déposé une motion pour proposer de rendre les dix musées gérés par la ville, jusqu’alors unilingues, bilingues.

La motion avait été adoptée par le Comité début 2025, et les Musées d’histoire de Toronto avaient lancé un programme pilote visant à offrir des services en français, comprenant la mise à disposition de brochures dans les deux langues.

En juin dernier, la première visite d’un groupe francophone de la Maison Spadina avait été organisée.

En intervention devant le comité, la présidente de la SHT, Rolande Smith, a proposé que les informations historiques des brochures en français soient aussi publiées en ligne sur le site de la Ville, notamment pour que les écoles puissent préparer des visites en amont.

Une initiative « facile à mettre en œuvre  », selon Mme Smith, et adoptée immédiatement par le Comité.

« Les services en français ne vont pas arriver du jour au lendemain, mais ça avance », a-t-elle réagi auprès d’ONFR.

En amont de cette session, elle avait également soulevé une situation paradoxale : « Les musées disent qu’il n’y a pas de demandes, mais les écoles disent qu’il n’y a pas de services ».

Devant ce constat, la SHT a en effet décidé d’approcher les écoles francophones pour les mobiliser afin de mettre en place des visites culturelles scolaires avec ces musées d’histoire.

La présidente du Comité et conseillère municipale, Alejandra Bravo, a reconnu l’importance d’avoir cette interprétation disponible.

Rolande Smith a également fait remarquer le grand intérêt à recruter du personnel bilingue pour aller dans cette direction.

Plusieurs membres de la SHT ont assisté à la séance du Comité consultatif des affaires francophones. De gauche à droite : Guillaume Gogo, webmestre de la SHT, Gilles Huot, guide au ROM et à la SHT, Dominique Guillamand, secrétaire, Rolande Smith, présidente, et Shiralee Hudson Hill, gestionnaire musées, services musées et patrimoniaux, développement économique et culture de la Ville de Toronto. Photo : Sandra Padovani/ONFR

Lors de la précédente rencontre, le Comité avait voté pour la création d’un inventaire des services en français de la Ville de Toronto.

Une création qui aura bien lieu, mais qui sera finalement intégrée au plan de travail de 2026, « bien qu’on l’aurait préférée en 2025 », a concédé Christine Michaud, la co-présidente du Comité.

Elle ajoute que « ce travail extrêmement important permettra d’identifier les manques pour pouvoir ensuite mettre en place des services. Cela requiert des ressources de la Ville, mais c’est essentiel pour que les francophones sachent où aller ».

En parallèle, la présidente Alejandra Bravo a de nouveau rappelé la motivation du Comité quant à l’adhésion de la Ville à l’Association française des municipalités de l’Ontario (AFMO).

« Quand Toronto sera à part entière membre de l’AFMO, il y a aura des solutions qu’on pourra aller chercher. Nous pourrons apprendre des autres membres comment ils trouvent les ressources pour mettre des processus en place : gérer les demandes, avoir un point d’entrée en français, avoir du personnel bilingue », s’est avancée Christine Michaud.

Hébergements d’urgence et logements abordables pour les francophones

À l’ordre du jour également, un sujet plus épineux : celui des services d’hébergement d’urgence pour les francophones en situation d’itinérance.

Plusieurs représentants anglophones du conseil municipal ont rappelé les services disponibles, et souligné leur soutien à l’organisme torontois d’intégration économique des immigrants francophones La Passerelle-IDÉ.

En tant que membre du public, la fondatrice et directrice générale de l’Auberge francophone Julie Lutete est intervenue pour parler des services d’accueil aux réfugiés francophones qu’offre l’Auberge « sans aucune aide de la Ville de Toronto ».

Celle-ci a déploré avoir lancé plusieurs bouteilles à la mer, requêtes, rencontres et emails qui sont restés sans réponse. Elle a ainsi demandé à la Ville de soutenir l’organisme, notamment avec la mise à disposition d’un vrai centre d’hébergement d’urgence.

« La stabilité d’une personne immigrante commence par l’hébergement, sans quoi on ne peut pas chercher du travail ou s’occuper de ses enfants. »

« Nous faisons tout et payons tout nous-même », a rapporté Mme Lutete, à qui une fonctionnaire du conseil municipal est venue donner sa carte en fin de séance.

En tant que membre du Comité, Mareva Cestor, s’est enquise de savoir si la municipalité collecte des données vis-à-vis du nombre de demandes de logements francophones et si un plan était en place pour les étudiants francophones en besoin de logements abordables.

Les représentants du conseil ont alors affirmé qu’il s’agissait de la première année de mise en place d’une étude destinée à comprendre les besoins de la communauté étudiante, dont les étudiants étrangers.

Dans le cadre du plan pour le logement abordable de la Ville, plusieurs listes d’attente ont été ouvertes pour le logement abordable et pour le loyer basé sur le revenu (RGI), également disponibles aux francophones.

Ces demandes francophones seront également enregistrées pour en collecter les données.