Le drapeau fraco-ontarien devant l'hôtel de ville de la Ville de Toronto. Crédit image: Rudy Chabannes

TORONTO – Le Comité consultatif des affaires francophones de Toronto veut aller de l’avant avec une étude de faisabilité d’une liste des services municipaux disponibles en français, un projet qui pourrait voir le jour dès 2025.

Quatre sujets étaient à l’ordre du jour dont la création d’un inventaire des services municipaux en français et l’adhésion de la Ville à l’Association française des municipalités de l’Ontario (AFMO).

Selon un rapport du directeur général du Développement économique et culture, bien que la Ville puisse établir cet inventaire, cela nécessiterait une réaffectation de certains fonctionnaires, impactant ainsi d’autres services municipaux. Toutefois, le document précise qu’aucune incidence financière directe n’est à prévoir.

Malgré ces contraintes, la proposition a été bien accueillie par le Comité. Christine Michaud, la vice-présidente, a insisté sur l’importance de ce projet :

« C’est une étape nécessaire. La mise en place de cet inventaire demandera du temps, mais il aura un impact important pour les francophones et les francophiles de Toronto. »

De son côté, Hélène Grégoire, l’une des membres du comité, a salué cette initiative tout en rappelant que la Ville a encore du chemin à faire pour améliorer la visibilité des services francophones : « La Ville va au-delà de ses obligations dans certains domaines, mais il y a encore beaucoup à faire pour structurer et rendre visibles les services en français ».

Rejoindre l’AFMO pour renforcer l’offre de services

Autre point clé de la réunion : l’adhésion de la Ville de Toronto à l’Association française des municipalités de l’Ontario (AFMO).

L’AFMO regroupe plusieurs municipalités engagées dans la défense des services en français et pourrait offrir à Toronto un réseau d’échange, des ressources supplémentaires et de meilleures pratiques en matière de services municipaux francophones.

Christine Michaud a défendu cette initiative comme une opportunité stratégique pour la Ville :

« C’est un geste fort qui nous donnera un levier important pour renforcer l’offre de services municipaux en français. »

La proposition a également reçu le soutien de la conseillère municipale de Davenport Alejandra Bravo, qui a pointé du doigt le manque de soutien de la Province de l’Ontario en matière de services pour les francophones :

« La Province de l’Ontario ne fournit pas les ressources nécessaires pour assurer des services adéquats aux francophones. En adhérant à l’AFMO, Toronto pourra renforcer son positionnement et mieux défendre ses besoins. »

Pour Amikley Fontaine, cette adhésion ne doit pas être symbolique, mais s’accompagner d’actions concrètes : « Il ne suffit pas d’adhérer à une association. Il faudra ensuite travailler sur l’intégration des meilleures pratiques et assurer un suivi régulier des progrès réalisés. »

Bien que toujours au stade de projet, après débat, le comité a voté en faveur de cette motion, marquant ainsi un engagement officiel en faveur d’une meilleure représentation des francophones dans les politiques municipales.

À noter que certains sujets évoqués lors de réunions précédentes, très attendus, comme la question de l’accessibilité des musées de ville en français, ou encore la réhabilitation des panneaux en français délabrés du Sentier partagé, n’ont pas été abordés ce jeudi 13 février.

Deux autres thèmes étaient centrés sur la stratégie pour les aînés francophones à Toronto et sur la proposition d’une approche partenariale favorisant l’inclusivité dans le développement économique dans la ville.