Une motion sur le bilinguisme des musées torontois adoptée par le Comité des affaires francophones
TORONTO – Le Comité consultatif des affaires francophones de la Ville de Toronto a voté une motion qui confie au Comité du développement économique et culturel (ECDC), le mandat de chercher les possibilités de rendre accessibles, dans les deux langues officielles, les dix musées historiques torontois.
Votée à l’unanimité ce lundi et sujette à l’approbation du conseil municipal, cette motion prévoit que le Comité du développement économique et culturel de la Ville explore la possibilité de se prévaloir de ressources additionnelles en langue française dans les musées et centres culturels lorsqu’il posera sa candidature, dans le futur, à des programmes émanant du gouvernement fédéral.
La motion demande aussi à l’ECDC d’élaborer un plan pour mettre en place, dans un premier temps, un projet pilote dans un des musées, incluant des ressources et du matériel traduit pour les visiteurs. Un rapport à ce sujet sera rendu lors de la prochaine réunion du Comité consultatif des affaires francophones, le 17 octobre.
Le projet mis sur la table par la Société d’histoire de Toronto (SHT), et dont les contours ont été détaillés par ONFR en mars dernier, permettrait par la suite d’ajuster au mieux la généralisation de l’offre de services en français à l’ensemble des établissements. « Ce sont des services que l’on peut mettre en place de façon graduelle et peu coûteuse », a plaidé Rolande Smith, présidente de la SHT, venue lundi expliquer sa position devant le comité.
« On ne veut pas nécessairement entièrement bilinguiser tous les musées. On pourrait commencer par des dépliants traduits, des audioguides en français, des étudiants volontaires bilingues, voire des embauches », a précisé Gilles Huot, guide bénévole de la SHT, présent au côté de Mme Smith, appelant à une forme d’inclusivité de la Ville vis-à-vis des francophones.
La vice-présidente du comité, Christine Michaud, a mis en exergue le potentiel de visites qui pourrait émaner du système éducatif d’immersion, mais aussi des camps d’été francophones. « Faire la promotion (des musées accessibles en français) peut amener une clientèle très intéressante, en même temps qu’un important apport économique. La demande est là, il faut créer le service et le rendre visible », a-t-elle encouragé.
Deux autres membres, Hélène Grégoire et Carlo Handi, sont intervenus pour appuyer l’initiative, entrevoyant la nécessité de trouver des partenariats et des programmes adaptés.
« Pendant les vacances scolaires de mars, tous les musées avaient des activités spécifiques pour les enfants et les familles, a relevé la présidente de la SHT. Ce sera pareil le 22 avril prochain lors de la Journée de la Terre. C’est assez incroyable que des milliers d’enfants ne puissent pas profiter d’un programme aussi important en français. On les prive de beaucoup trop d’activités intéressantes. »
Pat Tobin, gestionnaire de la division ECDC, dont font partie les musées, s’est dit prêt à envisager différentes pistes, mentionnant le programme fédéral de services de traduction (Patrimoine canadien) . « On peut enquêter sur ce service et voir si d’autres programmes peuvent nous aider à traduire les matériaux dans nos musées. »
Le fonctionnaire a aussi noté que ce projet pilote revêtait une « opportunité de travailler ensemble avec la communauté et la SHT, en regardant le curriculum scolaire pour trouver des liens avec l’histoire francophone du territoire ». M. Tobin va à présent identifier un de ses fonctionnaires pour étudier la gamme de programmes, aux niveaux fédéral et provincial, qui pourraient aider à concrétiser le projet.
La recommandation du comité sera transmise à la réunion du 30 avril de l’ECDC. Si elle est adoptée par l’ECDC, la demande fera l’objet d’un vote final au conseil municipal, lors de la réunion des 22, 23 et 24 mai.