Le prochain comité pourrait se réunir en début d'année prochaine. Crédit image: Rudy Chabannes

TORONTO – Autour de la conseillère municipale Alejandra Bravo, huit membres auront la tâche d’améliorer la place du français dans la Ville reine. Cette nouvelle équipe sélectionnée par les fonctionnaires de la Ville doit prochainement être entérinée en conseil municipal.

Mis entre parenthèses depuis les élections municipales d’octobre 2022, voilà ce comité à nouveau opérationnel. Parmi les plus de 50 candidats, huit profils ont finalement été retenus.

Il sera entre autres composé de quatre membres issus du milieu postsecondaire : Hélène Grégoire, directrice de La Cité à Toronto, Hela Zahar, professeure agrégée à l’Université de l’Ontario français (UOF), Mareva Cestor, directrice du Carrefour des savoirs et de l’innovation de l’UOF et Carlo Charles Handi, professeur associé à l’Université de Windsor qui entame ainsi un deuxième mandat consécutif.

Complètent l’effectif : Christine Michaud, directrice des communications à la Banque TD, Liben Grebemikael, président-directeur général du Centre communautaire Taïbu de Scarborough, Amikley Fontaine, directeur et fondateur de la Fondation Sylvenie Lindor et José Bertrand, directeur général de la Franco-Fête de Toronto.

Les huit membres du comité consultatif des affaires francophones de la Ville de Toronto. Montage ONFR

L’un d’entre eux sera ultérieurement nommé coprésident au côté de la conseillère Bravo. L’élue de Davenport a été nommée après la victoire d’Olivia Chow à l’élection partielle, alors que dans un premier temps sa consœur Diane Saxe avait revendiqué ce poste.

Le mandat du Comité consultatif des affaires francophones de Toronto sera de guider le conseil municipal au cours des trois années à venir afin qu’il inclue les communautés francophones dans ses politiques.

Il s’agit aussi d’« identifier les tendances, les projets et les initiatives francophones qui peuvent contribuer à la vitalité de Toronto », selon les contours définis par la Ville. Cela englobe autant des aspects culturels qu’économiques et peut donc toucher autant au bilinguisme de la ville qu’au patrimoine ou encore à la compétitivité des entreprises francophones.

« Faire avancer nos dossiers francophones »

Mais les succès de ce comité réactivé par l’ancien maire John Tory sont très maigres jusqu’ici. Un manque de résultats essentiellement attribué à deux seules réunions annuelles, au caractère consultatif de la structure ainsi qu’à des mises en sommeil répétitives. Le comité ne s’est en effet pas réuni depuis plus d’un an, une situation qui s’est déjà produite avant la nomination de l’équipe précédente en 2020.

Difficile dans ces conditions d’assurer des suivis solides et d’émettre des recommandations qui parviennent jusqu’au conseil municipal. Sans compter que le français est plus perçu par la Ville comme une communauté parmi d’autres qu’une langue officielle sur le même pied d’égalité que l’anglais, confient plusieurs observateurs.

Alejandra Bravo, conseillère municipale (Davenport) lors du lever de drapeau franco-ontarien. Crédit image : Rudy Chabannes

Néanmoins, l’optimisme est de mise pour les nouveaux membres. « J’ai hâte de me mettre au travail aux côtés des autres membres et avec les conseillers municipaux pour faire avancer nos dossiers francophones », a réagi Amikley Fontaine, engagé dans le domaine de l’inclusion économique des jeunes franco-torontois.

Le président de la Fondation Sylvenie Lindor aimerait notamment voir se concrétiser un programme de soutien financier aux organismes franco-torontois et un accès bilingue à toutes les ressources de ville. Il croit en outre qu’il est nécessaire d’élargir l’offre municipale de services en français.

En marge des célébrations du lever du drapeau franco-ontarien, la conseillère Bravo a déclaré au micro d’ONFR son enthousiasme à coprésider ce comité qu’elle entrevoit comme « un outil de dialogue et d’avancées dans les domaines qui préoccupent les francophones de Toronto. »