Dianne Saxe aux commandes du Comité des affaires francophones de Toronto 

La conseillère municipale Dianne Saxe à la mairie de Toronto.
La conseillère municipale Dianne Saxe à la mairie de Toronto. Crédit image: Sandra Padovani

TORONTO – Le conseil municipal a approuvé hier la reconduction du Comité consultatif des affaires francophones de Toronto pour un mandat de quatre ans que Dianne Saxe, la conseillère municipale bilingue d’Université-Rosedale, présidera. Cette avocate et politicienne de conviction connue pour ses engagements forts envers l’environnement, le climat ou encore la mobilité, pourra peut-être apporter un nouveau souffle à un comité auparavant critiqué pour son immobilisme.

Conseillère municipale de Toronto (Université-Rosedale) depuis les élections municipales de 2022, Dianne Saxe est une avocate et docteure de renom spécialisée en droit de l’environnement et en énergie, détentrice de nombreuses accréditations et récompenses. Elle est membre du Climate Caucus, caucus canadien sur le climat. Dernière commissaire à l’environnement de l’Ontario de 2015 à 2019, elle a également été cheffe adjointe du Parti vert de l’Ontario (GPO) de 2020 à 2022.

Environnementaliste dans l’âme, elle est une fervente défenseuse du transport actif, se déplaçant à vélo et en transports en commun à Toronto. Ses chevaux de bataille sont le logement, le climat, et les solutions de transport en commun, mobilité et développement durable.

Apprendre à parler français était pour elle un choix depuis l’université, motivé par la double identité linguistique du pays et la nécessité des services en français en Ontario.

« Lorsque j’étais commissaire à l’environnement, je devais présenter les rapports dans les deux langues et parce que c’était plus difficile, j’ai mis plus d’effort dans la langue française. Pendant dix ans, j’ai aussi parlé à mes enfants en français pour que ça m’oblige à pratiquer et pour qu’ils puissent le comprendre », explique la successeure de Jennifer McKelvie au poste de coprésidente du comité, en entrevue avec ONFR+, intégralement en français.

Comité des affaires francophones 2.0

Ce comité consultatif, qui a pour mission de servir d’intermédiaire entre la communauté francophone de Toronto, les élus et l’administration municipale, avait notamment permis, lors de son précédent mandat, le retour de la Ville de Toronto dans l’Association française des municipalités de l’Ontario (AFMO), et avait fortement critiqué le retrait de milliers de livres en français des bibliothèques de la ville, finalement renversé.

« Le maire demeure un fervent partisan de la langue française à Toronto » – Taylor Deasley du bureau du maire John Tory

Avant la décision finale votée hier par le conseil municipal, le maire de Toronto John Tory avait appuyé le renouvellement du comité consultatif des affaires francophones de Toronto ainsi que la nomination de la conseillère Dianne Saxe à titre de présidente. « Le maire Tory demeure un fervent partisan de la langue française à Toronto », rappelle Taylor Deasley du bureau du maire.

Nommé pour un mandat de quatre ans, de 2022 à 2026, le nouveau comité sera également composé de huit autres membres, quatre représentants d’organismes francophones et quatre personnes qui ont fait preuve de leadership dans les secteurs de la culture, des affaires, du développement communautaire francophone de Toronto ou d’autres secteurs liés au mandat du comité consultatif. Lors de sa première réunion, le Comité consultatif élira un membre du public comme vice-président.

La place du français à Toronto versus Ontario

Plusieurs dossiers pourraient revenir sur la table des futures réunions comme les communications de la Ville en français. Mme Saxe « ne pense pas que nous y verrons des communications ordinaires en français comme à Ottawa », expliquant que la Ville de Toronto, très cosmopolite, à la configuration linguistique particulière, comprend près de 140 langues différentes de minorités.

« La communauté francophone n’est pas la plus importante à Toronto, les langues les plus parlées après l’anglais étant le cantonais, le mandarin, le pendjabi ou encore l’italien. De nombreux nouveaux arrivants tels que les réfugiés ont plus de barrières linguistiques que nous devons prendre en compte alors que la majorité de la communauté francophone de Toronto peut également comprendre l’anglais. »

« Le français est une langue fondatrice du Canada qui mérite le respect » – Dianne Saxe

Mme Saxe rappelle toutefois qu’à l’échelle de l’Ontario, la francophonie est majeure, au vu de l’importance historique et nationale du français au Canada : « Il s’agit du seul groupe linguistique qui a le privilège d’un comité dédié au niveau du conseil, démontrant l’importance de répondre aux problématiques de la communauté francophone et de s’assurer qu’on sert ses besoins. »

« Le français est une langue fondatrice du Canada qui mérite le respect », ajoute-t-elle.

La fréquence des rencontres du comité, qui n’est tenu qu’à deux réunions par année à la demande du président ou du vice-président, a été vivement critiquée par le passé. Dianne Saxe dit envisager plus de réunions. « Si un sujet pressant vient à se présenter et réclame plus d’attention et de temps, on fera alors le nécessaire », conclut-elle.