Arash Mohtashami-Maali : « Le MIFO actuel est vieux de plus de 40 ans » 

Si le Mouvement d’implication francophone d’Orléans récolte la somme nécessaire, un nouveau MIFO pourrait voir le jour en 2026. Crédit image: MIFO

[ENTREVUE EXPRESS]

QUI :

Auparavant à la tête du programme Rayonner au Canada, du Conseil des arts du Canada, Arash Mohtashami-Maali est le directeur général du Mouvement d’implication francophone d’Orléans (MIFO) depuis 2022.

LE CONTEXTE :

Depuis dix ans déjà, la direction du MIFO constate que le bâtiment dans lequel ils opèrent leurs activités, situé au 6600 de la rue Carrière à Orléans, perd en efficacité. La structure devient de moins en moins stable et l’espace de plus en plus restreint. Il leur faut donc détruire le bâtiment et en reconstruire un nouveau.

L’ENJEU :

Le directeur général espère voir ce projet concrétiser en 2026. Pour l’instant, le coût d’un tel dessein pourrait atteindre 56 millions de dollars.

« Le maire d’Ottawa, Mark Sutcliffe, et plusieurs conseillers municipaux, vous ont rendu visite au Mouvement d’implication francophone d’Orléans (MIFO), quelle était la raison de leur visite?

Le maire est venu visiter le MIFO, parce que nous avons un projet de conception d’un nouveau bâtiment, dont le projet avance beaucoup. On a fait le développement des biens architecturaux. Le projet est presque terminé au niveau de sa conception et on est en train de négocier avec les différentes instances pour avoir les fonds nécessaires.

Pour quelles circonstances avez-vous besoin d’un nouvel espace?  

Le MIFO actuel est vieux de plus de 40 ans, donc le bâtiment a besoin de beaucoup de réparations. On se rend compte qu’en faisant les réparations, ce ne sera pas suffisant parce qu’il y a des problèmes de fondations. Il y a des fuites dans le toit, il y a beaucoup de problèmes structurels.

On a fait une étude il y a quelques années et on s’est rendu compte qu’en n’investissant pas loin de 10 millions de dollars, on rajouterait seulement quelques années supplémentaires à la durée de vie du bâtiment. Une dizaine d’années peut-être. Puis, dans dix ans, il faudra démolir et reconstruire. Le bâtiment n’est pas aux normes d’aujourd’hui. Le terrain sur lequel nous sommes et qui nous appartient s’effondre. Les fondations ont baissé.

On s’est dit qu’il fallait reconstruire un nouveau bâtiment.

Le bâtiment du MIFO est vieux de plus de 40 ans. Crédit image : MIFO

Observez-vous d’autres contraintes liées à l’usage du bâtiment?

Oui, en effet, le bâtiment actuel est utilisé à 90% de sa capacité. Si on veut faire des développements, si on veut de nouvelles activités, il faudra en annuler pour se le permettre. Nous avons beaucoup de contraintes. Si on veut, par exemple, avoir des activités pour les nouveaux arrivants, si on veut en développer des nouvelles pour les jeunes, pour les adultes, pour les jeunes adultes, les adolescents, il faudrait trouver de l’espace. Actuellement, on a une grande salle qui est utilisée pour les activités les plus importantes comme des activités physiques dans la journée ou des spectacles le soir. Puis, on a des plus petites salles pour des pratiques comme du yoga ou des cours d’espagnol, etc.

Qu’attendez-vous d’un nouveau MIFO, si le projet se concrétise?  

Le nouveau MIFO va nous donner justement la possibilité d’ouvrir nos activités. On va être quatre fois plus grands. Donc, la superficie va être multipliée, nous allons avoir un gymnase, puis une salle de spectacle. Plusieurs salles multifonctions qui peuvent être partagées en deux. Il y a aussi un espace qui est prévu pour la création, tel un studio de création.

On pourra aussi recevoir des organismes, on pourra offrir une meilleure accessibilité.

Allez-vous détruire le MIFO actuel et reconstruire ailleurs?

Le terrain sur lequel nous sommes actuellement appartient au MIFO. C’était un don généreux de la communauté il y a une quarantaine d’années. L’idée, c’est justement de démolir et puis construire un nouveau MIFO.

Dans quelle mesure la Ville d’Ottawa va pouvoir vous accompagner?

L’Hôtel de Ville nous a offert des subventions pour un montant de 1,5 million dollars, nous sommes en négociation pour essayer d’atteindre 2,5 millions. On a fait une campagne de financement à l’interne. Le MIFO avait un fonds qu’on avait mis de côté de 1,2 million. On est allés chercher de la communauté par des dons pas loin de 1,3 million. On a aussi déposé des demandes de subventions au niveau fédéral dans trois programmes pour à peu près 41 millions de dollars et nous sommes aussi en négociation avec le provincial.

Arash Mohtashami-Maali est le directeur général du Mouvement d’implication francophone d’Orléans (MIFO) depuis 2022. Archives ONFR+

Le coût du projet a beaucoup augmenté à cause de la pandémie, et aussi avec l’augmentation du coût de la vie. Actuellement, nous avons besoin de 56 millions de dollars. Si ça se passe bien, le MIFO pourrait être fonctionnel en 2026.

En attendant la construction, est-ce que les services du MIFO seront relocalisés quelque part afin de continuer vos activités?

On est en discussion avec nos partenaires, que ce soit les conseils scolaires ou la ville, pour trouver des solutions. C’est sûr qu’on aimerait continuer à offrir nos services. On a des services pour les aînés, on a des services de vie active, on a aussi toutes les activités de l’école de musique et bien d’autres. Pour le moment, rien n’est décidé, mais lorsque la construction sera entamée, on en saura plus. »