« Aucun déclin » pour le RÉFO, juge sa présidente Marie-Pierre Héroux
[ENTREVUE EXPRESS]
QUI :
Marie-Pierre Héroux est la présidente du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO). Elle a été réélue en marge du Forum annuel étudiant de l’Ontario français.
LE CONTEXTE :
Le RÉFO tenait ce forum en fin de semaine dernière. Lors de l’événement, les membres se sont dotés d’une nouvelle structure de gouvernance et ont élu leurs représentants.
L’ENJEU :
L’événement qui a habituellement lieu en fin d’année scolaire a dû être repoussé en raison d’incertitudes financières, suivies d’un taux de participation faible.
« Le RÉFO est passé d’une formule de trois co-présidents à une présidente. Pourquoi ce changement?
Lors de la dernière année, nous avons eu certaines difficultés avec le système de co-présidence. Le système exigeait d’avoir l’approbation de tout le monde pour sortir un communiqué de presse ou prendre une décision. Lors de la crise linguistique, on voulait les sortir rapidement, mais souvent il y avait quelqu’un d’occupé. La formule voulait aussi dire que personne n’avait le pouvoir de trancher lorsque c’est nécessaire.
On essaye donc une nouvelle formule avec une présidence et deux vice-présidences. On verra comment ça se déroule et il y a toujours possibilité d’un retour en arrière à l’avenir.
Qui sont les nouveaux élus du RÉFO?
La nouvelle vice-présidente–trésorière se nomme Gabrielle Gauvin. C’est une étudiante de première année au Collège Boréal, ici à Sudbury, qui a été très impliquée à la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO). Elle est originaire de Hearst.
Éphrem Porou a reçu le mandat de vice-président–secrétaire. C’est un ancien du Collège Boréal à Toronto, qui étudie maintenant à la faculté de droit de l’Université d’Ottawa.
Le RÉFO tente d’avoir un représentant pour chacune des 11 institutions postsecondaires qui offrent des programmes d’études en français. Reste-t-il toujours des postes vacants?
Il y a encore plusieurs institutions pour lesquelles nous n’avons pas de représentants. En tout, on a cinq représentants et trois membres de l’exécutif. On a des gens pour les plus grosses, mais c’est plus difficile trouver des gens pour les plus petites comme l’Université de Sudbury ou le Collège Dominicain. Cette année, on a aussi ajouté l’Université de l’Ontario français comme douzième institution membre, mais il n’y a pas encore d’étudiants.
Si l’AGA a eu lieu en octobre, c’est que vous n’avez pu mobiliser assez d’étudiants à la fin de l’année scolaire. L’organisme a-t-il de plus en plus de difficultés à susciter l’intérêt de la population étudiante?
L’an dernier, on a dû repousser l’AGA puisqu’on attendait du financement de la province. Lorsqu’on a eu le feu vert, on a essayé de tout organiser en mai. C’était après la session d’examens, et ça a vraiment affecté le taux de participation. On a donc repoussé. Avec tout ce qu’il se passe depuis novembre dernier, je pense qu’au contraire qu’on est de plus en plus connu.
Comment la participation cette année se compare-t-elle aux années précédentes?
On a eu le quorum, donc on était une trentaine. Il y a des années où on était beaucoup plus. Mais on s’est un peu mal pris cette année puisque l’Assemblée coïncidait avec le match Panda (une joute de football très populaire entre l’Université d’Ottawa et l’Université Carlteton).
Il n’y a pas si longtemps, l’AGA se déplaçait d’une région à l’autre de l’Ontario. Il y avait des concerts d’artistes franco-ontariens. Cette année, il n’y a toujours pas d’activités annoncées sur votre site web. À quoi ressemble la situation financière du RÉFO?
Comme tout organisme sans but lucratif en Ontario, si l’on ne reçoit pas une subvention, ça a un impact sur nos activités. Je ne sais pas s’il y a eu une diminution dans notre financement annuel. Je ne pense pas. Mais le financement de certains projets change. Avant on avait des fonds pour la formation Faites du bruit, mais ce n’est plus le cas.
Il reste encore bien des choses à planifier cette année, mais on veut vraiment aller rejoindre les membres, faire la tournée des campus, rencontrer les étudiants.
Il n’y a donc aucun déclin pour le RÉFO?
Aucun déclin non!
Comment la raison d’être du RÉFO se transforme-t-elle maintenant que l’Université de l’Ontario français verra le jour?
La création de l’UOF n’est que la première étape. On pousse toujours pour une provincialisation, ce qui implique la création de campus régionaux, le rapatriement des programmes en français existants et la gouvernance par et pour les francophones. Il reste encore plusieurs défis sur les campus bilingues. Oui c’est une bonne nouvelle, mais la lutte continue. »