Le joueur-clé des Raptors Pascal Siakam en conférence de presse ce lundi. The Canadian Press/Chris Young

Entre les rumeurs de transfert de l’été, une prolongation de contrat qui ne vient pas et de l’individualisme pointé du doigt par Masai Ujiri, la vedette francophone des Raptors n’a pas été épargnée lors de la journée des médias des Raptors. 

Ce lundi 2 octobre marquait la reprise de la saison NBA pour les Raptors de Toronto. La traditionnelle journée des médias a permis de faire le point sur l’été de chacun et de se projeter sur la nouvelle saison à venir. Toujours présent dans l’effectif malgré les rumeurs de transfert de l’été, Pascal Siakam en tant que visage de la franchise a été le premier joueur à se présenter face aux journalistes après Masai Ujiri (président des opérations basket) et Darko Rajakovic le nouvel entraîneur en chef. 

Dans sa dernière année de contrat et toujours dans l’attente d’une prolongation lucrative (192 millions sur quatre ans), la vedette camerounaise des Raptors n’a pas échappé aux questions sur ce sujet. 

Dans les rumeurs de transferts cet été, une information était sortie dans les médias américains comme quoi il ne garantirait pas sa resignature à une équipe qui ferait un transfert pour lui. Une façon de dissuader les autres franchises d’essayer de le récupérer et de s’assurer que Toronto ne se débarasse pas de lui. Interrogé à ce sujet, Siakam a réfuté le fait que ces informations venaient de lui. 

« Je n’ai jamais rien dit. Je ne parle pas aux médias (pendant l’été). Je ne vois pas de quoi vous parlez », a-t-il déclaré. « Je suis toujours sous contrat. Pour moi, c’est ça l’essentiel. »

Même s’il est bien sous contrat pour la saison à venir, le problème majeur est le refus de Masai Ujiri de prolonger son joueur étoile dès maintenant. Le président des opérations basket a confirmé qu’il n’avait pas entamé les discussions à ce sujet avec ses représentants. Il a même ajouté qu’il attendait de voir comment le meilleur joueur de son équipe allait s’intégrer dans le nouveau style de jeu mis en place par Darko Rajakovic. 

Ujiri n’y est pas allé de main morte non plus sur les raisons de l’échec de la saison dernière. Il a réitéré ses propos de mai dernier en pointant du doigt de l’individualisme au sein de l’équipe. Même s’il n’a visé aucun joueur, il a tout de même de nouveau utilisé cet argument lors d’une question sur… Pascal Siakam.

« Nous croyons en Pascal, nous croyons aussi que beaucoup de nos joueurs n’ont pas joué de la bonne manière la saison dernière. Nous voulons les voir jouer de la bonne façon. Je l’ai dit et je ne vais pas changer mon discours, nous avons été égoïstes et nous n’avons pas joué de la bonne manière. Donc nous allons voir comment cela se passe quand nous jouons de la bonne manière. »

Ce thème de l’égoïsme dans l’effectif la saison dernière a été récurrent tout au long de la journée. Siakam au cœur de la réponse d’Ujiri – même si le doute peut subsister sur le fait que Masai visait son joueur vedette – n’a pas échappé à la question et a répondu avec fermeté. 

« Je vais parler pour moi : je n’ai jamais été un joueur égoïste de ma vie. J’ai toujours joué de la bonne manière depuis la première fois que j’ai commencé à jouer au basket. J’ai toujours été un joueur collectif, tout ce que je fais sur un terrain c’est pour l’équipe. J’ai fait ça toute ma carrière », s’est-il défendu.

« De mon côté, je veux continuer à évoluer en tant que joueur, comprendre de mieux en mieux le jeu. Avant, j’étais dans le coin et personne ne me craignait. J’ai travaillé et fait évoluer mon jeu pour être dans une position où j’attire l’attention de la défense. Je suis très surveillé maintenant et je dois faire les bons choix, faire la bonne action. J’essaie toujours de faire la bonne action, même si parfois ça peut donner l’impression que je tire au-dessus de deux défenseurs. »

La situation demeure inédite. Très rarement en NBA, une franchise s’est dite prête à attendre de voir comment son meilleur joueur allait s’intégrer dans un nouveau système avant de lui donner une prolongation de contrat.

En sept saisons dans la ligue et avec une ascension fulgurante, Siakam a démontré qu’il était un candidat régulier au top 15 des joueurs de la NBA chaque année. S’il venait à partir libre l’été prochain sans contrepartie, ce serait un nouvel échec cuisant pour la direction après la perte de Fred VanVleet de la même manière l’été prochain. 

Du côté de Siakam, on laisse le soin des négociations à ses représentants. Comme il l’a toujours fait, il s’est de nouveau concentré sur le travail et s’améliorer pendant l’été. 

« C’était plus ou moins (un entraînement) global mais j’ai essayé d’être capable de dribbler mieux, d’être capable d’encore mieux comprendre le jeu, continuer de tirer à 3-points. C’est quelque chose que je vais poursuivre. Je me suis focalisé sur tout, mais ces choses-là en particulier, un peu plus. »

Dernier sujet majeur abordé, la saison à venir. La volonté de tourner la page Nick Nurse est claire du côté des Raptors avec un nouvel entraîneur en chef Darko Rajakovic qui semble en totale opposition avec son prédécesseur du point de vue de la personnalité et des concepts de jeu. Masai Ujiri a insisté sur un changement de culture du côté de la franchise canadienne. Ce renouveau est bel et bien incarné par le technicien serbe, même s’il en est qu’à ses prémices.

« C’est encore trop tôt pour le dire. Je ne sais pas en quoi la culture a changé. Nous allons le découvrir », a indiqué Siakam tout de même motivé pour sa huitième année en NBA. 

« Je suis excité pour cette saison. C’est sûr que ça fait mal d’avoir perdu Fred (VanVleet) mais je suis content de pouvoir continuer à me développer en tant que joueur et essayer de gagner plus de matchs. »

Les Raptors se sont envolés pour Vancouver où ils débutent ce mardi leur camp d’entraînement, avant de disputer leur premier match de présaison face à Sacramento dimanche 8 octobre (20h). La mauvaise nouvelle côté francophone est l’absence de Christian Koloko. Le pivot camerounais ne sera pas avec ses coéquipiers, souffrant de problèmes respiratoires. La communication du club est restée vague sur ce problème de santé qui a déjà touché le joueur début juillet, le privant de ligue d’été. Il est pour l’instant absent indéfiniment et la franchise communiquera ultérieurement sur l’évolution de sa santé.