Bilan 2017 : une année riche pour les Franco-Ontariens
L’année 2017 n’a pas été de tout repos pour les Franco-Ontariens. Entre les avancées sur bilinguisme officiel à la Ville d’Ottawa, et la future Université de l’Ontario français ainsi que l’annonce de l’autonomie du ministère des Affaires francophones, retour sur une année riche en événements.
SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz
UN CHIFFRE
622 340
C’est le nombre de Franco-Ontariens, revu à la hausse, d’après la Définition inclusive de l’Ontario (DIF). Jusqu’alors, on parlait toujours de 611 500 Franco-Ontariens. En août dernier, la publication des données linguistiques du recensement de 2016 offrait une nouvelle perspective de comptage pour les francophones de l’Ontario. Reste qu’aucune méthode de comptage ne fait encore consensus. Selon Statistique Canada, ils sont désormais 549 185 ayant « le français comme première langue officielle parlée » dans la province, ce qui représente une hausse d’environ 7 000 personnes depuis 2011. Toujours d’après l’agence fédérale, quelque 566 965 personnes auraient le français comme langue maternelle.
UNE CITATION
« Paulette était la mémoire corporative du projet de la Place des Arts de Sudbury. »
La petite phrase de l’activiste sudburois Daniel Gingras sur Paulette Gagnon est éloquente. La leader francophone est décédée subitement le 12 octobre, la veille du couronnement d’un projet qu’elle avait porté et même incarné. Paulette Gagnon restera le visage militant de la Place des Arts de Sudbury. Le projet a connu en 2017 un coup d’accélérateur majeur, validant tour à tour toutes les étapes de son financement par les différents paliers gouvernementaux : 8,75 millions $ du gouvernement provincial puis 12,5 millions $ du fédéral. À l’heure où d’autres projets franco-ontariens patinent (Maison de la francophonie de Toronto, Village d’Antan), l’ouverture prochaine du centre apparaît maintenant comme une formalité. Bâti sur cinq étages, le centre regroupera sous le même toit les organismes culturels et francophones de Sudbury.
UNE DATE
31 juillet
En plein milieu de l’été, le gouvernement crée la surprise en annonçant un ministère des Affaires francophones de l’Ontario à part entière. L’équivalent de deux lignes sur un communiqué de presse, mais qui représente l’une des revendications historiques des Franco-Ontariens. Mais la nouvelle n’a pas été pour le moment suivie de bouleversements majeurs. Doté de 5 millions de dollars, le ministère des Affaires francophones voit son financement demeurer équivalent à celui de son prédécesseur, l’Office des Affaires francophones, qui a cédé sa place au nouveau ministère. Si cette autonomie semble dorénavant pérenniser le ministère, il faudra tout de même surveiller si ce dernier obtiendra des fonctions plus élargies pour les prochaines années.
UN LIEU
La municipalité d’Ottawa
La capitale du Canada a été la place centrale des célébrations du 150e anniversaire de la confédération tout au long de l’année. La Ville d’Ottawa est restée de son côté le cœur d’un des enjeux les plus forts des dernières années pour les Franco-Ontariens : la désignation bilingue. Un pas important a été franchi avec le dépôt du projet de loi privé de la députée Nathalie Des Rosiers, à Queen’s Park, transformé en un projet de loi gouvernemental à part entière dans un vaste projet « omnibus » voté avant les Fêtes. Une loi qui enchâsse la politique existante sur le bilinguisme d’Ottawa. Malgré l’enthousiasme général, certains dénoncent un projet qui officialise le « statu quo » sans améliorer vraiment le bilinguisme de la Ville.
UNE PERSONNALITÉ
Dyane Adam
Il a fallu attendre le 28 août et le dépôt de son rapport sur la conceptualisation de la future université franco-ontarienne pour que Dyane Adam sorte de sa réserve. Présidente du comité de planification, Mme Adam a vu son mandat se prolonger puisqu’elle occupe maintenant les rênes du comité de mise en œuvre de l’établissement. Un groupe qui se dessine après le vote du projet de loi « omnibus » en décembre dans lequel est mentionnée la création d’une université de langue française.
On peut parler aujourd’hui de l’ouverture de l’édifice pour 2020, probablement près des berges du Lac Ontario. Reste à voir de quelle manière l’université sera opérationnelle. Les trois organismes militants, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO) et la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) attendent beaucoup plus de garanties de la part du gouvernement sur l’efficacité de la future université.
POUR EN SAVOIR PLUS :
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