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Le nombre de Canadiens pouvant parler ou soutenir une conversation en français au Canada n’a pas progressé et est resté stable par rapport à 2016 , selon des chiffres du Commissariat aux langues officielles (CLO).

Ce constat provient d’un sondage du CLO et réalisé par la firme Environics Research menée en ligne et au téléphone auprès de 3 000 personnes à travers le pays.

Autant en 2016 qu’en 2021, 60 % des anglophones se disent « incapable de soutenir une conversation » en français. Le taux d’anglophones qui peuvent « avoir une conversation simple » en français a augmenté de 1 % tandis que ceux pouvant « parler couramment » en français à baissé de 1%. Parmi les trois principales raisons évoquées par les sondées pour ne pas pouvoir apprendre l’autre langue officielle, on dénote le manque d’accès à des cours en ligne, le manque d’occasion de se pratiquer ou le fait de ne pas avoir besoin de maîtriser la langue.

Pour le commissaire aux langues officielles Raymond Théberge, les chiffres actuels démontrent qu’il y a place à l’amélioration.

« Le taux de bilinguisme n’est pas ce qu’il devrait être. C’est en partie dû aux manques d’occasions pour apprendre le français ou à être dans des situations dans lequel on peut pratiquer dans notre langue seconde. Les Canadiens tiennent beaucoup à leurs programmes de langue seconde, mais il faut donner un coup de barre pour s’assurer que la population anglophone soit de plus en plus bilingue. »

Le commissaire aux langues officielles du Canada, Raymond Théberge.
Le commissaire aux langues officielles du Canada, Raymond Théberge. Crédit image : Commissariat aux langues officielles du Canada

Pour ce dernier, la clé pour améliorer le taux de billinguisme doit se trouver dans le prochain Plan d’action sur les langues officielles qui vient à échéance à la fin de l’année.

« Je pense qu’on doit apporter les correctifs nécessaires. On doit bien comprendre ce qui se passe sur le terrain et développer des programmes et politiques pour s’assurer de régler ces situations sur le terrain. Ces chiffres devraient aider les dirigeants à élaborer le prochain Plan d’action sur les langues officielles », croit M. Théberge.

70 % des répondants hors Québec affirment trouver important l’apprentissage des deux langues officielles alors que 99 % des Québécois se disent en accord avec cette idée.

L’appui envers le bilinguisme toujours fort

L’appui pour les langues officielles et le bilinguisme est toutefois toujours stable au Canada alors que 87 % des Canadiens se disent en accord avec le principe de la Loi sur les langues officielles. C’est au Québec (95 %) et dans toutes les autres provinces (86 à 87 %) à l’exception des Prairies où cet appui est le plus élevé. L’appui pour l’ajout de d’autres jargons à la Loi sur les langues officielles est toutefois en hausse par rapport à 2016.

En 2016, près de 25 % se disaient en faveur de l’ajout de nouvelles langues à la Loi alors que ce chiffre est aujourd’hui à 41 %.

« On constate avec les réponses est qu’il y a une attention particulière accordé à la diversité linguisitique dans le contexte canadien et bien sur la question des langues autochtones est toujours présente. C’est intéressant à souligner est qu’on voit dans le sondage un bilan positif entre les langues autochtones et les langues officielles. On voit que les langues officielles sont une ouverture sur l’inclusion et la diversité », constate Raymond Théberge.

78 % des répondants au téléphone se disent en faveur d’une plus grande promotion à la fois pour les deux langues officielles et les langues autochtones tandis que 61 % des sondées en ligne se disent d’accord.

Premier ministre, juges et politiciens bilingues

Les Canadiens souhaitent avoir un service dans les deux langues officielles de la part de leur gouvernement fédéral alors que 86 % se disent en faveur d’obtenir des services en anglais et français. Même chose en justice alors que 67 % croient que les juges de la Cour suprême devraient être bilingues. 72 % des répondants disent vouloihr entendre des politiciens dans les deux langues alors que ce chiffre monte à 77 % pour le premier ministre et 64 % pour les ministres.

Parmi les autres résultats du sondage à noter : 78 % des répondants disent ne pas avoir souffert de la pandémie pour l’exposition à l’autre langue officielle et la proportion de ceux utilisant les médias sociaux ou consommant du contenu dans l’autre langue officielle est en hausse de 19 à 25 % depuis 2016.

Une précédente version du texte expliquait que le français était en baisse au Canada. L’information était en réalité erronée. Il s’agissait plutôt du nombre de personnes francophones parlant l’anglais qui était en baisse. Le texte à été mis à jour à 13h.