Bilinguisme officiel de la province : pas d’engagement des libéraux
OTTAWA – Il faudra peut-être encore patienter pour une voir une province officiellement bilingue si les libéraux sont réélus le 7 juin. Interrogée par #ONfr sur le sujet lors du dévoilement de la « plateforme électorale francophone » à Ottawa, ce vendredi, les libéraux sont restés flous.
SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz
Des quatre candidats présents, c’est la députée sortante d’Ottawa-Orléans, Marie-France Lalonde, qui s’est lancée dans une réponse.
« Quand j’entends ces discussions, ça nous fait réfléchir à la possibilité définitivement. Quand tu te promènes à Timmins, Thunder Bay, Windsor, il y a une capacité humaine qui pourrait offrir des services en français », a soutenu la dernière ministre des Affaires francophones.
« On a entrepris des actions pour l’offre active. On a travaillé très fort sur un nouveau processus de désignation des organismes en vertu de la Loi sur les services en français. On a réduit le processus de désignation de trois ans à neuf mois (…) Le gouvernement Wynne a fait beaucoup plus d’actions que tout autre gouvernement. »
La question d’#ONfr aux candidats libéraux se situe deux jours après le pavé dans la mare jeté par Guy Bourgouin. Lors d’un débat à Kapuskasing mercredi soir, le candidat néo-démocrate dans la circonscription de Mushkegowuk—Baie James, Guy Bourgouin, s’était clairement engagé. « Sous le NPD, on va se battre fort pour que l’Ontario devienne une province officiellement bilingue », avait-il lancé devant la centaine de personnes présentes.
Le lendemain, la porte-parole sortante au Affaires francophones du parti, France Gélinas, avait confirmé les propos de son collègue « Tous les candidats néo-démocrates n’ont aucun problème à soutenir l’enthousiasme et l’engagement de M. Bourguoin. On dit tous la même chose. »
Une sortie qui n’est pas du goût de Mme Lalonde. « Est-ce que ça se retrouve dans la plateforme du Nouveau Parti démocratique? Leur plateforme a pris plus de dix jours à être traduite en français, et il y a seulement quelques lignes qui parlent de la francophonie. Durant une campagne électorale, c’est important d’avoir des faits concrets. »
Absence du bilinguisme officiel dans la plateforme NPD
Vérification faite, il a bien fallu plusieurs jours au NPD pour dévoiler leur plateforme en français. Dans les 113 pages du document disponible sur le site du parti, les références en français sont effectivement très rares. Et rien ne concerne une référence au bilinguisme officiel de la province, malgré l’engagement verbal des candidats.
« L’université franco-ontarienne accueillera les premiers étudiant(e)s. Les néo-démocrates ont défendu l’ouverture d’une université provinciale où les étudiant(e)s peuvent obtenir leur diplôme en français. La communauté francophone attend depuis assez longtemps », peut-on tout de même lire dans le document.
L’une des priorités de l’AFO
Voir le thème du bilinguisme officiel de la province se glisser dans la campagne électorale, c’est évidemment une bonne nouvelle pour l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO). « Le fait que le NPD s’engage de cette façon met de la pression pour les autres partis », insiste le président de l’organisme, Carol Jolin.
Il rappelle que ce projet demeure « l’une des priorités » de l’organisme porte-parole des Franco-Ontariens. « Nous voulons plus que 26 régions, mais une grande région désignée. Avec quelques étapes, cela pourrait donner une province officiellement bilingue. »
Au Canada, le Nouveau Brunswick reste la seule province officiellement bilingue. La reconnaissance de l’égalité des langues officielles du Nouveau-Brunswick et de leur égalité de statut et de privilèges a été confirmée en 1982 en même temps que l’adoption de la Charte canadienne des droits et libertés de la Constitution du Canada.