Buscadero se présente comme un groupe de la région d'Ottawa-Gatineau. Ses membres sont franco-ontariens et québécois. Photo: Mylène Desbiens Harrison

OTTAWA – Le 16 mai dernier, quatre musiciens de la région d’Ottawa-Gatineau ont publié le même message sur leurs réseaux sociaux, annonçant la venue de Buscadero au Festival Western de St-Tite. Il s’agissait des premières mentions publiques de ce nouveau groupe country franco-canadien. Une saison plus tard, on en connaît un peu plus sur le projet qui unit Brandon Girouard, Martin Rocheleau, Noah Rivard et Maxime Renaud. Ce dernier s’est entretenu avec ONFR pour expliquer la genèse et les ambitions de la formation naissante.

« On est comme une grosse famille qui fait de la musique ensemble », résume le guitariste originaire de Sainte-Cécile-de-Masham, dans l’Outaouais québécois. C’est que si Buscadero est une nouvelle entité officielle, ses quatre membres se connaissent depuis longtemps.

Il y a Martin Rocheleau et Brandon Girouard, deux membres en règle des Rats d’Swompe. Il y a Noah Rivard, qui remplace régulièrement le batteur Simon Joly au sein de cette formation bien connue des Franco-Ontariens. Et il y a Maxime Renaud, qui évolue dans le milieu du country québécois depuis 2012 et qui a connu Martin et Noah alors qu’ils étaient tous musiciens pour l’auteur-compositeur-interprète Martin Duford.

Brandon Girouard et Martin Rocheleau font tous les deux partie des groupes Les Rats d’Swompe et Buscadero. Photo : Gracieuseté de Buscadero

Tout est dans tout, comme on dit, puisque Martin Duford a également beaucoup côtoyé les Rats d’Swompe, notamment en jouant en première partie de leurs spectacles. Maxime Renaud connaissait donc bien tous ses futurs coéquipiers lorsqu’un « concours de circonstances » l’a amené à accompagner, avec eux, l’autrice-compositrice-interprète Kimberley Gabie dans le pavillon canadien du parc thématique Epcot, au Walt Disney World Resort, à l’été 2023.

En Floride, « on joue beaucoup de musique, mais il y a aussi beaucoup de temps morts. On est en cohabitation. Ça faisait trois ou quatre jours qu’on était ensemble et on s’est dit : on ne peut pas juste abandonner ça, il faut faire quelque chose. La chimie s’est installée, autant hors de la scène que musicalement », raconte Maxime Renaud.

Des débuts à St-Tite

Les quatre amis avaient un nom, un logo, des photos et un projet en gestation depuis plusieurs mois lorsqu’ils ont posé leur candidature pour jouer au paradis québécois des amateurs de country, le Festival Western de St-Tite. Maxime Renaud y avait déjà participé cinq fois par le passé avec son groupe Xception et en parlait avec enthousiasme.

La réponse positive du festival a précipité le projet Buscadero, car il fallait maintenant produire un spectacle de trois heures. Sans musique originale à déposer sur les plateformes d’écoute, il s’agissait d’une occasion de lancer le groupe dans l’univers d’une autre façon.

« On voulait créer le petit boom qu’on a en ce moment. »
— Maxime Renaud

Buscadero s’est quand même offert un spectacle de rodage avant de partir. Les quelques dizaines de personnes présentes au Cabaret M de Cantley (Québec) le 6 septembre 2024 pourront donc affirmer avoir vu le tout premier concert du groupe francophone.

Buscadero avait invité Kimberley Gabie, témoin de la genèse du groupe, à performer avec eux au Festival western de St-Tite. Photo : gracieuseté de Buscadero

« C’était vraiment intime, mais ça a permis d’arriver (à St-Tite) confiants et prêts à livrer le spectacle. » Leur amie Kimberley Gabie s’est jointe à eux sur la scène du festival western. On risque d’ailleurs de voir différents musiciens visiter le groupe au fil des performances, même si le noyau restera composé des quatre garçons.

« Ce qui est le fun avec Buscadero, c’est qu’on n’a pas vraiment de deadline. On n’a pas de contraintes. (…) On est créatifs. On passe beaucoup de temps à réfléchir sur toutes sortes de concepts », explique Maxime Renaud.

Du country franco-canadien

Pour l’instant, Buscadero ne joue que des reprises sur scène, mais des chansons originales seront lancées éventuellement. « On en a déjà d’écrites. On travaille sur un EP, tranquillement », annonce le guitariste.

Le style musical est à la mode, le country n’est plus un plaisir coupable. Buscadero donnera dans le country assumé, mais pas dans le western, ni dans le new country. Leur musique se retrouvera quelque part entre ces deux pôles, influencée surtout par des guitaristes de différentes époques comme Chris Stapleton, Vince Gill, Alan Jackson et John Mayer. Bien sûr, la musique québécoise et franco-canadienne trouve aussi son écho dans le projet.

« On est tous en Outaouais. On est moitié-moitié, deux Québécois et deux Ontariens. Alors, on aime dire que le groupe vient de l’Outaouais, qu’on est Franco-Canadiens. On laisse ça comme ça. C’est sûr qu’on veut explorer les deux marchés. »

Buscadero. De gauche à droite : Martin Rocheleau, Brandon Girouard, Noah Rivard et Maxime Renaud. Photo : Mylène Desbiens Harrison

Alors que Martin Rocheleau et Brandon Girouard connaissent l’Ontario comme le fond de leur poche, Maxime Renaud commence à peine son exploration de ce qui se passe de ce côté de la Rivière des Outaouais. Il s’est rendu à Kapuskasing l’an dernier pour accompagner les Franco-Ontariennes Gabrielle Goulet et Rox Anne. « C’est un milieu qui me fascine. J’ai grandi avec l’Ontario anglophone. Ma tante demeure à Orléans, alors j’ai compris qu’il y avait beaucoup de francophones dans l’Est. Mais (de jouer dans la province) me fait découvrir un autre milieu complètement. »

Cette exploration se fera à un rythme encore non déterminé, au milieu d’un horaire déjà chargé, entre autres, par les tournées des Rats d’Swompe.

« La question va se poser. On va voir comment ça va. Mais ça revient à ce que je disais : on n’a pas de contraintes, on est plus go with the flow. Si le téléphone sonne, on gèrera le problème en temps et lieu. Mais c’est sûr que les rats, ça reste les rats. Mais si les gars peuvent remplir les trous (dans leur horaire) avec Buscadero, qu’on est libres et qu’on s’amuse, c’est parfait. »

Pour leur part, Maxime Renaud et Noah Rivard accompagnent également un autre musicien de l’Outaouais, Ghys Mongeon.

Avec Kimberley Gabie lors du tout premier spectacle de Buscadero, en septembre 2023 à Cantley, en Outaouais. Photo : gracieuseté de Buscadero

Le nom buscadero vient du mot espagnol pour désigner un étui de fusil en cuir. Les quatre musiciens aimaient la référence à la culture western et la consonance du mot, qui se prononce aussi bien en français qu’en anglais.