Vers un campus franco-canadien à l’Université d’Ottawa
OTTAWA – L’Université d’Ottawa et France Universités annoncent la création d’un Campus franco-canadien, destiné à renforcer les liens universitaires et scientifiques entre le Canada et la France. Ce partenariat, officialisé par la signature d’une lettre d’intention, vise à promouvoir la coopération en matière de recherche, d’innovation et de formation, tout en soutenant la francophonie hors Québec.
Cette entente a été signée dans le cadre d’un événement réunissant plus de 25 universités canadiennes et françaises dans le cadre du Dialogue universitaire franco-canadien : enjeux et défis des universités au 21e siècle, une journée consacrée aux échanges et à la collaboration scientifique.
Parmi les établissements présents, l’Université de Montréal, l’Université du Québec en Outaouais et l’Université de Moncton, toutes déjà impliquées dans des partenariats avec la France.
« Le Canada et la France collaborent depuis longtemps en matière de recherche universitaire. L’idée ici est de renforcer ces collaborations, tant sur le plan académique que scientifique, et de faire rayonner davantage les liens entre universités canadiennes et françaises », explique Martine Lagacé, vice-rectrice associée, promotion et développement de la recherche à l’Université d’Ottawa.

Cette entente s’inscrit dans la continuité de l’entente signée en septembre 2024 entre France Universités et Universités Canada, qui vise à rapprocher les établissements d’enseignement supérieur des deux pays et à encourager de nouvelles formes de collaboration académique et scientifique.
L’Université d’Ottawa, qui pilote déjà le Fonds France-Canada pour la recherche, un consortium de 23 universités canadiennes, prendra la tête de ce nouveau campus du côté canadien.
« En tant qu’université bilingue au cœur de la capitale du Canada, l’Université d’Ottawa entretient depuis toujours des liens privilégiés avec la France (…) Le Campus franco-canadien vient consolider cette relation historique en offrant un espace de collaboration et d’innovation, une véritable porte d’entrée pour les établissements français et canadiens souhaitant renforcer leurs initiatives conjointes », déclare quant à elle, Marie-Eve Sylvestre, rectrice et vice-chancelière de l’Université d’Ottawa, par voie de communiqué.
Interrogée après l’annonce, mardi, de la réduction du nombre d’étudiants internationaux dans le budget fédéral, Martine Lagacé a relativisé l’impact pour le Campus franco-canadien.
« Il n’y a pas, pour l’instant, d’obstacle majeur pour la mise en place du Campus franco-canadien. Il faudra peut-être faire preuve de créativité, par exemple en proposant des solutions en ligne, mais nous ne craignons pas que la situation actuelle empêche nos partenaires français de participer », a-t-elle déclaré.
Qu’est-ce que le Campus franco-canadien?
Le projet, en cours de développement, vise à générer de nouvelles collaborations de recherche et à créer des programmes universitaires conjoints.
Cela pourrait se traduire par des chaires de recherche, des échanges étudiants à la maîtrise et au doctorat, ou encore la création de nouveaux programmes gérés conjointement par des universités canadiennes et françaises.
Certaines thématiques se dessinent déjà : intelligence artificielle, diplomatie scientifique, bilinguisme, santé et changement climatique.

« Nous allons réunir les universités canadiennes intéressées et, de leur côté, France Universités fera de même avec ses établissements. L’objectif est de travailler ensemble, de mettre en commun nos forces et de voir comment collaborer efficacement avec nos partenaires français », précise Mme Lagacé.
Elle souligne également que l’ensemble des universités canadiennes, et particulièrement celles à vocation francophone hors Québec, seront sollicitées dans les prochaines semaines pour rejoindre ce consortium.
Des priorités encore à définir
Pour l’instant, aucun financement spécifique n’est prévu pour le Campus franco-canadien, qui se développera d’abord de manière organique selon les priorités académiques et de recherche des universités canadiennes et françaises.
« Au fur et à mesure que nous allons développer le campus et générer des projets, nous réfléchirons à comment appuyer financièrement ces initiatives. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a un engagement des universités canadiennes et françaises à faire vivre ce campus », explique-t-elle.
« Il n’y a pas, pour l’instant, d’obstacle majeur pour la mise en place du Campus franco-canadien. Il faudra peut-être faire preuve de créativité, par exemple en proposant des solutions en ligne, mais nous ne craignons pas que la situation actuelle empêche nos partenaires français de participer », a-t-elle déclaré.

Le travail concret pour donner vie au Campus franco-canadien débutera dès décembre 2025 avec des réunions entre les universités canadiennes et françaises, et la mise en place d’initiatives plus tangibles est prévue pour début 2026.
« Personnellement, je vais y mettre tout mon engagement pour donner un vrai souffle à ce campus », conclut Martine Lagacé.