Ces cinq circonscriptions à surveiller pour les Franco-Ontariens
Avec quelque 121 députés sur les 338 présents à la Chambre des communes, l’Ontario occupe une place centrale dans les élections fédérales. Tour d’horizon des cinq circonscriptions que les Franco-Ontariens devront surveiller durant ces cinq semaines et demie de campagne.
Glengarry-Prescott-Russell, la plus francophone
Avec plus de 60 % de francophones, Glengarry-Prescott-Russell reste la dernière circonscription majoritairement francophone en Ontario pour une élection fédérale. Les agriculteurs sont aussi très représentés dans ce territoire, surnommé parfois le « grenier agricole » de l’Ontario.
C’est avec cette sociologie électorale particulière que devront composer le 21 octobre prochain les deux principaux favoris : le député sortant libéral, Francis Drouin, et le conservateur Pierre Lemieux. Ce dernier à la tête de la circonscription de 2006 à 2015 tentera de regagner son siège perdu lors des dernières élections fédérales.
Très présent sur le terrain pendant quatre ans, M. Drouin est donné favori dans les sondages. Pour convaincre les résidents d’Embrun, Rockland ou encore Hawkesbury de voter pour lui, le député libéral pourrait aussi profiter de l’impopularité du gouvernement conservateur de Doug Ford, dans une circonscription où la députée provinciale n’est autre… qu’Amanda Simard.
Algoma-Manitoulin-Kapuskasing, le défi de l’espace
Devenir député d’Algoma-Manitoulin-Kapuskasing est tout d’abord une question de déplacements. Forte d’une superficie de plus de 100 000 km2, la circonscription du Nord fait sensiblement jeu égal avec le Portugal, l’Islande ou la Grèce.
Pour les candidats, il faudra pourtant cogner au plus de portes possibles tant la lutte est indécise. La députée sortante néo-démocrate, Carol Hughes, et la libérale, Heather Wilson, seront au coude-à-coude, tandis que le directeur général de la ville de Manitoulin and the Islands, Dave Williamson, espère créer la surprise pour le Parti conservateur du Canada.
Élue en 2008, la Franco-Ontarienne Carol Hughes possède l’avantage du bilinguisme, ce qui n’est pas le cas de Mme Wilson. Un atout non négligeable dans une circonscription où se situent Hearst, Kapuskasing, Smooth Rock Falls ou encore, une partie de Thunder Bay. Mais le principal adversaire de Mme Hughes restera son propre parti toujours à la traîne dans les sondages à l’échelle fédérale.
Orléans, la circonscription baromètre
À première vue, rien de nouveau dans la circonscription d’Orléans. Mais à plus y regarder, la « tranquille » banlieue de l’est d’Ottawa pourrait de nouveau fait figure de baromètre le 21 octobre prochain. Depuis les élections fédérales de 1993, le député élu est toujours celui du parti vainqueur à la Chambre des communes.
Économie locale et transport en commun devraient être au menu d’un territoire en pleine croissance, mais trop souvent considéré marginalisé par ses électeurs en comparaison du centre-ville d’Ottawa.
Il y aura en tout cas un nouveau député puisque l’élu libéral Andrew Leslie ne se représente pas. Ancien candidat à la direction du Parti libéral fédéral, David Bertschi représentera les conservateurs. Deux jours après le déclenchement des élections, les libéraux n’ont toujours pas départagé l’ancienne ministre des Affaires francophones ontarienne, Marie-France Lalonde, et Khatera Akbari pour les représenter.
Nickel Belt, duel entre deux Franco-Ontariens
Historiquement, les libéraux et néo-démocrates se sont toujours partagés cette circonscription aux résultats indécis. Ce territoire situé directement à l’est de Sudbury pourrait de nouveau être l’objet d’une chaude lutte le 21 octobre prochain.
Les francophones suivront à la loupe ce duel qui mettra justement en scène deux Franco-Ontariens aux profils très différents. D’un coté, le député sortant libéral, et ancien directeur des services aux entreprises, Marc Serré. De l’autre, l’artiste Stef Paquette qui a décidé de faire le grand saut en politique sous la bannière néo-démocrate.
La défense du français pourrait aussi être un enjeu dans cette circonscription qui frôle les 40 % de Franco-Ontariens. Parmi les municipalités marquées par la langue de Champlain sur ce territoire : le Grand Sudbury, Nipissing Ouest et Rivière des Français.
Stormont-Dundas-South Glengarry, vers une transition importante
Comme Orléans, la circonscription connaîtra un nouveau député le 21 octobre. Sauf que dans le cas de Stormont-Dundas-South Glengarry, la transition sera plus importante. Le député conservateur Guy Lauzon, en poste depuis 2004, n’est pas candidat pour un sixième mandat.
Circonscription à dominante rurale, à l’exception de la municipalité de Cornwall, Stormont-Dundas-South Glengarry a toujours favorisé largement les conservateurs. Dans ces conditions, le candidat du parti, Eric Duncan, a toutes les chances de remporter la victoire. D’autant que la libérale Heather Megill et la néo-démocrate Kelsey Catherine Schmitz ont annoncé leur candidature tardivement.
Chose certaine : la circonscription n’élira pas un Franco-Ontarien. En cas de victoire d’Andrew Scheer, le nouveau parti au pouvoir pourrait alors n’avoir plus de représentant francophone en Ontario.