Ces dates qu’il faudra surveiller en 2019

Justin Trudeau, peu après son élection comme premier ministre en 2015. Archives #ONfr

2018 tout juste terminée, les Franco-Ontariens ont maintenant les yeux tournés vers la nouvelle année. Mais qu’est-ce qui attend vraiment Franco-Ontariens, et par ricochet les francophones, durant les 12 prochains mois? #ONfr fait le tour des quelques dates à surveiller.

Mardi 15 janvier. Le dernier jour pour l’Université de l’Ontario français

Selon l’énoncé économique dévoilé mi-novembre, le 15 janvier marque bel et bien le dernier jour possible pour le financement de l’Université de l’Ontario français (UOF). Il est donc minuit moins une si la bâtisse veut encore avoir une chance d’ouvrir ses portes en 2020.

Théoriquement, le gouvernement fédéral peut très bien proposer de financer l’établissement. Mais pour le moment, les deux camps ne cessent de se renvoyer la balle, Ottawa se disant prêt à financer… si seulement l’Ontario le demande. La présidente du Conseil de gouvernance de l’UOF, Dyane Adam, a toutefois déclaré que cette date du 15 janvier pourrait être plus flexible que prévue.

Jeudi 21 février. Quelle teneur pour le gala du prix Bernard-Grandmaître?

Il y eut des années où le gala du prix Bernard-Grandmaître n’était qu’une soirée de célébrations faite de cordialités et d’amabilités. En raison de la crise linguistique, la teneur risque d’être quelque peu différente cette année. Discours enflammés? Réquisitoire contre Doug Ford? Il faudra voir à quel point la politique s’invitera dans cet événement.

Il en sera de même pour l’autre grand rassemblement, le Banquet de la Francophonie de Prescott et Russell au mois de mars. D’autant que la députée Amanda Simard, auréolée d’un statut de « Jeanne d’Arc » pour certains depuis son départ du Parti progressiste-conservateur, y sera certainement présente.

Dans un autre registre, l’AGA du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), généralement en mars, et les 26e Jeux franco-ontariens, à Hanmer, dans le Grand Sudbury, seront également à surveiller à la loupe du fait du contexte politique.

Mercredi 1er mai. Jour limite pour le poste de François Boileau

En théorie, le commissaire aux services en français devra quitter ses fonctions avant cette date. C’est en tout cas ce qu’avait indiqué le gouvernement progressiste-conservateur lors de l’annonce de la suppression du poste de François Boileau, le 15 novembre dernier.

Mais la date reste aussi hypothétique que symbolique. Tout indique que la seconde proposition émise par Doug Ford, à savoir un poste dépendant de l’ombudsman, sera à prendre ou à laisser. M. Boileau a déjà manifesté son désintérêt pour cette alternative. À moins d’une solution politique à la crise linguistique, il y a donc fort à parier que M. Boileau ne sera plus commissaire aux services en français en date du 1er mai.

Avant le vendredi 31 mai. Les Franco-Albertains retiennent leur souffle

La date n’est pas encore fixée, mais ça sera avant fin mai. En 2015, la néo-démocrate Rachel Notley avait surpris plus d’un observateur en s’emparant d’une province réputée traditionnellement de droite. La femme politique avait réussi à mettre fin à 43 ans d’hégémonie du Parti progressiste-conservateur dans la province.

Sauf qu’entre-temps, les conservateurs se sont refaits une santé. Dirigé maintenant par l’ancien ministre fédéral Jason Kenney, sous le nom de Parti conservateur uni, la formation caracole en tête des sondages.

Satisfaits d’un gouvernement néo-démocrate qui leur a donné une politique sur les services en français en 2017, les militants franco-albertains seront peut-être moins enclins à se jeter dans les bras de M. Kenney. La crise linguistique en Ontario apparaît aussi comme un obstacle supplémentaire.

Vendredi 7 juin. Un an après l’élection de Doug Ford

Il sera temps de faire un premier bilan à cette date. Le gouvernement progressiste-conservateur célébrera son premier anniversaire à la tête de l’Ontario. Le 7 juin 2018, les troupes de Doug Ford remportaient une large majorité avec un total de 76 sièges.

Bien malin qui pourra deviner alors où en sera vraiment Doug Ford dans cinq mois. Les derniers jours de l’automne ont été plutôt compliqués pour le premier ministre entre la crise linguistique, la nomination controversée et avortée du commissaire de la Police provinciale de l’Ontario, Ron Taverner, et les premières contestations au sein de son caucus.

4 septembre. Le 40e anniversaire de la crise scolaire de Penetanguishene

C’est probablement la plus célèbre des crises scolaires qui ont émaillé l’Ontario dans les années 1970. Les Franco-Ontariens de Penetanguishene célébreront le 40e anniversaire du conflit à la fin de l’été. Le 4 septembre 1979 reste sans doute la date clé lorsque les francophones ouvraient l’école secondaire de la Huronie, une école parallèle et illégale. Cette « école de la résistance » comprend alors 56 élèves de la 9e à la 13e année.

Cette création pour le moins originale est une réponse directe au blocage. Depuis 1976, le Conseil scolaire de Simcoe restait sourd aux demandes des francophones quant à la création d’une école.

Pour le moment, il n’y a pas de programme disponible sur d’éventuelles activités pour ce 40e anniversaire.

9 septembre. 50e anniversaire de la Loi sur les langues officielles

Officiellement, c’est le 9 septembre 1969 que la Loi sur les langues officielles a été adoptée. Reste que ce 50e anniversaire sera avant tout un moment plus de réflexion que de célébration pour les francophones au Canada. Cinq décennies plus tard, la Loi reste encore mal appliquée, en témoigne les plaintes qui s’accumulent toujours sur le bureau du commissaire aux langues officielles, Raymond Theberge.

Le premier ministre, Justin Trudeau, a promis de moderniser cette loi dont la dernière version remonte à 1988. Il faudra voir si le premier ministre tient sa promesse, et si cette refonte deviendra un enjeu électoral lors des élections fédérales de l’automne.

Lundi 21 octobre. Trudeau vise une réélection

À l’automne prochain, le Parti libéral du Canada visera la même réussite qu’en octobre 2015. Justin Trudeau avait alors remporté une large majorité, délogeant un Stephen Harper en bout de course.

Face au conservateur Andrew Scheer et au néo-démocrate Jagmeet Singh, le chef du Parti libéral part au moins avec l’avantage de l’expérience et d’un mandat relativement calme. Reste à surveiller son attrait auprès d’un électorat franco-ontarien avec qui le gouvernement entretient une relation mitigée du fait d’un bilan plus que tiède en matière de langues officielles.

Vendredi 25 octobre. Ouverture du congrès de l’AFO à Sudbury

La grande messe des organismes franco-ontariens se tiendra à Sudbury, cette année. Il n’y aura toutefois pas d’élection à la présidence de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO). Lors du dernier congrès en octobre dernier, Carol Jolin a été reconduit pour un second mandat. Mais quelques postes seront toutefois à pourvoir au sein du conseil d’administration.

Même s’il est difficile à préjuger neuf mois à l’avance du contenu de l’événement, la relation entretenue alors avec le gouvernement de Doug Ford pourrait être l’un des thèmes des trois jours d’événement.