Christine Elliott vise la chefferie PC
TORONTO – La députée progressiste-conservatrice Christine Elliott est devenue, le mercredi 25 juin, la première candidate à se lancer officiellement dans la course pour succéder à Tim Hudak à la tête de son parti.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault
L’élue de Whitby-Oshawa, à l’est de Toronto, a promis de rebâtir sa formation « au grand complet », après une décennie dans l’opposition et la cuisante défaite électorale du 12 juin, qui a coûté près d’une dizaine de sièges aux progressistes-conservateurs.
« Les électeurs nous ont envoyé un message clair : nous n’avons pas réussi à leur parler des enjeux qui les touchent », a déclaré Mme Elliott lors du lancement de sa campagne à Queen’s Park.
La candidate à la chefferie progressiste-conservatrice, qui en est à sa deuxième tentative de prendre les rênes de la formation, a promis d’être à l’écoute de ses militants et de la population ontarienne dans son ensemble. Elle n’a toutefois pas précisé comment, au juste, elle entendait mener ses troupes à la victoire lors des prochaines élections provinciales.
Mme Elliott a tout de même donné le signal d’un retour vers le centre de l’échiquier politique, après un virage à droite qui a fait mal à son parti.
« Les progressistes-conservateurs savent que de bonnes politiques économiques engendrent de bonnes politiques sociales », a indiqué Mme Elliott. « La responsabilité fiscale et la compassion sociale peuvent, et doivent aller de pair », a ajouté l’élue, qui est la veuve de Jim Flaherty, l’ex-ministre provincial et fédéral des Finances décédé subitement, le 10 avril.
Défaite cuisante
Le 12 juin, les électeurs de l’Ontario ont rejeté en grand nombre les compressions de l’ordre de 100 000 emplois dans la fonction publique à la base du plan électoral des progressistes-conservateurs.
Ayant concédé un mandat majoritaire au gouvernement libéral sortant de Kathleen Wynne, malgré les scandales dont il était taxé, et ayant vu sa députation réduite de 37 à 28 sièges, M. Hudak a annoncé son intention de quitter la chefferie de son parti après la nomination d’un successeur. Ulcérés par la défaite, ses députés l’ont plutôt forcé à partir dès le 2 juillet, jour de la reprise des travaux parlementaires à Queen’s Park.
Mme Elliott a reconnu, le 25 juin, qu’une « grande frustration » habitait l’équipe progressiste-conservatrice depuis la défaite électorale.
La députée de Whitby-Oshawa, qui occupait le poste de chef adjointe de son parti lors de son plus récent mandat, s’est présentée à son lancement de campagne flanquée de ses collèges Michael Harris, Sylvia Jones, Norm Miller, Laurie Scott, Todd Smith, Bill Walker et Jeff Yurek.
Avocate de formation, Christine Elliott, 59 ans, s’est lancée en politique provinciale lors d’une élection partielle pour remplacer son défunt conjoint, M. Flaherty, après que celui-ci se soit fait élire à Ottawa, en 2006. Elle a décroché une troisième place, derrière M. Hudak et l’ex-député Frank Klees, lors de la plus récente course à la chefferie progressiste-conservatrice, en 2009.
On s’attend à ce que la députée Lisa MacLeod se lance, à son tour, dans la course à la succession de M. Hudak. L’élue de Nepean-Carleton, à Ottawa, a d’ailleurs publié dans un quotidien de Toronto, le 23 juin, une lettre ouverte exhortant son parti à se donner « un nouveau leadership ».