Collège d’Alfred : deux ans après, l’avenir reste flou
ALFRED – Le 11 mars 2014, la rumeur de la possible fermeture du collège d’Alfred se rependait dans la francophonie ontarienne. Deux ans jour pour jour après l’annonce, la bâtisse est toujours présente sous le nom de l’Institut de formation et de recherche rurale et agroalimentaire (IFRA). La Cité y gère depuis mars 2015 la majorité des programmes. A priori, rien n’a changé sur le campus. Ou presque.
SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz
À y regarder de plus près, les organismes francophones, l’Union des cultivateurs franco-ontariens (UCFO) en tête, s’inquiètent toujours de l’avenir de l’édifice. « Le modèle présentement nous convient, mais on attend toujours un engagement de la province sur le long terme pour préserver l’édifice », croît son directeur général Simon Durand. « L’implication du gouvernement dans le dossier n’est pas terminé. »
Une chose certaine : La Cité sera encore locataire de l’édifice pour l’année scolaire 2016-2017. Mais n’est encore décidé pour la suite. Le hic, c’est que le propriétaire de la bâtisse, le Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales, compte sur les Comtés unis de Prescott et Russell (CUPR), gouvernement régional des huit municipalités rurales dans l’Est ontarien, pour assurer les rénovations du bâtiment.
La facture aujourd’hui estimée à 10 millions$ n’est pas acceptable pour le président des CUPR, Guy Desjardins. « Cela fait peser une menace sur l’édifice. Si La Cité n’est plus locataire en 2017, ce sera des revenus en moins pour nous. Nous ne pourrons pas nous permettre d’injecter cette somme pour conserver l’édifice. »
Les huit municipalités espèrent toujours un coup de pouce d’un éventuel promoteur pour financer les travaux. Si aucune solution n’était trouvée, conjuguée à un départ de La Cité, M. Desjardins envisage même de « planter pourquoi pas des arbres » sur les terrains où s’effectuent présentement la recherche agricole.
Tout n’est pas simple financièrement pour le collège depuis qu’en mars 2014, l’Université de Guelph, la principale gestionnaire des programmes offerts au collège d’Alfred, annonçait son retrait pour l’année suivante.
La Cité rassurante
Du côté de La Cité, pas question cependant de parler d’un départ. « Il n’y a pas de raisons que nous ne soyons pas là après 2017. Tout va très bien pour le moment », martèle Lynn Michaud, directrice de l’IFRA.
La Cité affirme d’ailleurs voir loin pour l’avenir du collège. « Nous voulons accueillir 250 étudiants d’ici les cinq prochaines années. » Depuis le 1er septembre, date de la dernière rentrée, quelque 120 étudiants franchissent quotidiennement les portes de l’établissement.
Symbole de ce renouveau : la création d’un programme pour la prochaine rentrée (pratique en administration de bureau), portant leur nombre à sept. « On aimerait en ajouter un par année », précise Mme Michaud.
Au Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), on reconnait que la situation au collège est toujours suivie avec attention. « Nous sommes allés plusieurs fois à leur rencontre », souligne la présidente de l’organisme Geneviève Borris. « Il est évident qu’il y’a eu beaucoup de changements dans la vie sociale et académique. »