
Début de démolition pour l’ancien bâtiment du MIFO

Ottawa – C’est sous les exclamations fébriles et sous la pluie battante que le premier coup de pelle a été donné pour la démolition de l’ancien centre communautaire du Mouvement d’implication francophone d’Orléans (MIFO). L’organisme avait invité la population à assister à ce moment symbolique, précédé de la descente du drapeau franco-ontarien au 6600 rue Carrière.
Quelques dizaines de personnes se sont déplacées lundi matin pour voir l’enseigne de leur centre culturel tomber au sol. Regroupées sous les tentes et les parapluies, elles ont d’abord assisté à quelques discours.
« Avant de regarder vers l’avenir, on va prendre un instant pour rendre hommage à ce lieu », a déclaré la directrice générale du MIFO, Mélanie Routhier Boudreau.
« Aujourd’hui, nous commençons une nouvelle époque pour le MIFO, pour la communauté francophone, et pour notre communauté de la ville d’Ottawa », a renchéri la conseillère municipale d’Orléans-Ouest-Innes, Laura Dudas.

Élu en juin, le nouveau président du conseil d’administration, Carol Jolin, s’est montré poétique. « Nous sommes réunis pour un événement communautaire qui n’est pas banal, a-t-il exprimé. Loin d’être un adieu triste, c’est un au revoir tourné vers l’avenir. Parce que ce que nous démolissons, ce ne sont pas nos racines. Ce sont les murs trop petits pour nos rêves. »
Si quelques mouchoirs ont été nécessaires pour essuyer la nostalgie, c’est surtout avec fébrilité que les gens impliqués de près ou de loin dans l’histoire du MIFO ont regardé ces murs tomber.

Certains se sont rappelé avoir assisté à la première pelletée de terre, il y a 40 ans. C’est le cas de Florian Couture, ex-professeur d’économie à l’École secondaire catholique Garneau, qui s’est confié à ONFR. À l’époque, il avait mené le projet du MIFO avec un groupe d’élèves. L’idée était venue d’un rapport qui démontrait qu’Orléans accueillait de plus en plus d’habitants, au détriment du poids démographique des francophones. Il a lancé le défi à ses élèves de trouver « comment on garde notre place et comment on continue de jouer un rôle actif dans la communauté. »
Il explique que le mot mouvement, dans le Mouvement d’implication francophone d’Orléans, n’a pas été choisi au hasard. « Les gens s’impliquent, font quelque chose. Dans la francophonie, si tu veux avoir ta place, il faut que tu crées. »
Un nouveau bâtiment et un monument actualisé
Dans son discours, Carol Jolin a rappelé que le nouveau bâtiment du MIFO sera quatre fois plus grand que son prédécesseur. « Inclusif, accessible, carboneutre, intergénérationnel » sont les mots-clés qui décrivent les ambitions de l’organisme.
L’édifice comptera notamment une salle de spectacle de 300 places, un gymnase avec une piste de course en mezzanine, des salles polyvalentes, des studios de musique et une galerie d’art.
« Ce nouvel édifice ne sera pas qu’un toit ou quatre murs. Il sera un carrefour vivant de rencontres » a visualisé Carol Jolin en souhaitant que toutes les générations s’y reconnaissent, s’y côtoient et s’y entraident.

La démolition a été précédée de la descente du drapeau franco-ontarien, hissé au mât du monument de la francophonie du MIFO. Ce dernier sera démantelé, mais pas détruit. Dans le futur, il trônera devant l’entrée du MIFO, dans une version modernisée. Entre-temps, le monument passe au virtuel et peut être admiré sur le site web de l’organisme.