Décès de la reine Elizabeth II : l’Ontario et le Canada en deuil

La reine Elizabeth II durant une visite officielle au Royaume-Uni. Crédit image: Kirsty O'Connor-WPA Pool/Getty Images
La reine Elizabeth II durant une visite officielle au Royaume-Uni. Crédit image: Kirsty O'Connor-WPA Pool/Getty Images

TORONTO – Reine du Royaume-Uni, Elizabeth II était aussi celle du Canada, comme de l’ensemble des royaumes du Commonwealth. Son décès ce jeudi, à l’âge de 96 ans, a déclenché un déferlement d’hommages en Ontario ainsi qu’au pays.

« En cette triste journée, je me joins à tous les citoyens de la province, du pays et du monde entier pour commémorer la vie remarquable de Sa Majesté la reine Élizabeth II, reine du Canada. Tout au long de son règne historique, elle a fait preuve de dévouement, respectée et admirée pour son sens du devoir et son engagement caritatif », a salué le premier ministre ontarien, Doug Ford, souhaitant longue vie à son successeur, Charles III.

Dans les rangs de l’opposition, le chef intérimaire néo-démocrate Peter Tabuns a regretté « la perte d’une mère et d’une grand-mère qui manquera beaucoup à sa famille ». Le chef intérimaire du Parti libéral a rendu hommage à une « figure formidable dont l’influence a traversé les générations ».

Le premier ministre canadien a lui aussi réagi au décès de la souveraine : « Elle était une présence constante dans nos vies et son service aux Canadiens restera à jamais une partie importante de l’histoire de notre pays. » Il a également confié en conférence de presse que « c’était une de mes personnes préférées au monde ».

Plus longue monarque régnante de l’histoire britannique et plus longue monarque féminine régnante de l’histoire mondiale, Elizabeth II est montée sur le trône à l’âge de 25 ans, le 6 février 1952, succédant à George VI. S’en suivront 70 ans de règne et une stabilité comme rarement les monarchies en ont vécu.

Elle a connu 15 premiers ministres britanniques, une douzaine de présidents américains et enduré des périodes difficiles de l’histoire, de la Seconde Guerre mondiale à la chute du Mur de Berlin, en passant par le démantèlement de l’Empire britannique ou encore la mort de la princesse Diana.

La reine s’est rendue 22 fois au Canada, assistant aux Jeux olympiques de 1976 à Montréal. Sa signature en 1982 à Ottawa du rapatriement de la Constitution, donnant au Parlement le pouvoir de modifier la Constitution sans l’aval de la Couronne, a marqué un tournant au pays.

Deux ans plus tard, en 1984, elle se rendait dans le Nord ontarien, à Sudbury, au moment de l’inauguration du centre Science Nord. Sa dernière visite officielle remonte à 2010 : c’était à Halifax, Ottawa, Winnipeg, Waterloo et Toronto, au moment de la Fête du Canada.

Drapeaux en berne dans les villes ontariennes

Elizabeth II a aussi laissé un héritage à Toronto. La Ville a d’ailleurs souligné dans un communiqué la « relation spéciale » qui la liait à la souveraine commémorée par des monuments et roseraies de la ville nommés en son honneur. Les drapeaux ont été mis en berne un peu partout dans la Ville reine, tandis que l’enseigne de Toronto, devant l’hôtel de ville, et la tour CN seront également assombries ce soir.

« Alors que nous pleurons le décès de la reine, nous sommes reconnaissants pour la longue vie qu’elle a vécue, dévouée à notre service et au service de l’ensemble du Commonwealth », a déclaré le maire de Toronto John Tory.

« Ottawa se souviendra toujours de son règne historique », a souligné pour sa part le maire de la capitale, Jim Watson. Ottawa a emboité le pas de Toronto et mis ses drapeaux en berne.

La représentante de la monarchie britannique au Canada, la gouverneure générale Mary Simon, a salué une personne « compatissante, dévouée, humble, à l’écoute des gens et sensée ».

« Pour bon nombre d’entre nous, elle a été la seule reine que nous avons connue », a-t-elle dit. « Lorsque j’étais enfant, ma grand-mère, comme tant d’autres personnes dans l’Arctique, vénérait la reine. Elle nous racontait des histoires sur Sa Majesté, sur son rôle et son dévouement. L’accueil chaleureux offert par Sa Majesté lors de notre rencontre, plus tôt cette année, est un moment marquant de nos vies et un souvenir que je garderai précieusement. »

Une journée de deuil national sera proclamée et un livre national de condoléances en ligne est désormais ouvert par le gouvernement du Canada.

Cet article a été mis à jour le jeudi 8 septembre 2022 à 21h30.