Ethel Côté œuvrait depuis plus de 30 ans dans le développement de l’économie sociale et solidaire. Gracieuseté

OTTAWA – Elle était la présidente fondatrice de la Nouvelle Scène à Ottawa, ancienne directrice générale d’ImpactON, fondatrice de mécènESS, une entreprise en innovation sociale, membre du comité consultatif provincial sur les Affaires francophones et professeure associée à l’Université de l’Ontario français. Ethel Côté s’est éteinte ce mercredi à l’âge de 66 ans, des suites d’un cancer.

« Son engagement inébranlable à former, écouter, soutenir et surtout inspirer toutes les personnes qu’elle rencontrait laisse une empreinte indélébile sur les vies qu’elle a touchées », a rendu hommage sa famille sur les réseaux sociaux, la décrivant comme une « femme de tête et de cœur, leader sans pareil ».

À l’origine de la mise sur pied de la Nouvelle Scène, Ethel Côté a travaillé dans de multiples projets culturels, de la programmation du Festival Jeunesse à la planification stratégique de la Place des Arts du Grand Sudbury, en passant par la direction artistique de la Commission de la Capitale nationale.

Reconnue pour ses convictions coopératives, elle a activement participé à la planification stratégique de plusieurs associations canadiennes-françaises de l’Ontario (Mille-Îles, Stormont-Dundas-Glengarry, Windsor-Essex-Chatham-Kent), mais aussi du Réseau Affaires Femmes, de l’Association du patrimoine familial ou encore du Centre d’emploi de Prescott-Russell.

Elle a en outre été la première directrice générale autonome d’ImpactON (ex-Conseil de la coopération de l’Ontario), à partir de 1995, rappelle Julien Geremie, directeur général d’ImpactON.

« Elle va laisser un vide important, a réagi ce dernier. Elle avait une conscience extrêmement forte sur l’économie sociale coopérative. C’est une des personnes qui a fait le plus connaitre et rayonner notre mouvement dans les communautés francophones de l’Ontario et bien au-delà. Pour nous, c’est une triste nouvelle. »

Ses contributions s’étendaient au comité consultatif provincial sur les Affaires francophones. « Fière Franco-Ontarienne, ses conseils, son expérience et sa passion étaient des atouts importants pour le comité consultatif », a souligné la ministre des Affaires francophones, Caroline Mulroney.

Un héritage « riche en réalisations et en espoir »

Peter Hominuk, directeur général de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), a quant à lui salué une personne « très impliquée dans les milieux de la jeunesse et de l’économie » et qui faisait « toujours des miracles avec les ressources dont elle disposait ».

À travers sa firme mécènESS, elle a développé une expertise aigue dans la gestion des organisations, l’innovation sociale, l’entrepreneuriat féminin et l’économie sociale et solidaire.

« Elle travaillait souvent avec les groupes les plus en difficultés, qui n’avaient pas beaucoup d’argent, poursuit M. Hominuk. Elle donnait énormément de son temps personnel au niveau bénévole. Elle voulait faire une différence et donnait aux gens les outils pour se dépasser. Je l’ai vue en action plusieurs fois et je n’ai que des bons souvenirs d’elle, de son humanité. »

Désignée championne de l’autonomisation économique des femmes par l’ONU Femmes en 2015, Mme Côté était entre autres décorée de l’Ordre du Canada, de l’Ordre de l’Ontario, de l’Ordre de la Pléiade et d’un Prix Saphir en tant que personnalité féminine de l’année 2017.

« Son départ laisse un vide profond, mais son héritage, riche en réalisations et en espoir pour une francophonie plus forte, perdurera à jamais », est convaincu Fabien Hébert, président de l’AFO.