
Des maires franco-ontariens du Nord veulent des actions concrètes du gouvernement Carney

NORTH BAY – Alors que la conférence annuelle du nord-est de l’Ontario de la Fédération des municipalités du Nord de l’Ontario (FONOM) s’ouvrait ce lundi à North Bay, des maires expriment leurs besoins et attentes envers le nouveau gouvernement.
Un enjeu a occupé une certaine place durant la campagne : le développement de projets miniers dans le Nord. Encore faut-il, selon certains élus, que les conditions soient réunies pour les faire aboutir.
« Ce que le fédéral peut nous fournir, ce sont des ouvertures pour le développement de certaines mines. Maintenant, c’est difficile parce que c’est la force ouvrière qu’on a de la misère à trouver », estime le maire de Mattice-Val Côté.

Plus d’aide pour la construction de logements
Marc Dupuis ajoute que la question du logement est aussi celle qui pourrait faire la différence, surtout dans de petites municipalités comme la sienne.
« On aimerait bien avoir des programmes qui nous aideraient à construire des plus petites maisons pour loger ces travailleurs aussi. J’aime l’idée de notre premier ministre de nous pousser à construire de plus petites maisons pour inciter des travailleurs à s’installer chez nous », pense aussi le Franco-Ontarien qui juge que le prix moins élevé des habitations dans le Nord pourrait aussi constituer un atout.

« Nous, on est prêt à offrir des terrains, il y a des terrains à vendre. Mais c’est là qu’on a besoin du fédéral pour qu’il nous aide à ouvrir les portes des municipalités, construire et accepter ces familles-là. »
Même son de cloche chez Michelle Boileau : « On parle du potentiel économique de la région, mais on ne pourrait jamais livrer là-dessus sans répondre aux besoins en termes de logement ».
« Dans les dernières années, on n’a pas vu beaucoup d’investissements venir dans le Nord de l’Ontario à travers des programmes qui existaient déjà donc on espère que, si ces programmes sont maintenus par le nouveau gouvernement libéral, voir plus d’investissements dans la région par le biais de programmes de subventions HICC par exemple », demande l’élue de Timmins.

Besoin de financement
Le maire d’Opasatika est du même avis et souhaite qu’il y ait plus de financement pour ces projets de construction de logements
« Le gouvernement nous demande de construire des maisons, de répondre à la demande, mais on est ici pour essayer d’avoir des réponses sur le financement, spécialement pour des petites municipalités comme les nôtres, parce que les fonds sont limités », lance Jacques Dorval.
« On dirait qu’il y a de plus en plus de gens qui se déplacent du sud vers les régions du nord et ça ajoute un plus grand besoin pour la construction de nouvelles habitations », pense le maire de la localité de Saint-Charles.
« À Saint Charles, il faut que je vous dise qu’il n’y a aucune maison qui demeure sur le marché, c’est la construction qui nous manque », précise Paul Branconnier.

De son côté, le maire de Kapuskasing, Dave Plourde, veut voir des résultats concrets après les promesses électorales de M. Carney : « Entre parler et changer la manière de faire, c’est deux différentes affaires. Je vais attendre de voir ce qu’il compte faire pour améliorer la situation ».
Urgence d’agir sur les routes
L’autre dossier brûlant pour un grand nombre de ces municipalités du Nord ontarien reste la sécurité routière, en particulier sur les autoroutes 11 et 17 où de nombreux accidents mortels ont lieu chaque année notamment en hiver.
« Les coûts de construction sont énormément plus dispendieux que dans le Sud. C’est injuste que nous soyons obligés d’entretenir et construire autant de routes », explique le maire de Saint-Charles.
« On sait que c’est un désastre et on a eu beaucoup plus de fermetures que d’habitude cet hiver. Le gouvernement de l’Ontario nous promet de prendre soin de la route de la route 17, j’espère que le fédéral va vous faire la même chose », s’inquiète M. Dorval.
Et d’ajouter : « On a élu un représentant conservateur et on a un gouvernement minoritaire libéral… J’espère qu’on va quand même être bien traités et écoutés. »

Les élus comptent bien interpeller les ministres provinciaux sur ces questions lors d’un espace de dialogue direct avec ces derniers, prévu dans la dernière journée de la conférence, ce mercredi.
« En 2023, on a dit qu’on ferait le 2-1-2 de North Bay à Temiskaming Shores, mais il n’y a pas le moindre piquet dans le chemin. Moi, ce que je veux savoir, c’est quand les travaux vont commencer. Est-ce en 2029? Est-ce en 2035? Est-ce en 2040? », termine M. Dupuis qui affirme qu’il n’ira pas de main morte avec le ministre des transports.