Deux décès additionnels à Pinecrest : « On s’inquiète », raconte une parente

La résidence Pinecrest à Plantagenet. Gracieuseté

PLANTAGENET – Le bilan s’alourdit au foyer de soins de longue durée Pincecrest, à Plantagenet. Ce sont maintenant huit résidents qui ont perdu la vie en raison de l’épidémie de coronavirus. ONFR+ s’est entretenu avec Josée Pigeon Laplante dont les deux parents sont dans la résidence.

Depuis le 14 mars, les portes du centre sont closes. Quasiment deux mois. Une éternité pour Mme Pigeon Laplante, même si son père et sa mère ont échappé à l’épidémie. 

« Mes parents sont très lucides. Ma mère est dans une chaise roulante. Mon père fait un commencement de démence. Ils disent qu’ils ne manquent de rien. Ils habitent ensemble, mangent dans leur chambre, et se sentent très bien. Tous les deux ont été testés deux fois négatifs. »

Depuis quelques jours, le nombre de décès ne cesse de grimper dans la résidence de l’Est ontarien pourvue de 60 lits.

Depuis l’annonce, le 23 avril, de la contamination d’un employé, la direction parle aujourd’hui de 25 cas de résidents, auxquels s’ajoutent huit employés.

Le Bureau de santé de l’est de l’Ontario (BSEO) dont le calcul englobe le nombre de décès et les cas résolus fait état de 39 personnes contaminées.

« On reçoit un courriel tous les jours de la part de la direction. Dans le dernier courriel, on nous disait effectivement qu’il y a 25 cas parmi les résidents. On s’inquiète, mais on peut appeler la direction en tout temps pour avoir des nouvelles. »

Avant le déclenchement de l’épidémie, Mme Pigeon Laplante et ses quatre sœurs se relayaient pour rencontrer leurs parents. Les visites désormais interdites, il reste possible de voir un proche ou un parent… mais derrière une vitre.

« Les visites par la fenêtre sont très difficiles. Ma mère pleure quand elle me voit. Je l’appelle donc par Skype. Je sais que le personnel de la résidence désinfecte chaque laptop. »

L’Hôpital général de Hawkesbury en renfort

Ce personnel du foyer de soins de longue durée, Mme Pigeon-Laplante en parle avec émotion.

« En tant que proches ou enfants, on a déjà un gros fardeau sur nos épaules, car on se sent coupable de ne pas pouvoir les sortir. Mais je peux dormir, le soir, la tête tranquille, de savoir qu’on prend soin de mes parents. Les gens sont attentifs. »

Et de poursuivre : « La résidence est fermée depuis le 14 mars, le virus est entré le 23 avril, malgré toutes les précautions. Ce n’est qu’une malchance! »

À ce jour, les employés du foyer de soins de longue durée Pinecrest reçoivent du renfort de l’Hôpital général de Hawkesbury.

« La dotation en personnel n’a pas été un problème, car nous avons travaillé avec l’hôpital général, qui a aidé Pinecrest avec un soutien supplémentaire en matière de dotation en personnel à la maison pendant cette éclosion », souligne la directrice générale, Diane Pelletier, dans un communiqué.

Dans le même document, la responsable affirme « travailler avec nos partenaires des soins de santé », lesquels incluent l’hôpital, mais aussi le Bureau de santé l’est de l’Ontario et le gouvernement provincial, notamment pour effectuer les tests.

« On s’attendait à ce qu’en raison de cette augmentation des efforts de tests, nous constations une augmentation du nombre de cas de COVID-19 signalés », précise Mme Pelletier.

Cas dans un foyer à Cornwall 

Dans sa conférence de presse donnée lundi en fin d’après médecin, le médecin hygiéniste en chef du BSEO, Paul Roumeliotis, a d’ailleurs précisé que les résultats des tests effectués sur le territoire sont désormais connus.

Hormis Pinecrest et la Villa Woodland où sont rapportés sept cas, une troisième éclosion a été signalée au foyer de soins de longue durée St. Joseph’s à Cornwall, où un employé a été déclaré positif.

« On espère que ça va bientôt finir », veut croire Mme Pigeon Laplante.

La résidence Pinecrest représente la totalité des décès dus au coronavirus dans l’Est ontarien.