Didier Marotte primé pour son excellence collective

Prix d'excellence collective CCO Didier Marotte
Didier Marotte, directeur général du Centre communautaire francophone de Windor-Essex et fondateur du Carrefour francophone de Windsor. Crédit image Rudy Chabannes

TORONTO – Le directeur général du Centre communautaire francophone Windsor-Essex-Kent (CCFWEK) et fondateur du Carrefour francophone de Windsor, Didier Marotte, s’est vu remettre cette semaine, à Toronto, le Prix de l’excellence collective Desjardins, une distinction qui récompense chaque année l’engagement des coopératives et des entreprises sociales.

« Heureux et reconnaissant » de recevoir ce prix à l’initiative du Conseil de la coopération de l’Ontario (CCO), M. Marotte a tenu à « remercier les partenaires associatifs du Carrefour, soit à titre de colocataire soit à titre de partenaire collaborateur au développement communautaire de nos régions ».

Car c’est l’une des avancées les plus significatives qui se soit produite ces dernières années à Windsor : la création en décembre 2020 du Carrefour francophone de Windsor a changé la façon de voir la francophonie dans le Sud-Ouest.

« La synergie a complètement changé à Windsor car tous les locataires ont un intérêt pécuniaire au projet », a réagi M. Marotte au micro d’ONFR+ après avoir reçu son prix, lundi. Les ressources économiques partagées et la cohabitation de huit organismes sous un même toit facilitent les collaborations, selon lui.

Les trois lauréats des prix d’excellence collective du CCO. Crédit image Rudy Chabannes

« Cette proximité des partenaires est propice à la création de comités dans lesquels on veut créer telle ou telle activité en commun. On contribue tous, à travers notre loyer, à un budget et, en cela, on devient une force économique pour faire naître des projets », confie le lauréat qui dit s’être inspiré de la Clé d’la Baie, à Penetanguishene. « Cette organisation a joué sa survie à travers un exercice de réflexion pour en sortir avec quelque chose de différent, beaucoup collectif et adapté aux défis aujourd’hui. »

Le tout premier projet d’envergure qui pourrait émerger du carrefour serait la mise sur pied d’un forum communautaire régional, dès l’année prochaine, visant à rapprocher les francophones établis de longue date et les nouveaux arrivants qui représentent l’avenir de la communauté.

« Avec la pandémie, on a perdu le pouls de la communauté et les liens se sont distendus avec les immigrants », relate M. Marotte. « Ce forum, encore au stade de planification, permettrait d’en apprendre plus sur les besoins de ces communautés. Il faut qu’on fasse cet exercice de consultation pour adapter, voire reformuler nos services. »

La Boîte à soleil et Nicole Guertin aussi reconnues

Deux autres prix étaient en outre remis par le CCO et la Caisse Desjardins. Le réseau de garderies du Niagara La Boîte à soleil a reçu le Prix d’excellence collective « institutionnel », qui souligne la contribution au rayonnement de l’économie sociale et solidaire en Ontario.

Décrivant deux dernières années difficiles, sa directrice générale, Christina Clark, a salué le rôle de la prédécesseure Véronique Emery ainsi que des éducatrices à la petite enfance « qui ont rendu possibles la réussite et le développement de la garderie ».

Nicole Guertin, quant à elle, a reçu le prix d’excellence collective Alphonse-Desjardins à titre posthume. Ce prix rend hommage à une œuvre continue et majeure et reconnaît des vies entières dévouées au monde coopératif.

Jocelyn (au centre), conjoint de Nicole Guertin, lauréate du Prix d’excellence collective Alphonse Desjardins à titre posthume. Crédit image : Rudy Chabannes

Cette entrepreneure du Nord, instigatrice de multiples projets porteurs pour faire avancer les services en français, est décédée il y a un an. C’est son conjoint Jocelyn qui, avec beaucoup d’émotions, a reçu la récompense, sous des applaudissements nourris envers une vie entière dévouée au monde coopératif.

« Peu de gens sont au courant de ce qu’elle a fait : fondation de la première association des infirmières francophones à Toronto, puis du Centre communautaire de santé de Kapuskasing, puis du premier festival multiculturel de Whistler… Nicole avait 10-15 ans d’avance sur son temps », a-t-il confié. « Elle n’a pas eu la reconnaissance sur le moment, car elle semait des graines et les projets naissaient plusieurs années après. Sa force était de connecter les gens entre eux pour faire naître des projets. »