Disparités raciales : un nouveau comité « pour l’égalité des chances » en Ontario

Jamil Jivani agit comme Intervenant pour les perspectives communautaires de l'Ontario. Gracieusté: Consortium des médias de Queen's Park

Doug Ford affirme que la création d’un comité « pour l’égalité des chances » n’a rien à voir avec la crise raciale aux États-Unis et le décès de jeunes Noirs en crise lors d’interventions policières en Ontario, ces dernières semaines. Le comité s’intéressera cependant à ces enjeux et aux manières d’aider les jeunes issus de communautés défavorisées, notamment dans le contexte de la pandémie.

Le nouveau comité comptera 20 membres, principalement des jeunes de 18 à 29 ans, mais aussi des acteurs communautaires. Une campagne de recrutement est lancée pour dénicher ces participants.

Doug Ford affirme que la création d’un comité « pour l’égalité des chances » n’a rien à voir avec la crise raciale aux États-Unis et le décès de jeunes Noirs en crise lors d’interventions policières en Ontario, ces dernières semaines.

Le nouveau comité comptera 20 membres, principalement des jeunes de 18 à 29 ans, mais aussi des acteurs communautaires. Une campagne de recrutement est lancée pour dénicher ces participants.

40 % des Canadiens de la génération Y occupent un poste temporaire de courte durée, affirme la province. Environ un jeune de 15 à 24 ans sur dix, en Ontario, peut être classé comme n’étant ni en emploi, ni aux études, ni en formation. Des situations qui touchent de manière disproportionnée les jeunes des minorités visibles et de milieux défavorisés

Le gouvernement a aussi annoncé injecter 1,5 million de dollars aux organisations qui soutiennent les familles et les jeunes Noirs de l’Ontario. Un investissement qui servira à fournir un appui d’urgence face à la COVID-19 et à répondre aux besoins immédiats des enfants, des jeunes et des familles.

Un comité aboli, puis réanimé

Doug Ford a soutenu que la création du comité n’avait rien à voir avec la crise raciale. Le projet était en préparation depuis plusieurs mois, a-t-il soutenu. Pourtant, tout au long du point de presse, la discrimination et le racisme ont teinté les réponses du gouvernement.

Et Jamil Jivani, qui agit comme Intervenant pour les perspectives communautaires de l’Ontario, a abordé de front la question.

« Je veux parler de la douleur que nous avons ressentie ces derniers jours. Cela nous met en colère ce qui se passe au Sud de la frontière, car cela rappelle aussi le racisme et les iniquités chez-nous », a-t-il lancé pendant la conférence de presse.

« Des familles ont été oubliées par les gouvernements depuis trop longtemps », a-t-il ajouté, alors que Doug Ford hochait de la tête en signe d’approbation.

Le gouvernement Ford a cependant dû se défendre d’avoir éliminé un comité similaire à celui qu’il recrée aujourd’hui. En effet, le Parti libéral de l’Ontario avait sélectionné 25 jeunes pour le conseiller dans ses initiatives jeunesse, il y a quelques années.

Jamil Jivani a balayé du revers de la main les critiques concernant son abolition par le gouvernement Ford.

« Il y a des problèmes systémiques depuis des décennies. Par le passé, beaucoup de gens se sont rassemblés en se demandant ce qu’ils pouvaient dire pour bien paraître. Là, nous voulons bien agir », a-t-il lancé.

Doug Ford n’a pas voulu en rajouter, encensant la réponse de l’intervenant.

Coronavirus : optimisme prudent en Ontario et au pays

▶ 356 nouveaux cas positifs en Ontario et 17 décès
▶ 29 403
cas de COVID-19 au total
▶ 2 357 décès
▶ 776 hospitalisations, 121 personnes en soins intensifs
▶ 786 323
tests réalisés

Le gouvernement ontarien et les autorités fédérales sont très prudents concernant l’évolution de la pandémie. Les nouvelles projections dévoilées par le gouvernement fédéral indiquent que la maladie va continuer de progresser, d’ici les prochaines semaines.

Entre 157 et 1 857 décès de plus se produiront au pays, d’ici le 15 juin, croit la Santé publique du Canada. Les nouvelles données confirment à nouveau les conséquences disproportionnées du virus sur les aînés.

Si 18 % des cas touchent les résidences pour aînés, 82 % des décès sont recensés dans ces mêmes résidences. En Ontario, le nombre de cas fluctue grandement depuis deux semaines. Une baisse n’est pas observable, récemment.

La ministre de la Santé de l’Ontario, Christine Elliott, a abordé la question en point de presse, jeudi après-midi. Pour l’instant, le gouvernement Ford est incapable de dire à quel moment il sera possible d’entrer dans la seconde phase du déconfinement.

« C’est vrai, il y a eu des allers-retours depuis dix jours. Mais graduellement, le nombre de cas baisse. Nous avons des discussions sur ce qui pourra être ouvert dans la deuxième phase, mais nous ne parlons pas du moment de la réouverture. Nous attendons les recommandations de la Santé publique », a-t-elle soutenu.

Elle affirme que l’atteinte de la cible des 20 000 tests quotidiens a été atteinte, ce qui contribuera à offrir un portrait réaliste de la situation sur le terrain. Le gouvernement ontarien autorise cependant, dès vendredi, les locations court-terme de chalets, de maisons et de chambres en gîtes.