Durham : une grève « locale », dit la ministre
TORONTO – La ministre Liz Sandals s’est dite « très préoccupée » par la grève des enseignants des écoles secondaires publiques de la région de Durham, le lundi 20 avril. Mais du même souffle, la responsable de l’Éducation à Queen’s Park a signalé qu’il s’agissait d’une « grève locale » et qu’il ne fallait pas l’interpréter comme un signe de mécontentement général dans les salles de classe de la province.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault
« Très franchement, je suis perplexe par rapport à cette grève. Je n’ai pas entendu une explication cohérente des enjeux locaux qui ont provoqué cette grève locale », a largué Mme Sandals à sa sortie de la période de questions à l’Assemblée législative. « Un médiateur nous a été d’une aide précieuse pour ramener tout le monde à la table des négociations », a-t-elle poursuivi.
La grève légale des syndiqués de la Fédération des enseignants des écoles secondaires de l’Ontario (FEESO) dans la région de Durham, à l’est de Toronto, a forcé l’annulation des cours pour quelque 24 000 élèves, le 20 avril.
« Nos enseignants aimeraient bien mieux être dans leurs salles de classe avec leurs élèves », a déclaré Dave Barrowclough, président local du syndicat des enseignants, par le biais d’un communiqué peu avant le déclenchement de la grève. « Mais le refus de l’employeur de s’engager dans de vraies négociations ne sous laisse aucun choix. »
Une quinzaine de grèves possibles
Une quinzaine d’autres conseils scolaires pourraient emboiter le pas à Durham au cours des prochaines semaines. Il n’est toutefois pas question de grèves, pour l’instant, dans les écoles francophones de la province.
Cette plus récente grève n’est d’ailleurs pas sans rappeler les journées de débrayages rotatifs dans plusieurs écoles publiques de l’Ontario après que le gouvernement libéral de Dalton McGuinty eut gelé les salaires des enseignants par le biais d’une loi spéciale, en 2012.
« Tous ces conflits sont le résultat des 12 dernières années de mauvaise gestion du gouvernement libéral », a relancé le progressiste-conservateur Garfield Dunlop. « Pendant toutes ces années, le gouvernement a toujours donné à tout le monde ce qu’il voulait. Il y a eu de la corruption. Il y a eu des scandales. Et aujourd’hui, il n’y a plus d’argent. »
Le conflit de travail dans la région de Durham est le premier depuis que le gouvernement libéral à Queen’s Park a instauré un nouveau modèle de négociations centralisées.
« Nous avons vu des infirmières sur les lignes de piquetage. Maintenant, c’est au tour des enseignants. C’est le plus grand nombre de conflits de travail depuis l’époque de Mike Harris. Ce n’est rien pour se vanter », a opiné la chef néo-démocrate Andrea Horwath. « C’est très facile pour la ministre d’accuser les conseils scolaires. Mais c’est son modèle de négociations qui est à l’essai. »