Économie : pas de « boom » à prévoir

TORONTO – Ce n’est pas en 2015 que l’économie de l’Ontario va connaître un « boom », prévient le ministre responsable du dossier. Brad Duguid entrevoit une « croissance soutenue », mais pas mirifique, malgré des investissements importants pour stimuler l’emploi dans la province, au cours de la prochaine année.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

« Les choses vont très bien au niveau de l’emploi. Nous avons connu une croissance constante depuis la dernière récession », a déclaré M. Duguid lors d’un point de presse à Queen’s Park, le vendredi 9 janvier. « Nous aimerions voir une plus grande croissance encore. Et tout indique que 2015 sera une année positive pour l’Ontario. »

Une « année positive » qui a tout de même débuté au neutre, après que la province eut perdu 3500 emplois nets, en décembre. C’était trop peu pour affecter le taux de chômage de la province, qui est demeuré stable à 7%.

De l’avis de M. Duguid, c’est sur le long terme qu’il faut juger.

Le produit intérieur brut (PIB) et les exportations de l’Ontario ont terminé la dernière année sur une note positive, bondissant respectivement de 1% et 3% au dernier trimestre. Et malgré quelques reculs ça et là, la province aurait gagné 60 000 emplois au cours de la dernière année, dont 25 000 emplois au cours du dernier trimestre.

Enveloppe de 2,5 milliards $

Devant la presse, Brad Duguid y est tout de même allé de prédictions économiques prudentes pour 2015, même si son gouvernement a commencé à dépenser une enveloppe 2,5 milliards $ sur dix ans qui doit justement « stimuler la productivité, encourager l’innovation et accroître les exportations ontariennes. »

De l’avis de l’opposition à Queen’s Park, cet interventionnisme du gouvernement libéral finira un jour par pénaliser l’économie de la province.

« Les entrepreneurs et les investisseurs voient notre gouvernement dépenser sans retenue, un déficit élevé et une dette qui explose », a fustigé Ted Arnott, député progressiste-conservateur de Wellington–Halton-Hills, le 9 janvier.

Essence à rabais

Par ailleurs, le ministre du Développement économique et de l’Emploi dit ne pas trop miser sur la faiblesse actuelle du dollar canadien, autour des 85¢ US, et du prix de l’essence, qui est tombé sous les 80¢ dans certaines régions de la province.

« C’est certain qu’un dollar plus faible donne à nos exports un avantage compétitif. Nous profitons aussi du faible prix de l’essence », a reconnu M. Duguid. « Mais nos efforts ne reposent pas sur des produits dont les prix fluctuent. Nous devons bâtir une économie qui peut résister aux fluctuations du marché. »