En Vert et contre tous : la campagne du Parti vert lancée
[ONVote2018]
TORONTO – Le chef du Parti vert de l’Ontario, Mike Schreiner, a lancé la « plus importante campagne » que le parti ait menée en Ontario, le mercredi 9 mai. Il a rappelé les convictions de son parti et a regretté avoir été écarté du premier débat des chefs qui a eu lieu lundi 7 mai.
ROZENN NICOLLE
rnicolle@tfo.org | @Rozenn_TFO
Pratiquer la politique différemment, c’est le mot d’ordre de cette campagne baptisée « le pouvoir populaire pour le changement ». Mike Schreiner se veut confiant et optimiste pour ces élections, mentionnant un record de membres au sein du parti, mais aussi un record de dons reçus.
« Une vague verte est en train de se créer! », a lancé M. Schreiner devant plusieurs dizaines de partisans, rappelant les récents succès électoraux de son parti au Canada. L’année dernière, le Parti vert a remporté trois sièges au parlement de la Colombie-Britannique. Ces élus se sont ajoutés aux deux candidats provinciaux victorieux en 2015 à l’Île-du-Prince-Édouard et au chef du Parti vert du Nouveau-Brunswick, député depuis 2012.
Son objectif premier, cependant, reste réaliste : obtenir un premier siège pour son parti à Queen’s Park. « Nous voulons élire notre premier député. Nous pensons pouvoir en faire élire entre un et trois, mais avant tout, obtenir un premier siège, et nous voulons également augmenter notre part des votes à travers toute la province », a-t-il précisé au micro d’#ONfr.
Le parti a promis que des candidats seraient nommés dans toutes les circonscriptions de la province en respectant la parité homme-femme et a annoncé que son programme complet serait rendu public dès lundi prochain.
Des mesures pour les francophones à préciser
Concernant ses promesses aux Franco-Ontariens, Mike Schreiner souhaite « augmenter les investissements pour développer les ressources francophones à travers la province, et assurer que les services offerts par l’Ontario soient accessibles en français et en anglais », mais est resté vague sur où iront les investissements et comment il compte procéder.
Envers l’Université de l’Ontario français, le chef du Parti vert a fait preuve de retenue : « Nous sommes toujours en train d’explorer », a-t-il confié. « Il y a des universités existantes, comme l’Université Laurentienne, par exemple, qui proposent des services en français, et nous voulons nous assurer que tout en augmentant les ressources pour l’éducation en français, nous n’amoindrirons pas, en même temps, les programmes déjà en place. Nous voulons supporter les deux », a complété M. Schreiner.
Parmi les mesures phare à guetter dans son programme, des investissements majeurs dans l’économie propre et l’achat d’hydro-électricité à la province du Québec pour remplacer les investissements dans la remise à neuf des réacteurs nucléaires ontariens.
« L’Ontario est prêt pour le changement. Si vous avez regardé le débat de lundi soir, vous savez pourquoi », a-t-il lâché, dénonçant un « cirque » télévisé entre ses opposants. N’ayant pas été invité à ce premier débat entre les chefs des principaux partis, Mike Schreiner dénonce une « claque dans la face de la population ontarienne et de la démocratie ».
Une stratégie « créative » pour contrer l’exclusion médiatique
« Il y a quatre partis majeurs en Ontario. Nous faisons partie de ces quatre partis qui ont reçu des centaines de milliers de votes, ce qui nous qualifie pour le financement public des partis politiques, et les Ontariens méritent de pouvoir entendre ces quatre partis », a-t-il déclaré au micro d’#ONfr.
« Si les médias veulent nous exclure, nous trouverons d’autres moyens de faire entendre notre message, comme nous l’avons fait lundi soir », a ajouté M. Schreiner.
Lors du débat de lundi, sur son fil Twitter, il a répondu en vidéo à chacune des questions posées.
Candidat dans Toronto-Centre, le francophone Adam Sommerfeld, a trouvé « désolante » l’absence du Parti vert à ce débat et parie sur une façon plus créative de faire campagne afin de gagner le cœur des électeurs.
« On mise un peu plus sur des événements dans les rues, aller à la rencontre directe des gens, faire du porte-à-porte. Même dans un monde numérique, c’est ce contact analogue qui reste le plus important », a commenté M. Sommerfeld.
Graphiste dans sa « vraie vie », M. Sommerfeld dit tenter de rejoindre aussi les milieux artistiques pour réfléchir à d’autres façons de faire la politique.
« On voit bien que les Ontariens n’ont pas voté en masse lors des dernières élections, le taux de participation s’est élevé à près de 52 %, qui est un constat assez effrayant, donc engager les gens, trouver de nouvelles manières de leur parler, de les interpeller, ça doit passer par d’autres moyens que « voici mon parti » et quelques petits soundbites », a-t-il conclu.