Culture

Formule plus intimiste et activités hors des murs pour le 12e Salon du livre de Sudbury

Le Salon du livre est de retour avec une première édition durant une année impaire. Gracieuseté du Salon du livre de Sudbury

SUDBURY – Le Salon du livre du Grand Sudbury est de retour ce jeudi et jusqu’à dimanche pour sa première édition durant une année impaire. Ce 12e salon sera de taille plus modeste avec des activités en dehors de la Place des Arts.

« La formule est un peu plus petite et plus intime cette année parce qu’on veut assurer le budget sur les deux prochaines années », explique Geneviève Leblanc, directrice générale et artistique du salon.

Ce rendez-vous littéraire incontournable de Sudbury se produisait jusqu’alors tous les deux ans, mais est devenu annuel après l’élaboration de la planification stratégique 2024-2028.

Les activités du Salon du livre sont destinés à plusieurs publics. Gracieuseté du Salon du livre de Sudbury.

« Dans cette planification, on a priorisé la présentation d’un salon du livre annuel pour pallier la fermeture du Salon du livre de Hearst depuis 2019, alors, c’est un premier essai », ajoute-t-elle au sujet de cette édition qui survient durant une année impaire pour la première fois depuis ses débuts en 2004.

Et de préciser : « Le premier Salon du livre était en 2004, mais c’était des bénévoles puis le Salon du livre s’est incorporé en 2005. Donc on a 20 ans cette année. »

Une programmation hors des murs

Une autre nouveauté cette année, c’est cette « programmation hors des murs » avec, notamment, des spectacles et autres activités au centre-ville, à proximité de la Place des Arts (PDA) où a lieu le salon.

Parmi ces activités hors des murs, on compte le Cabaret Accent Queer au bar de Little Montréal jeudi soir mettant en scène, entre autres, la fierté locale Alex Tétrault, une veillée littéraire au Refettorio du YES Theatre le vendredi soir avec, notamment, l’écrivain Gabriel Osson et la poétesse Chloé LaDuchesse.

Après une douzaine d’éditions à Montréal, Québec, Sherbrooke, Gatineau et Caraquet, le Cabaret Accent Queer s’arrête à Sudbury avec la rappeuse Calamine, le dramaturge David Paquet, l’humoriste Maxime Ève Gagnon, les écrivains Samuel Larochelle et Vincent Francoeur et Alex Tétreault. Gracieuseté du Salon du livre de Sudbury.

En outre, il y aura une balade interactive littéraire dans la ville samedi matin et un 5 à 7 le soir au Wander Food & Wine avec des auteurs comme Vincent Francoeur et Julie Huard.

Double dose de Fred Pellerin

Cette année, il y aura moins de spectacles, mais cela se compense, selon Mme Leblanc, par la venue d’une vedette très appréciée du public.

« On a quelques activités et spectacles en moins cette année, par exemple, on n’a pas de spectacle comme tel le samedi soir parce qu’on a deux représentations du spectacle de Fred Pellerin dimanche », fait savoir Mme Leblanc.

Ce spectacle du chansonnier et conteur québécois est aussi organisé dans le cadre du 60e anniversaire de La Slague du Carrefour francophone, en collaboration avec le Centre franco-ontarien de folklore (CFOF).

Causeries franco-canadiennes

Une quarantaine d’auteurs franco-canadiens sont attendus cette année, soit une légère réduction comparativement aux dernières éditions (une cinquantaine), mais le nombre d’exposants et d’ateliers pour les groupes scolaires est similaire à ceux des années précédentes.

Melchior Mbonimpa, à gauche, animera une causerie avec les auteurs francophones Guy Bélizaire et Gabriel Osson samedi. Gracieuseté du Salon du livre de Sudbury.

Plusieurs auteurs et professeurs franco-ontariens seront présents cette année comme Michel Bock, Serge Dupuis, Antoine Côté Legault, Marine Sibileau ou encore Sarah Migneron.

À noter également, le lancement du livre Le Moulin-à-Fleur de Sudbury : quartier ouvrier, territoire canadien-français avec les auteurs Serge Dupuis et Normand Carrey. Pour les amateurs d’histoire, il y aura également des causeries autour de plusieurs éléments forts de la francophonie canadienne comme celle de l’Acadie ou encore le moment Montfort.

Certaines activités sont payantes et des forfaits sont disponibles. La programmation complète est disponible sur le site du salon.

Baisse de la fréquentation

S’il est impossible d’anticiper les chiffres de la fréquentation pour cette 12e édition, il est probable que la tendance à la baisse de ces dernières années se poursuive. L’an dernier, la participation globale s’élevait à 6 736 visiteurs, contre 7 387 en 2022.

Si la participation scolaire est toujours en flèche, celle du grand public est en légère baisse depuis avant la pandémie, selon celle qui est à la barre du Salon du livre depuis 2017.

« C’est en grande partie en raison de la fermeture des programmes francophones de l’Université Laurentienne, ça a eu un gros impact sur nous tout comme la population qui est vieillissante à Sudbury. »

L’augmentation des coûts en raison de l’inflation constituent un autre défi pour le Salon dont les fonds publics et les subventions ont stagné ces dernières années. Gracieuseté du Salon du livre de Sudbury

Toujours selon Mme Leblanc, plusieurs autres éléments expliqueraient cette diminution de l’affluence comme le fait qu’il y ait un certain nombre d’activités entourant la tenue du salon comme la Nuit émergente qui a lieu la semaine suivante.

Le défi de la vente

Une autre difficulté pour le Salon est la vente de livres : « Les familles sont très sollicitées par toutes sortes d’activités qui font en sorte qu’elles doivent faire des choix. Les parents ne viennent pas forcément à la foire du livre pour acheter des livres, mais ça, c’est un défi qu’on voit dans tous les salons du livre. »

Comme pour d’autres salons, le plus grand défi est de convaincre les distributeurs d’envoyer leurs ouvrages.

« De plus en plus de distributeurs du Québec ne veulent plus participer aux salons du livre excentrés comme ceux en milieu rural ou en Ontario parce que ça coûte trop cher en transport », confie Mme Leblanc.

Il y a plus de 80 ateliers organisés cette année pour les groupes scolaires. Gracieuseté du Salon du livre de Sudbury

Les chiffres de vente de livres pour la librairie Panache de la PDA, qui a ouvert ses portes en décembre 2023, ne sont pas divulgués aux médias selon une décision du conseil d’administration. « C’est quand même un organisme à but non lucratif, mais qui est dans ses balbutiements », précise celle qui fait également partie du conseil d’administration de la librairie.

« La librairie devient représentante de différents distributeurs qui ne peuvent pas se déplacer à Sudbury. Ils reçoivent donc une cote ou un pourcentage de vente. Le chiffre d’affaires comme tel n’est pas représentatif des ventes en général », finit-elle.