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Les enseignants franco-ontariens auront une plateforme pour signaler les violences scolaires

Crédit image: AJ_Watt / Moment via Getty Images

Face à la montée de la violence envers le personnel enseignant, l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) présente un « Plan d’action provincial pour contrer la violence dans les milieux scolaires », et lancera notamment une plateforme numérique pour permettre un signalement centralisé de ces violences. Un outil de revendication syndicale également pour l’organisme, pour demander plus de financement et une prise de mesures adéquates.

« Nos membres nous le disent clairement : la situation s’aggrave et devient insoutenable. La violence est de plus en plus présente dans leurs milieux de travail et, malheureusement, elle tend à être banalisée, ce qui est inacceptable (…)Tous nos membres et les élèves méritent de pouvoir travailler et apprendre dans des environnements sains et sécuritaires. Ce plan constitue un pas important dans la bonne direction pour répondre à cet enjeu », a déclaré Gabrielle Lemieux, la présidente de l’AEFO, via communiqué.

L’organisme, qui représente 12 000 enseignants et travailleurs en enseignement francophones, lancera ainsi une plateforme numérique centralisée avec pour objectif premier de faciliter le processus de signalement, en plus d’offrir des outils et ressources juridiques.

Selon le syndicat, le microsite est conçu pour appuyer et informer les membres via des guides pratiques, des modèles de documents de signalement, des conseils stratégiques et le partage de nouvelles pratiques dans un esprit de « solidarité syndicale ».

La plateforme numérique sera officiellement lancée dès le mois prochain, lors de la conférence des déléguées syndicales et délégués syndicaux du syndicat.

La présidente de l’AEFO Gabrielle Lemieux, entourée des membres du comité ad hoc sur la violence, et des leaders des unités de l’AEFO, lors lancement officiel du Plan d’action provincial pour contrer la violence dans les milieux scolaires. Photo : gracieuseté de l’AEFO

Parmi les facteurs aggravants de la violence systémique, l’AEFO mentionne notamment le sous-financement du système éducatif et un manque de ressources. Elle rapporte aussi un manque de formation et d’accompagnement du personnel de l’éducation, ainsi que la méconnaissance des lois et politiques en matière de santé et de sécurité au travail.

Selon l’organisme, des pressions administratives des établissements scolaires et un manque de communication et de transparence avec les parents s’ajoutent à ces facteurs. L’ensemble de ces problèmes entraînent des conséquences négatives de violence pour le personnel et les élèves.

« Le personnel de l’éducation peut éviter de faire valoir ses droits par représailles de la part des parents et de leur employeur, ou encore des conséquences indirectes de leur signalement, notamment en lien avec leur affectation », cite pour exemple le rapport.

Avec le plan, qui comprend un volet formation du personnel pour « favoriser une culture de prévention et d’intervention proactive », et un volet collaboratif en vue de développer des solutions, l’AEFO espère avoir un certain poids dans les revendications sur le sujet de la violence, pour « développer des positions syndicales claires ».

Par exemple, pouvoir « exiger un financement adéquat pour l’éducation spécialisée; réclamer une application plus rigoureuse de la discipline progressive », et plus.