En Ontario, près d'une entreprise sur dix exige le bilinguisme. Source: Canva

Un peu moins d’une entreprise sur cinq du secteur privé au pays exigeant le bilinguisme pour un de ses postes entrevoit des difficultés à recruter du personnel dans les prochains mois.

L’Enquête canadienne sur la situation des entreprises de Statistique Canada révèle, qu’au troisième trimestre de 2023, 18,2 % des entreprises qui exigent une maîtrise de l’anglais et du français entrevoyaient des difficultés de recrutement dans les prochains mois, un nombre plus bas qu’au même moment en 2022 à 25 %. À l’échelle de toutes les entreprises canadiennes, c’est 5,5 % d’entre elles qui entrevoient de telles difficultés.

Au Canada, c’est 15,7 % des établissements privés qui exigent le bilinguisme pour au moins un de leurs postes, la plus grande proportion étant dans des provinces comme le Nouveau-Brunswick et le Québec. En Ontario, c’est une entreprise sur dix (9,8 %) qui exige le bilinguisme pour au moins une position, une proportion montant à 15,4 % dans la région d’Ottawa. À travers le pays, c’est pourtant à Toronto où l’on compte le plus d’établissements privés obligeant une connaissance des deux langues officielles si l’on exclut Montréal de l’équation.

« On a remarqué que l’exigence du bilinguisme était beaucoup plus prévalente dans les régions où la proportion de la population de langue officielle est minoritaire. Donc les entreprises veulent essentiellement pouvoir servir les clients et les partenaires d’affaires dans la langue minoritaire », note l’auteur de l’étude de Statistique Canada, Siramane Coulibaly.

Bien qu’il s’agisse de régions où le bassin de main-d’œuvre potentiellement bilingue est relativement grand, ce sont des endroits où la clientèle est plus susceptible de s’exprimer en français et en anglais, ce qui découle d’une plus grande demande pour ce type de main-d’œuvre, note l’analyse.

Ce sont principalement les secteurs du gros détail et des services professionnels qui ont un un ratio plus élevé d’exigence de bilinguisme, soit des secteurs qui nécessitent plus d’interactions avec les partenaires et clients, précise l’étude de Statistique Canada.