Une Franco-Ontarienne comme juge à la Cour suprême
La native de Hanmer à Sudbury et Franco-Ontarienne Michelle O’Bonsawin deviendra la première juge autochtone de la Cour suprême. Justin Trudeau a annoncé vendredi la nomination de Michelle O’Bonsawin, qui doit remplacer le juge Michael J. Moldaver, qui part à la retraite en septembre.
Michelle O’Bonsawin est parfaitement bilingue et est membre abénakise de la Première Nation d’Odanak.
« Je suis heureux d’annoncer la nomination de la juge Michelle O’Bonsawin à la Cour suprême du Canada, une instance reconnue dans le monde entier pour sa solidité, son excellence et son indépendance. La juge O’Bonsawin a été nommée à la suite d’un processus de sélection ouvert et non partisan. Je suis convaincu qu’elle apportera des connaissances et des contributions inestimables au plus haut tribunal de notre pays », a dit Justin Trudeau dans un communiqué.
Michael J. Moldaver, qui avait signifié son départ était le dernier juge unilingue de la plus haute Cour du pays. Même s’il s’agit en principe d’une formalité, sa nomination doit toujours être approuvée au cours d’un processus de sélection des membres du Comité permanent de la justice et des droits de la personne de la Chambre des communes qui participeront à une audience spéciale du Comité le 24 août.
Cela signifierait que la Cour suprême serait aussi pour la première fois, composée de neuf juges entièrement bilingues qui n’auraient pas le besoin de recourir à la traduction simultanée comme le faisait le juge Moldaver.
Elle est spécialisée dans les domaines de la santé mentale, des principes de l’arrêt Gladue, du droit du travail et de l’emploi, des droits de la personne et du droit relatif à la protection de la vie privée. Elle siège à la Cour supérieure de justice de l’Ontario à Ottawa depuis 2017, peut-on lire dans le communiqué annonçant sa nomination.
En accédant à ce poste en 2017, Michelle O’Bonsawin est devenue la plus jeune juge à la Cour supérieure de justice, et la première femme abénakise à accéder à la magistrature au pays. Le Congrès des peuples autochtones (CPA) a « félicité Mme O’Bonsawin pour sa nomination et ses années de service et de dévouement envers son peuple » rappelant toutefois qu’Ottawa « doit continuer à s’assurer que nos voix sont entendues dans toutes les sphères de la société ».
« Le plus haut tribunal du Canada a toujours manqué d’une personne pour interpréter les lois canadiennes dans une optique autochtone – mais plus maintenant. CPA est encouragé de savoir que Michelle O’Bonsawin aidera à équilibrer la haute magistrature du Canada, offrant un point de vue essentiel sur les questions juridiques les plus importantes du pays », a fait savoir via communiqué le chef national du CPA, Elmer St Pierre.
Des racines franco-ontariennes
Cette ancienne élève de l’école secondaire catholique Champlain à Chelmsford a débuté sa carrière au sein des services juridiques de la Gendarmerie royale du Canada et a agi par la suite à titre d’avocate à Postes Canada, où elle s’est spécialisée dans les domaines du droit du travail et de l’emploi, des droits de la personne et du droit relatif à la protection de la vie privée.
Elle a aussi enseigné le droit des autochtones à l’Université d’Ottawa en plus d’avoir obtenu un baccalauréat en arts de l’Université Laurentienne. Elle a aussi obtenu un baccalauréat et un doctorat en droit de l’Université d’Ottawa.
Elle est aussi membre de l’Association des juristes d’expression française de l’Ontario.
« Grande nouvelle pour la communauté! Félicitations à l’honorable Michelle O’Bonsawin, nommée première juge autochtone à la Cour suprême! », a souligné L’Association des juristes d’expression française de l’Ontario (AJEFO) sur Twitter.