Fusion des entités 1 et 2 : quelles conséquences pour les francophones du Sud-Ouest?
WINDSOR – Les entités de planification des services de santé en français des régions de Windsor (Entité 1) et du Niagara (Entité 2) projettent de fusionner pour donner naissance à une seule grande structure : Entité Région Ouest, dont le territoire correspondra à celui de Santé Ontario Ouest, une des cinq régions de l’agence Santé Ontario.
De Windsor à Welland, en passant par London et Hamilton, l’amélioration des services de santé en français reposera en grande partie sur ce nouvel organisme. Les deux conseils d’administration ont entériné la décision à l’unanimité et mis sur pied un comité de travail pour entamer leur rapprochement qu’ils espèrent finaliser d’ici avril prochain. Une ébauche de la convention de fusion est sur la table.
Si le ministère de la Santé donne son feu vert, l’Ontario ne comptera donc en 2021 plus que cinq entités pour épouser le nouveau système de santé voulu par le gouvernement Ford découpé en cinq régions.
Celle de l’Ouest correspondant au territoire des deux entités, la fusion est apparue logique aux deux organismes dont la raison d’être est de sonder les besoins de la communauté, bâtir des données et émettre des recommandations afin d’améliorer l’accès aux services de santé en français.
« Ni perte de postes, ni de diminution de services »
« On va tout jumeler ensemble, avoir un plan d’action et une vision commune pour le développement des services en français », explique France Vaillancourt. La présidente de l’Entité 2 affirme que cette fusion n’affectera pas la qualité de la planification.
« On va garder notre visibilité dans chaque région. Il n’y aura pas de perte de postes, ni de diminution de services. On pousse aussi pour qu’il n’y ait pas de diminution de financement pour continuer à bien desservir les deux régions. »
Elle pense au contraire qu’avec plus qu’un seul poste de directeur général, à budget constant, un nouveau poste pourrait venir en appui de toute l’équipe et permettre d’obtenir un meilleur pouls de la communauté, en plus des agents de liaison sur le terrain.
Paul Lachance, son homologue de l’Entité 1 Érié St.Clair/Sud-Ouest, abonde : « On vit les mêmes défis. En jumelant nos forces vives, on va être plus efficace dans ce qu’on veut faire. »
Il estime qu’en faisant des recommandations directement à Santé Ontario, le poids de l’entité pourrait être plus conséquent. « On va travailler avec une seule équipe, Santé Ontario, avec des personnes qui ont la responsabilité des dossiers de service de santé en français, donc je crois que les francophones en sortent gagnants sur toute la ligne. »
« C’est un début. On a des discussions encourageantes avec le ministère et Santé Ontario », ajoute M. Lachance.
« On a solidifié notre relation de travail avec Santé Ontario », assure Mme Vaillancourt. « On a réussi à s’implanter. On n’est plus des à-côtés. On a rendu les services en français automatiques aux yeux des bureaucrates. On fait partie de la game. »
La réforme de la santé retardée par la pandémie
Le ministère de la Santé de l’Ontario est en train d’évaluer ce projet, a confirmé à ONFR+ un de ses porte-paroles, Christian Hasse.
« Nous examinons actuellement cette demande, mais n’avons pas communiqué de décision ou d’orientation sur cette question à ce jour. »
Dans le Sud-Ouest, de nombreux francophones réclament des lits de soins de longue durée, des services en français dans les hôpitaux ou encore un développement des soins primaires et en santé mentale. Des besoins identifiés par les entités, mais qui doivent être validés par les réseaux locaux d’intégration des services de santé (RLISS).
Dans le futur système de santé, les entités émettront leurs recommandations directement à Santé Ontario, agence qui absorbera les RLISS et financera des équipes Santé Ontario, regroupements de professionnels locaux qui offriront des services intégrés. Le ministère de la Santé explique que le transfert des fonctions de soins des RLISS vers Santé Ontario a été retardé par la pandémie.
En attendant, le mandat des entités, qui arrivait à terme en décembre, a été renouvelé jusqu’en 2022 par leur ministère de tutelle : de quoi aborder la transition plus sereinement.