Cet hommage a été organisé par la famille de Jean Malavoy. Carol Mundle, sa femme, au centre. Crédit image: Lila Mouch

VANIER – La brutale disparition de M. Malavoy, à l’âge de 71 ans, avait surpris la communauté en octobre 2020. À l’heure actuelle, le rapport devant élucider les circonstances de son décès se fait toujours attendre. À Ottawa, ce dimanche, la famille Malavoy lui a rendu hommage, en invitant tous ceux qui l’ont connu ou côtoyé.

Plus d’une centaine de personnes se sont réunies au Centre Richelieu de Vanier, qui partage son adresse avec le Muséoparc, dont M. Malavoy fut le directeur général avant son décès.

Choyés, c’est ainsi que les proches de Jean Malavoy se sentent aujourd’hui, après avoir pansé la douleur de cette perte. Choyés de l’avoir connu, admiratifs des projets et des combats qu’il a entrepris pour la francophonie ontarienne.

Plusieurs témoignages ont rythmé la cérémonie, tenue par son ami d’enfance, le journaliste Michel Picard, qui ne tarit pas d’éloges à son égard.

Des discours émouvants de vérités  

« Il incarnait pour moi un magnifique mélange de joie, de vivre, de gentillesse, de générosité, d’intelligence et d’empathie », avait dit la fille du défunt, Anouk Malavoy.

Le portrait que dressent les amis et la famille montre à quel point M. Malavoy était un des plus grands défenseurs de la cause franco-ontarienne. Quand on écoute les souvenirs de famille et ceux des amis, on ne peut être que frappé par la bienveillance qu’il inspirait.

Plusieurs panneaux photos étaient exposés dans la salle. Crédit image : Lila Mouch

« Je veux juste vous dire que Jean vous aimait », avait dit la jeune sœur de Jean Malavoy.

Tout au long de sa vie, il a fait preuve d’un investissement sans pareil auprès de la communauté. Mais c’est aussi auprès des gens qu’il s’est impliqué. Aujourd’hui, ses proches reconnaissent l’impact qu’il a eu sur la communauté franco-ontarienne.

Ces deux petites filles ont d’ailleurs voulu célébrer leur grand-père, à travers deux témoignages très touchants. « Il était extraordinaire, il pensait toujours aux autres avant de penser à lui. Quand il venait nous rendre visite, je me sentais tellement chanceuse de l’avoir dans ma vie », a raconté une de ses petites filles.

Reconnaissance de la communauté francophone

Durant sa longue carrière, M. Malavoy a rencontré beaucoup de monde sur son chemin. La preuve en est, plusieurs des organismes avec lesquels il a travaillé se sont déplacés pour souligner le rôle de ce pilier de la francophonie dans leurs institutions.

Robert Paquette, artiste franco-ontarien, connaissait bien Jean Malavoy. Il lui a rendu hommage en chanson. Crédit image : Lila Mouch

La Fondation Trillium de l’Ontario, la Nouvelle Scène d’Ottawa, l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français et bien d’autres personnalités des arts, comme Robert Paquette, ont partagé leurs souvenirs.  

Colette St-Denis, auteure et amie de Jean Malavoy, a pris la parole pour expliquer à quel point son ami avait été un excellent écrivain et poète. À travers l’écriture, Jean Malavoy démontrait son amour de la langue française, a-t-elle dit.

Dans son émouvante allocution, elle récitait : « À travers le hublot de ton bureau céleste, on voit ton sourire. On te remercie de continuer à nous envoyer des rayons de soleil et de tendresse, de nous écrire en virtuel. Nous sommes certains que ta 1 000ᵉ lettre nous dira encore « je t’aime » et nous t’aimons aussi. Nous savons bien que les gens qui nous ont quittés restent vivants, aussi longtemps qu’on les garde dans notre cœur. »

Jean Malavoy était réputé bon poète. Crédit image : Lila Mouch

Enfin, la grande sœur de M. Malavoy, Marie Malavoy, ancienne ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport au Québec, a voulu rappeler « à quel point il aimait les Franco-Ontariens, à quel point pour lui, c’était important de préserver la langue française dans ce coin de pays où il est plus difficile de la faire vivre, de la chanter, de la mettre en poésie et de la parler ».

Chacun des témoignages a reflété la personnalité de M. Malavoy et tout le monde s’est accordé à dire que « Jean était une personne foncièrement humaine », comme l’a expliqué Aurélie Marié en entrevue avec ONFR+.

 « Il m’a appris à ne pas passer à côté de ma vie », s’est souvenue son ancienne collègue et amie du Muséoparc de Vanier. « Toute expérience bonne ou mauvaise devenait une aventure avec Jean. »