Immigration francophone : l’idée d’un Destination Ontario français
SAINT CATHARINES – Après Destination Canada, assisterons-nous à la naissance d’un forum Destination Ontario français? C’est en tout cas la recommandation faite par l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) aux gouvernements de l’Ontario et du Canada.
SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz
Dévoilée jeudi 23 février à Saint Catharines en marge du forum régional du Réseau de soutien en immigration francophone du Centre-Sud-Ouest, cette recommandation est la première issue du Livre blanc sur l’immigration francophone en Ontario.
L’organisme porte-parole des 611 500 Franco-Ontariens demande notamment d’informer « efficacement les éventuels immigrants sur les réalités linguistiques, sociales, culturelles et économiques en Ontario », ou encore « promouvoir chacune des régions de la province de l’Ontario, emploi, économie, éducation, justice, santé, services sociaux, qualité de vie, services en français. »
La seconde recommandation de l’AFO comporte une dimension plus internationale. À savoir que le ministère des Affaires civiques et de l’Immigration de l’Ontario et Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) développent des stratégies de recrutement ciblé et les déploient dans des pays où il y a des bassins de population francophone à l’instar du continent africain.
Notre dg, @peterh68 , fait une présentation au forum sur l’ #immigrationfranco du CSO. #onfr pic.twitter.com/bPttX9xXIP
— L’Assemblée (@MonAssemblee) 23 février 2017
« La récente adhésion de l’Ontario à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) est une occasion pour promouvoir notre province à l’extérieur de nos frontières. Il faut donc profiter de cet élan pour s’imposer à l’international avec des stratégies telles que Destination Ontario français qui démontrent qu’il est possible de vivre, de travailler et de prospérer en français en Ontario », a fait part la vice-présidente de l’AFO, Julie Lutete.
Le modèle serait basé sur Destination Acadie, un outil dont s’est dotée la Société nationale de l’Acadie (SNA) dans les provinces maritimes. « On a vu que ça a bien marché pour eux », explique M. Lutete en entrevue pour #ONfr. « L’objectif reste toujours d’atteindre la cible de 5 % d’immigrants francophones en Ontario. Les résultats ne sont pour l’instant pas là. »
Ce forum acadien, crée il y a près de cinq ans, a déjà effectué quatre voyages en Europe et en Afrique du Nord pour vanter la vie en français dans l’Est canadien.
Toujours est-il que cette recommandation de l’AFO n’est pas inédite. En novembre dernier, le rapport du comité d’experts sur l’immigration francophone mettait déjà l’accent sur le fait de reconnaître davantage l’Ontario sur la scène internationale.
Un constat qui a provoqué une interrogation du RDÉÉ Ontario son fil Twitter.
@SebPierroz @MonAssemblee @ONfr_TFO quelle différence avec recommandations du groupe d’expert?
— RDÉE Ontario (@rdeeontario) 23 février 2017
« Il y a quand même une nuance », affirme M. Lutete. « Ce sont en fait des points qui reviennent en force et qui sont revenus dans les différentes consultations effectuées. Ces points doivent être renforcés. »
En décembre et janvier, plusieurs consultations s’étaient déroulées dans une dizaine de villes de l’Ontario pour connaître les avis des leaders communautaires sur l’immigration.
Le Livre blanc sur l’immigration francophone en Ontario sera dévoilé dans son intégralité par l’AFO, le 23 mars, quelques jours avant le Sommet sur l’immigration francophone de Moncton (30 et 31 mars).
Lors de la conférence, l’AFO s’est engagée à rendre publique une seconde recommandation le 21 mars. « C’est stratégique », reconnaît Mme Lutete, et permet « une visibilité ».
Dans une déclaration écrite, la ministre déléguée aux Affaires francophones de l’Ontario, Marie-France Lalonde, dit accueillir avec enthousiasme la première recommandation de l’AFO.
« Nous savons que nous devons augmenter la visibilité de la francophonie ontarienne à l’étranger et je travaillerai de concert avec ma collègue l’Honorable Laura Albanese pour trouver des solutions concrètes en nous basant sur les recommandations de la communauté et du groupe d’expert sur l’immigration francophone », a-t-elle déclaré.
En collaboration avec Jean-François Morissette