Immigration francophone : petite augmentation, Lalonde minimise
OTTAWA – L’immigration francophone serait en très légère augmentation. Selon les données obtenues par #ONfr de la part d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), il y’aurait eu 2 650 résidents permanents francophones en 2017 contre 2 380 pour l’année précédente. Des chiffres qui font que l’immigration francophone représente 2,36 % des résidents permanents (contre 2,1 % pour 2016).
SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz
Un mieux, même si on est donc loin encore loin de la cible francophone de 5 % fixée par le gouvernement de l’Ontario en 2012. En 2010 et 2011, l’Ontario comptait à cette époque plus de 3 000 résidents permanents francophones.
Mise au courant, la ministre des Affaires francophones, Marie-France Lalonde, minimise le chiffre. Elle déplore entre autres que plusieurs données ne soient pas comptabilisées comme l’immigration interprovinciale et les nouveaux arrivants qui débarquent en Ontario à l’aide d’un permis de travail (PVT).
Pour elle, il faudrait une « plus grande collaboration avec Ottawa et qu’à cet effet, le Forum sur l’immigration francophone permette d’entamer la discussion ».
Dans l’entourage de la ministre, on insiste sur la source d’immigration francophone considérable comprise dans les migrations interprovinciales, laquelle n’est pas tenue en compte dans les calculs.
Le ministère des Affaires civiques et de l’Immigration de l’Ontario calcule effectivement l’immigration francophone sur les données transmises par IRCC.
« Pas en avant » pour l’AFO
« On fait avec les chiffres que l’on peut avoir. Il faudrait retravailler une façon de recalculer tout ça », fait part Carol Jolin, en entrevue pour #ONfr.
Le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) reconnaît tout de même le « pas en avant » avec la légère hausse de l’immigration francophone.
« Concernant ce qu’a dit Mme Lalonde, on sait que ça existe. Beaucoup d’immigrants francophones arrivent par le Québec. Certains y restent 24 heures, d’autres deux à trois ans. Il faut toutefois attendre pour améliorer ce système de comptage. »
« Le gouvernement se cherche des excuses », pour le NPD
Les remarques de Mme Lalonde font en tout cas grincer quelques dents sur les bancs néo-démocrates. La porte-parole en matière d’Affaires francophones, France Gélinas, rappelle le gouvernement à sa cible de 2012.
« Lorsqu’on parlait de 5 % d’immigration francophone, on se basait alors sur les nouveaux arrivants en Ontario. Ce que dit Marie-France Lalonde ne tient pas la route. Ce sont des excuses pour justifier qu’ils (le gouvernement) n’ont pas répondu à la cible de 5 %. »
Pour la députée de Nickel-Belt, tout n’est question que de « volonté politique ». Le temps pour elle de citer l’exemple du Nouveau-Brunswick. « On voit que dans cette province, le gouvernement est parvenu à augmenter l’immigration francophone. »
La thématique de l’immigration francophone reste particulièrement importante au mois de mars.
Ce 2 mars se déroulait justement le Forum sur l’immigration francophone à Toronto. Un événement qui réunissait certains ministres de l’immigration et de la Francophonie des différentes provinces et territoires.
La 12e édition de la Journée de réflexion sur l’immigration francophone aura lieu quant à elle le 21 mars à Calgary.
Article écrit avec la collaboration de Jean-François Morissette