Jacinthe Desaulniers quitte le Réseau des services de santé en français de l’Est de l’Ontario
OTTAWA – Après 15 ans à promouvoir l’accès aux services de santé en français dans l’Est ontarien, Jacinthe Desaulniers a annoncé son départ de l’entité de planification, ce mercredi. Comme présidente-directrice générale, Mme Desaulniers avait intégré le Réseau des services de santé en français de l’Est de l’Ontario (RSSFE), en 2009.
« Je reste dans le système de santé », affirme celle qui a plus de 25 ans d’expérience dans le domaine.
« Au cours des 15 ans, il y a eu tellement de transformations du système de santé, tellement d’opportunités, de renouveau et de croissances », observe-t-elle.
Mme Desaulniers est également la force motrice derrière le développement du portail OZi au sein du Réseau, qui vise à soutenir les fournisseurs de services de santé dans l’amélioration de leur offre en français.
OZi compile des informations sur la capacité du système à fournir des services en français, générant des données analytiques cruciales pour éclairer la planification, la prise de décision et la surveillance des performances. Ce portail a conduit à la création d’un organisme sans but lucratif opérant dans six provinces et territoires à travers le Canada.
Jacinthe Desaulniers en entrevue avec ONFR, s’est remémoré ces années de travail, mais croit qu’il est temps de relever un nouveau défi. Pour le moment, le secret est bien gardé, mais la principale concernée promet que le 28 novembre, nous assisterons à la prochaine étape de sa carrière.
Pour le moment, l’heure est au constat. « Mon engagement au sein du Regroupement provincial pour la planification des services de santé a rendu mon travail très stimulant, j’en garde de très bons souvenirs. »
En effet, Mme Desaulniers a aussi été directrice générale du Regroupement provincial de planification en santé en français de l’Ontario. Elle conseillait le système de santé provincial sur toutes les questions qui touchent la santé des francophones.
« Après ces 15 années écoulées, j’exprime une profonde gratitude, voire une reconnaissance sincère, envers la communauté francophone », exprime-t-elle.
Ayant principalement travaillé dans un environnement anglophone avant de rejoindre le réseau de santé, Mme Desaulniers a occupé plusieurs postes de gestion dans des centres hospitaliers, mais aussi comme enseignante à l’École de gestion Telfer de l’Université d’Ottawa.
Bientôt l’identité linguistique sur les cartes de santé
« Il y a eu de nombreuses améliorations au sein du Réseau avec des gens qui s’impliquent et je suis fière que notre organisation soit à prédominance communautaire. »
À ce titre, l’organisme propose à la communauté de témoigner de leur expérience du système de santé, notamment offrir des recommandations au gouvernement.
« Récemment, on m’a sollicitée pour une lettre d’appui en faveur de l’inscription de l’identité linguistique sur la carte santé », raconte la PDG.
« Il s’agit d’une initiative que le gouvernement de l’Ontario envisage depuis un moment et à présent, avec le soutien financier de Santé Canada, cela pourrait tout à fait voir le jour. »
Jacinthe Desaulniers affirme que le RSSFE plaide activement depuis plusieurs années pour ce projet. « Je suis vraiment satisfaite de constater que le gouvernement semble s’engager dans cette voie, et je ne vois aucune raison de ne pas soutenir cette démarche. »
Conseiller le provincial pour des services de santé en français
« Ça prend des organes qui vont conseiller au niveau provincial, pour qu’on ait des services de santé en français », croit-elle.
Même si les entités sont nommées pour un certain temps, elles font régulièrement face à des révisions de modèle. « Ce sont des révisions seulement. Les entités sont inscrites dans la loi, donc il faudrait changer la loi autrement. »
Mais une des modifications qui pourrait être mise en œuvre rapidement concerne les territoires que couvrent les entités. Cette situation crée simplement une complication administrative, mais il serait judicieux, d’après Mme Desaulniers, de résoudre cette question, puisque les territoires ne seraient plus réellement bien dessinés.
Enfin, la PDG pense que « les entités devraient être en mesure de conseiller directement la planification provinciale ».
« La planification provinciale ne se limite pas à rassembler des informations régionales. Elle implique une réflexion approfondie sur les problèmes de toute la province. »
Un bon exemple est l’inscription de l’identité linguistique sur la carte santé. « Ce n’est pas qu’au niveau des régions que l’on peut efficacement proposer des idées pour faire avancer ce projet. C’est un problème qui concerne toute la province et qui doit être discuté à ce niveau. »
Jacinthe Desaulniers quittera officiellement ses fonctions de présidente-directrice générale du RSSFE à la fin du mois de novembre.