Je lis franco-ontarien : des suggestions pour le 25 septembre
Il y a sept ans, en constatant le succès de l’initiative « Le 12 août, j’achète un livre québécois », le poète Michel Dallaire (décédé en 2017) et l’autrice jeunesse Mireille Messier ont contacté les organisateurs, qui leur ont joyeusement accordé la permission d’en faire une version franco-ontarienne. C’est ainsi qu’est né le mouvement « Le 25 septembre, j’achète un livre franco-ontarien ».
Librairies, maisons d’édition, écoles, municipalités et, bien sûr, lecteurs sont invités à se l’approprier en organisant des activités, ou simplement en achetant un livre.
Une telle initiative présente de plus grands défis en milieu minoritaire. L’Ontario ne compte que cinq librairies francophones. Les lecteurs qui souhaitent acheter en ligne se retrouvent souvent sur des sites web québécois, donc l’impact de la journée est plus difficile à quantifier.
Les auteurs francophones de l’Ontario ne profitent pas de la même visibilité que leurs compatriotes québécois. Certains, dont Mireille Messier, ne peuvent même pas publier chez des éditeurs de leur province. Jointe au téléphone, elle nous explique qu’aucun éditeur franco-ontarien ne publie d’albums jeunesse, ce qui l’oblige à se tourner vers des maisons d’édition québécoises.
C’est pour cette raison que l’initiative « Le 25 septembre, j’achète un livre franco-ontarien » inclut tous ceux qui écrivent en français et entretiennent un lien avec l’Ontario.
Peu importe qu’ils en soient originaires ou résidents actuels, membres ou pas du Regroupement des éditeurs canadiens-français (RECF) ou de l’association des auteures et des auteurs de l’Ontario français (AAOF).
Pour donner un aperçu de la diversité des choix, Mireille Messier a publié une nouvelle suggestion tous les jours de septembre sur les réseaux sociaux.
« J’ai essayé de mettre des choses assez récentes. Parce que, souvent, quand on pense roman franco-ontarien, on pense : La revanche de l’orignal de Doric Germain. C’est sûr que c’est un classique. C’est LE livre que tout le monde devrait lire au secondaire. Mais si tu penses que la littérature franco-ontarienne, c’est juste ça, et que tu n’as pas aimé ça, tu vas peut-être te dire : « Moi, je n’aime pas les livres franco-ontariens ». Mais il y a tellement de choix! »
Voici donc cinq suggestions de Mireille Messier et ONFR+.
GÉNÉRATION SANDWICH, HÉLÈNE KOSCIELNIAK
L’autrice de Kapuskasing explore cette génération qui se sent submergée par les responsabilités associées à la fois aux soins de ses enfants et à ceux de ses parents. Lianne, 58 ans, jongle avec « les besoins de son père souffrant d’Alzheimer, ses propres responsabilités professionnelles, la vie amoureuse tumultueuse de ses enfants adultes et les remous créés par sa petite-fille aux prises avec son identité de genre ».
Un roman dans lequel plusieurs pourront se reconnaître.
POLLUTION PLASTIQUE, ANDRÉE POULIN
Cette autrice originaire d’Orléans a déjà publié une cinquantaine d’ouvrages jeunesse. Pollution plastique est un documentaire qui s’adresse officiellement aux huit ans et plus, mais qui saura conscientiser toute la famille. Qu’est-ce que le plastique? Quels sont ses bienfaits et ses dangers? Comment peut-on diminuer la pollution? Gageons que votre lecture vous suivra dans vos discussions et vos habitudes familiales.
LA QUEENS, JEAN MARC DALPÉ
Le dramaturge fait partie des auteurs franco-ontariens les plus connus à l’extérieur de la province. Celui qui voue une affection particulière au Nord de l’Ontario en a fait le décor de cette tragi-comédie. L’identité est au cœur des discussions entre deux sœurs, qui viennent d’hériter de l’hôtel-motel familial. Procurez-vous la version papier et laissez votre imaginaire plonger dans les mots du triple récipiendaire du Prix littéraire du gouverneur général du Canada.
DANS LE VENTRE DU CONGO, BLAISE NDALA
L’auteur ottavien nous transporte dans son pays d’origine, une quinzaine d’années avant sa propre naissance. Alors qu’elle s’affranchit de sa lignée, une princesse congolaise se laisse séduire par un colon belge.
Elle se retrouvera au « village congolais » de l’exposition universelle de Bruxelles de 1958, un véritable zoo humain. Le lecteur suivra en parallèle la princesse Tshala et sa nièce Nyota qui, au présent, cherche à comprendre ce qui est arrivé à sa tante. Au thème de la colonisation se croise celui de la « pacification des mémoires », selon Blaise Ndala. Un roman historique bouleversant.
À CROIRE QUE J’AIME LES FAILLES, SYLVIE BÉRARD
La poétesse de Peterborough joue avec les mots et « ce sentiment tout à fait « queer » de n’être jamais exactement là où on devrait être (…) jamais tout à fait comme il faut ». Une écriture forte qu’on ressent déjà dans le titre. Si vous avez d’abord lu « filles » plutôt que « failles, » sachez que ce recueil de poésie LGBTQ+ regorge de ce genre de tours joués au cerveau.
D’autres suggestions sont disponibles sur la page Facebook « Le 25 septembre, j’achète un livre franco-ontarien ». Les lecteurs sont invités à partager les photos de leurs achats sur les réseaux sociaux, avec le mot-clic #JelisFO.