Actualité

« Je veux contribuer à stabiliser l’institution », affirme la nouvelle rectrice de l’Université de Hearst

Sophie Dallaire est la nouvelle rectrice de l'Université de Hearst. Gracieuseté de l'Université de Hearst

Sophie Dallaire est la nouvelle rectrice de l’Université de Hearst.

Sophie Dallaire prend officiellement ses fonctions ce mercredi, succédant à Aurélie Lacassagne, qui a annoncé son départ le 2 juillet dernier, pour des raisons personnelles et familiales.

Cumulant une expérience de près de 30 ans au sein de l’établissement, la Franco-Ontarienne arrive quelques semaines avant la rentrée et devra relever plusieurs défis, y compris la stabilisation de l’institution.

« Vous aviez déjà occupé le rectorat par intérim. Qu’est-ce qui vous a poussée à revenir, cette fois-ci pour de bon?

C’est une demande du conseil d’administration. On m’a souvent sollicitée à des moments charnières de l’Université. Je ne me destinais pas forcément à ce rôle en fin de carrière, mais on m’a jugée comme la personne de l’heure pour assurer stabilité et confiance. J’ai accepté le défi avec plaisir.

Vous arrivez avec une très longue expérience au sein de l’établissement…

Je suis à l’Université depuis bientôt 30 ans. J’ai été chargée de cours, professeure en administration des affaires, vice-rectrice, rectrice intérimaire, puis directrice générale du groupe Innovanor depuis 2018. Au vice-rectorat, j’ai participé à la transformation de 2014, qui a donné une nouvelle signature pédagogique à l’Université, axée sur l’apprentissage expérientiel et l’ouverture sur le monde, avec l’adoption des cours en mode bloc.

Ensuite, j’ai dirigé la transition vers l’autonomie universitaire et contribué au développement de notre premier programme de deuxième cycle, en psychothérapie. Tout cela m’a permis de toucher à plusieurs dossiers, qui me préparent bien au rôle de rectrice aujourd’hui.

Quelles seront vos priorités dans les prochains mois?

Je veux d’abord prendre le temps de m’installer, de rencontrer les équipes et nos partenaires. Ma vision générale est que l’Université de Hearst demeure pertinente pour les communautés et pour l’Ontario français.

Il ne faut pas s’attendre à une révolution de ma part, mais plutôt à une série de petits changements en continu pour continuer de s’adapter et de rester à l’écoute. Aussi, je veux contribuer à stabiliser l’institution après une décennie de grandes transformations, préparer la relève et faire en sorte que l’Université de Hearst soit un milieu où il fait bon travailler, mais où il fait bon étudier également. »  

Comment s’annonce la rentrée de cet automne?

Les inscriptions se maintiennent du côté des étudiants canadiens et des transferts collégiaux. Le projet pilote d’immigration francophone a beaucoup aidé pour l’international, en offrant des services d’établissement dans nos communautés et une voie rapide vers la résidence permanente.

Cette année, environ 40 % des étudiants sont Canadiens ou résidents permanents, et 60 % viennent de l’international. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas atteint un tel équilibre, et c’est encourageant. La seule inquiétude concerne la grève d’Air Canada, qui retarde l’arrivée de certains étudiants étrangers. Malgré cela, l’équipe demeure confiante.

Le logement étudiant est un enjeu important du campus de Hearst. Où en est-on avec le don potentiel d’un terrain par la municipalité?

Je n’ai pas tous les détails, mais je sais qu’il y a des discussions en cours, à la fois au niveau municipal et avec des investisseurs privés. L’Université suit ces initiatives de près et se positionnera comme partenaire pour trouver des solutions, car c’est un enjeu majeur pour la vie étudiante.

L’Université de Sudbury, l’Université Laurentienne et le Collège Boréal ont récemment annoncé des collaborations. Hearst envisage-t-elle de nouveaux partenariats?

Oui, c’est essentiel. Le milieu postsecondaire francophone en Ontario est en mutation et les jeunes francophones sont moins nombreux dans nos écoles. Dans ce contexte, on n’a pas d’autre choix que de collaborer.

Nous avons déjà des projets conjoints avec Boréal, l’Université Laurentienne, l’Université de Sudbury et d’autres, souvent financés par le Consortium national de formation en santé (CNFS) ou le ministère (des Collèges et Universités). Je souhaite maintenir ces canaux de communication ouverts et multiplier les collaborations, toujours dans l’intérêt des étudiants et des communautés.

Vous aviez mentionné Innovanor. Pouvez-vous rappeler ce qu’est ce groupe et son rôle?

C’est une entité indépendante, mais au service de l’Université et des communautés. On y retrouve trois centres : le Centre régional de recherche et d’intervention en développement économique et communautaire (CRIDEC), le Centre Labelle, spécialisé en évaluation et intervention psychosociale, et plus récemment un centre d’archives. Ces centres servent de lieux de stage pour nos étudiants et offrent des services directs aux communautés.

Quand j’ai pris la direction, le budget d’Innovanor était de 199 000 $ par année. Aujourd’hui, il atteint 1,7 million de dollars. Nous avons structuré les centres, consolidé leurs missions et renforcé leur pertinence pour nos communautés, tout en augmentant l’offre de services et les stages pour les étudiants. C’est un organisme qui joue un rôle clé dans le lien entre l’Université et son environnement.

Vous êtes installée à Kapuskasing. Devrez-vous déménager à Hearst pour votre nouveau mandat?

Je n’ai pas eu cette discussion avec le conseil, mais je crois au contraire que c’est un avantage d’avoir des membres de la direction répartis sur tout le territoire. Cela reflète la structure multicampus de l’Université. »