Jusqu’à 500 $ dans le portefeuille des aînés durant la pandémie
OTTAWA – La ministre fédérale des Aînés, Deb Schulte, a annoncé ce mardi une aide supplémentaire de 2,5 milliards de dollars en faveur des aînés qui recevront 300 $, s’ils sont admissibles à la pension de la Sécurité de la vieillesse (SV), et 200 $, s’ils sont admissibles au Supplément de revenu garanti (SRG).
Les deux sommes, qui peuvent être cumulées, constituent un versement unique et visent à aider la population plus âgée à assumer les coûts supplémentaires attribuables à la COVID-19.
À cette aide s’ajoute un investissement supplémentaire de 20 millions de dollars injecté dans le programme Nouveaux Horizons, afin de soutenir les organismes qui réalisent des projets communautaires visant à réduire l’isolement et à améliorer la qualité de vie des aînés.
Par ailleurs, les aînés les plus vulnérables continueront de toucher le Supplément du revenu garanti et l’Allocation pour les aînés dont les renseignements sur le revenu en 2019 n’ont pas été évalués.
Plus de 7 millions d’aînés concernés
Interrogé sur la mise en place tardive et non régulière d’une telle aide durant la crise, le président du Conseil du Trésor, Jean-Yves Duclos a rétorqué que ce coup de pouce fédéral intervenait dans un cadre beaucoup plus large visant à d’abord aider « ceux qui avaient perdu leur emploi et qui n’arrivaient pas à joindre les deux bouts », via entre autres la Prestation canadienne d’urgence et le crédit pour la Taxe sur les produits et services (TPS). Mais « on reconnaît que les aînés aussi ont des besoins additionnels et qu’on doit y répondre de façon urgente », a-t-il ajouté.
Plus de 7 millions d’aînés canadiens devraient recevoir au moins 300 $, escompte Justin Trudeau. En point de presse, le premier ministre a réaffirmé que le gouvernement fédéral collaborera avec les provinces dans la prise en charge de leurs aînés.
Faisant référence aux conditions de vie dans les foyers de soins de longue durée, il a tout de même pointé au passage la responsabilité des provinces : « Les Canadiens, d’un bout à l’autre de ce pays, se posent des questions sur comment on aide nos aînés dans les centres de soins de longue durée. »
« On aura le temps d’y réfléchir ultérieurement », a balayé, pour sa part, la ministre des Aînés sur l’éventualité d’une enquête à ce sujet. Deb Schulte souhaite que les provinces se concentrent sur « l’urgence actuelle ».
L’état d’urgence prolongé jusqu’au 2 juin
Une de ces urgences mises en exergue par la Santé publique du Canada est l’augmentation de la capacité de tests des provinces. C’est en tout cas ce qu’a fait valoir son administrateur en chef adjoint, le Dr Howard Njoo.
« Toutes les personnes symptomatiques doivent être dépistées » mais « les défis persistent dans la capacité des laboratoires et le transport », a-t-il indiqué.
La ministre ontarienne de la Santé, Christine Elliott, a confirmé ces problèmes, en conférence de presse. Le premier ministre Doug Ford a cependant relativisé ces barrières, indiquant que l’Ontario est la première province en nombre de tests par habitant.
« Notre cible reste 20 000 tests par jour. Nous devons y arriver » – Doug Ford
« Notre cible reste 20 000. Nous devons y arriver » a-t-il affirmé. « On investit beaucoup durant cette pandémie. On est impatient d’avoir le soutien des partis d’opposition. On doit travailler ensemble pour obtenir des résultats. »
En filigrane, Doug Ford a réitéré son souhait de voir tous les partis marcher dans la même direction, alors que les députés, rappelés en chambre aujourd’hui, ont approuvé dans l’après-midi le prolongement de l’état d’urgence jusqu’au 2 juin.
Dans le même temps, le gouvernement peaufine son plan de réouverture de l’économie, dont il dévoilera les détails de la première phase ce jeudi.
« Nous avons de nombreuses raisons d’être optimistes », estime le premier ministre. « Nous avons fait des progrès stables. Nos hôpitaux ont ajouté 5 000 lits en soins intensifs. Si on continue dans cette voie, nous serons prêts à lancer la prochaine étape. »
« De plus en plus proche pour entrer en phase 1 », mais « pas encore » – Dr David Williams
« On est arrivé à un stade de plus en plus proche pour entrer en phase 1 », abonde le médecin hygiéniste en chef de la santé publique de l’Ontario, apportant toutefois un bémol. « Si je n’ai pas recommandé cela, c’est parce qu’on n’y est pas encore. »
Après une hausse modérée de 361 nouveaux cas dans les dernières 24 heures, dont 56 décès, l’Ontario s’inscrit dans une courbe lente de décroissance du nombre de nouvelles contaminations. La situation dans les foyers de soins de longue durée, qui représentent 80% des décès, reste néanmoins très surveillée.
▶️ 361 cas et 56 décès de plus en Ontario
▶️ 20 907 cas au total (70 342 au Canada)
▶️ 1 725 décès en Ontario (5 049 au Canada)
▶️ 1 025 hospitalisés, 192 en soins intensifs
▶️ 459 921 tests en Ontario, dont 10 811 en attente de résultats