La fin d’une époque pour les Compagnons de North Bay qui quittent leur édifice historique

L'ancien édifice des compagnons-des-franc-loisir.

NORTH BAY- Après un peu plus de cinquante ans d’histoire au même endroit, un page se tourne pour le Centre culturel, les Compagnons des francs loisirs de North Bay, qui a vendu son édifice historique du 327 avenue Dudley. Arguant des coûts trop élevés, l’organisme a réussi à trouver un acheteur après avoir mis en vente son bâtiment en 2019.

Le déménagement est prévu dans quelques semaines vers un lieu provisoire.

Selon le président des Compagnons, Michel Pagé, garder l’édifice posait plusieurs problèmes. Tout d’abord, il servait « seulement quelques fois par année » et profitait plutôt à d’autres organismes francophones de la région. De plus, l’endroit engendrait un déficit annuel de près de 18 000 $ et de futures rénovations nécessaires auraient augmenté ce déficit entre 50 000 $ et 60 000 $.

« C’était un processus qu’on avait décidé en 2017. On voulait faire une révision des dépenses et s’assurer de la viabilité du centre culturel pour l’avenir. Nos études internes et celles d’une firme externe sont arrivées à la même conclusion : ce n’était pas profitable et c’était irresponsable de mettre de l’argent dans le bâtiment, alors qu’on avait d’autres objectifs pour l’organisme… C’était aussi un édifice vieillissant », soutient M. Pagé.

Michel Pagé, président des Compagnons des francs loisirs. Archives ONFR

Le président dit comprendre l’effet de la vente de l’édifice, né en 1965, sur la communauté francophone, mais assure que les Compagnons ne se retrouvent pas les mains vides.

« On gère une garderie de langue française à North Bay qui possède plusieurs locaux à travers la ville, donc pour le moment on va installer nos bureaux là-bas et continuer à fonctionner. Notre programmation va continuer, et de là, on va pouvoir lancer un processus de consultation publique pour savoir si on a besoin d’une nouvelle salle de spectacle, car il y en a déjà plusieurs en ville au besoin », explique Michel Pagé.

Là pour rester

Ce dernier veut rassurer les 7 500 francophones de la ville du Nord de l’Ontario, les Compagnons sont là pour y rester.

« Notre intention est de continuer à créer des occasions pour que la communauté francophone puisse continuer à se rassembler. Ça ne sera juste plus sous le même toit. Ce n’est pas le toit qui est important, mais plutôt les gens qui sont sous le toit qui le sont. »

Malgré tout, M. Pagé avoue que la vente de l’endroit ne se fait pas sans un certain pincement au cœur.

« On a tous un attachement émotionnel à ce bâtiment-là. J’ai grandi avec les Compagnons et dans cet édifice-là. J’ai d’heureux souvenirs qui ont eu lieu là. Les gens qui ont travaillé pour l’organisme et qui l’ont bâti ont un attachement, mais les Compagnons, c’est beaucoup plus qu’un édifice. »

Une nouvelle direction comme objectif

Pour Michel Pagé, cette vente, signifie « le début d’une transition vers une nouvelle aventure ». Pour lui, il est maintenant temps de penser à la prochaine étape.

« On va chercher à faire l’embauche d’une direction générale. Ça fait plusieurs années qu’on n’a pas eu une direction générale à proprement parler… Pour nous, cette étape-là est importante pour solidifier notre place dans la communauté et prévoir les étapes à venir dans les prochaines années. On veut continuer à évoluer et regarder plus large comme organisme. »

La vente survient quelques semaines avant la 58e édition du Carnaval des Compagnons qui aura lieu à partir du 4 février.