La Franco-Albertaine Chantal Monfette reçoit le prix Jean-Robert-Gauthier

De gauche à droite, la présidente de la FNCSF, Melinda Chartrand, Chantal Monfette et l'avocat, Mark Power. Crédit image: Benjamin Vachet

OTTAWA – Conseillère scolaire depuis 26 ans dans la région de Rivière-la-Paix, en Alberta, Chantal Monfette a reçu, vendredi 20 octobre, le prix Jean-Robert-Gauthier 2017.

BENJAMIN VACHET
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« C’est un grand honneur! Je suis émue et reconnaissante que mon conseil scolaire [le Conseil scolaire du Nord-Ouest n°1 – CSNO] ait soumis mon nom. Il y a tellement de gens impliqués qui font de belles choses que je ne pensais pas être choisie. C’est une bonne manière de conclure mon mandat », explique Mme Monfette à #ONfr.

La vice-présidente du CSNO a décidé de tirer sa révérence pour laisser la place à la relève.

« Le domaine de l’éducation en français me tient encore très à cœur, mais je pense qu’il est temps de laisser ma place à de nouvelles personnes avec de nouvelles idées. J’ai commencé au poste de conseillère scolaire quand mes enfants n’allaient même pas encore à l’école, aujourd’hui, je suis grand-mère! », sourit-elle.

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C’est à la naissance de son deuxième garçon, en 1991, que Mme Monfette a été approchée pour devenir conseillère scolaire au sein du District scolaire de Saint Isidore. À l’époque, les francophones n’avaient pas encore leur propre gestion scolaire, ni de conseils scolaires régionaux francophones.

« Ce qui m’a convaincu, ce sont les parents qui m’ont approchée et qui m’ont fait confiance. Et puis, la francophonie fait partie de mes convictions personnelles. Ça a toujours été important pour moi de ne pas perdre ma langue. Et je pense que c’est important pour mes enfants, mes petits-enfants et tous les enfants de pouvoir aller à l’école en français. Aujourd’hui, même si mes garçons ont épousé des anglophones, leurs enfants vont à l’école française. J’ai donc dû être assez convaincante! »

Bataille pour la gestion scolaire

Vice-présidente du CSNO de 1996 à 1998, puis en 2010 et 2016, présidente du conseil scolaire de 2001 à 2009, puis de 2013 à 2016, Mme Monfette a vécu les moments difficiles où il a fallu se battre pour revendiquer la gestion scolaire par et pour les francophones.

« Avec le temps, on finit par oublier les défis que ça représentait. Mais ça n’a pas été facile de revendiquer auprès des députés et du gouvernement. Il y a eu des hauts et des bas, des joies et des grandes tristesses. Aujourd’hui, je suis fière de voir nos quatre conseils scolaires francophones. »

La lauréate du Prix Jean-Robert-Gauthier 2017 juge la situation actuelle de l’éducation en français positive en Alberta.

« Il y a toujours des défis, c’est sûr, notamment pour avoir les ressources financières adéquates et des infrastructures équivalentes aux écoles anglaises. Comme communauté, on reste fragile et il faut toujours continuer à se battre. Mais quand on travaille tous ensemble, on arrive à de grandes choses. »

Celle qui a également officié comme représentante du CSNO au sein d’organismes provinciaux comme l’Alberta Catholic School Trustees’ Association et l’Alberta School Boards Association estime qu’il faut aussi compter sur l’aide des anglophones.


« La majorité des anglophones comprend bien l’importance de l’éducation en français et c’est souvent plus les francophones qu’il faut convaincre. Mais il ne faut pas se décourager! » – Chantal Monfette


Mme Monfette succède notamment aux Franco-Ontariens George Orfali, Jean Lemay ou encore Lucien Bradet.

Le Prix Jean-Robert-Gauthier, remis chaque année par la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF), récompense au plan national, depuis 2003, un conseiller scolaire francophone en milieu minoritaire pour son apport dans le domaine de l’éducation en français.