La Laurentienne : l’AFO intervient pour protéger les programmes en français
SUDBURY – Dans le but de « protéger la pérennité de la programmation en français » à l’Université Laurentienne, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) indique vouloir participer au processus de restructuration. L’organisme compte ainsi déposer un recours devant la Cour de justice supérieure de l’Ontario pour pouvoir participer au processus, elle qui dénonce aussi que tout se déroule en anglais.
Il faut rappeler qu’au début du mois de février, l’Université Laurentienne a indiqué vouloir se mettre à l’abri des créanciers dans le but de « restructurer la gestion financière et opérationnelle de l’Université ».
Pour, l’AFO les retombées qu’une telle décision pourrait avoir sur la communauté francophone de l’établissement sudburois nécessitait une intervention.
« C’est primordial qu’avec toutes les incertitudes qu’il y a, que quelqu’un ait le mandat d’amener une lumière sur les droits linguistiques de l’institution. Présentement, les droits linguistiques ne sont pas abordés, la procédure se passe en anglais, les documents sont en anglais et la restructuration financière de l’institution peut être une menace à la continuité de la programmation en français dans le Nord. On veut s’assurer que le juge nous entende à cet effet là » lance Carol Jolin, le président de l’organisme franco-ontarien.
Cette annonce de l’Assemblée survient quelques jours après une sortie où la communauté francophone tirait la sonnette d’alarme. L’AFO affirme que l’allure actuel du processus ne laissait pas entendre un bon dénouement.
« C’était certain qu’on allait suivre le dossier de près mais ce qu’on voyait, c’était que tout était en train de se faire en anglais, personne ne parlait de francophonie, de notre communauté et des droits des francophones. C’est notre créneau. Donc on a eu une réunion avec notre conseil d’administration qui nous a mandaté de nous impliquer de façon officielle dans le dossier. »
La situation avec les créanciers
Pour ce faire, l’organisme franco-ontarien indique avoir demandé à la firme Juristes Power de s’occuper du dossier qui devrait être entendu dans les prochains jours, selon M. Jolin.
« Il faut que ça se fasse bientôt vu la situation, c’est certain. »
Le processus de restructuration devrait durer jusqu’à la fin avril, selon l’établissement du Nord de l’Ontario.
M. Jolin affirme être confiant que son groupe et lui ont « un bon dossier à présenter ».
« Pour nous c’est clair que la Cour va gagner à ce que l’AFO participe au processus et qu’on amène la perspective de la francophonie ontarienne. (…) On va être là pour représenter l’aspect francophone et la pérennité de la programmation en français dans le Nord. On veut s’assurer qu’on puisse toujours offrir cette programmation là. Ça prend quelqu’un pour aller présenter ça, et l’AFO était très très bien placée », avance celui qui veut aussi protéger du même coup les universités de Hearst et de Sudbury.