La Ville de Casselman réduit la consommation de l'eau potable. Source: Canva

CASSELMAN – La gestion des services d’eau potable continue de poser des problèmes dans cette municipalité de l’Est ontarien. Ce vendredi, la Ville a annoncé qu’une réduction de 10 % de la consommation d’eau sera mise en place selon un horaire bien précis et émis des suggestions pour les résidents.

Alors que les problèmes de manganèse chaque été sont liés aux niveaux d’eau de la rivière Nation Sud, cette fois-ci, la Ville admet que des difficultés concernent la capacité de traitement de l’usine d’eau.

Selon un rapport de la compagnie J.L. Richards, il est recommandé à la municipalité de réduire de 10 % la consommation d’eau potable, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des bâtiments.

Dorénavant, la municipalité imposera l’usage de l’eau à l’extérieur seulement les mardis et les mercredis entre 19 h et 20 h.

À l’intérieur des maisons, la Ville suggère aux résidents de limiter les douches à quatre minutes, d’utiliser des demi-chasses d’eau de toilettes ou encore de faire des lessives à charges pleines.

Cette réduction est considérée comme une mesure cruciale à court terme pour gérer les contraintes actuelles de capacité hydraulique.

Une réduction globale de 10 % de l’utilisation de l’eau permettrait de répondre aux besoins de croissance à court terme sans augmenter la capacité de l’usine de traitement des eaux existante, explique la municipalité.

La rivière Nation Sud a un débit limité, particulièrement en période estivale. Prendre de l’eau supplémentaire de la rivière réduira le niveau de l’eau en amont du barrage, ce qui aura des effets négatifs sur l’environnement aquatique. Archives ONFR

La majeure partie de la consommation d’eau est attribuée au secteur résidentiel, représentant 80% de la consommation totale.

Dans sa missive envoyée aux habitants ce 17 mai, la municipalité indique que cette situation ne sera que temporaire « jusqu’à ce que les facteurs déterminants de la consommation d’eau soient identifiés, ce qui pourrait permettre à la municipalité d’ajuster la politique de restriction d’eau ».

Depuis l’épisode de contamination au manganèse à l’été 2023, la Ville de Casselman a lancé une vaste étude de son système de traitement de l’eau. L’étude du plan directeur évalue diverses options pour améliorer les performances et la fiabilité de l’approvisionnement en eau, du traitement et de la distribution, ainsi que des systèmes de traitement et de collecte des eaux usées. Cette initiative vise à garantir que ces infrastructures puissent répondre de manière fiable aux débits actuels et futurs générés au sein de la municipalité.

Possible connexion au réseau de Clarence-Rockland

La Ville de Clarence-Rockland est l’une des régions adjacentes à la Municipalité de Casselman qui traite l’eau provenant de la rivière des Outaouais : une source d’eau fiable en termes de quantité et de qualité. La Ville de Clarence-Rockland a actuellement un accord de service avec la Municipalité de La Nation pour la ville de Limoges, où l’eau traitée et stockée dans le village de Cheney (provenant de l’usine de traitement de la ville) est pompée et stockée à Limoges via une conduite principale de transmission de l’eau (environ 9,7 km de long).

L’an dernier, JL Richards et Clarence-Rockland ont discuté de la faisabilité de fournir de l’eau à Casselman depuis la Ville de Clarence-Rockland.

Le maire de Clarence-Rockland, Mario Zanth, et le services des pompiers face à la rivière des Outaouais dans laquelle la Ville puise son eau. Source : Facebook/ Cité de Clarence-Rockland

Dans le rapport susmentionné, Clarence-Rockland a indiqué que la connexion entre Limoges et Cheney avait pris sept ans, de la planification à l’achèvement. Celle pour Casselman pourrait donc arriver vers 2030. Cependant, la bonne nouvelle est que la municipalité de Clarence-Rockland affirme pouvoir répondre à la demande de Casselman. Pour que cette connexion soit efficace, les experts indiquent que « le scénario à court terme est le seul scénario futur pour lequel des améliorations sont recommandées dans ce Plan directeur, étant donné que l’approvisionnement en eau devrait rester inchangé au cours des cinq prochaines années. Une fois l’approvisionnement en eau futur confirmé, les scénarios à moyen et à long terme seront évalués en fonction des conditions d’approvisionnement. »

Enfin, dans sa communication, la Ville de Casselman s’adresse aux habitants : «  Nous nous excusons pour les désagréments causés par ces politiques. Nous comprenons que des ajustements peuvent être nécessaires, mais nous avons confiance en la résilience de nos résidents pour surmonter cet obstacle. Pour éviter des investissements prématurés dans l’expansion de la capacité hydraulique de l’usine de traitement, qui pourraient coûter potentiellement des millions de dollars, la municipalité est contrainte de gérer efficacement la demande. »