Actualité

La radio communautaire : un média de proximité qui stimulerait l’économie locale

Photo : Canva

« Faire valoir nos radios communautaires comme des moteurs économiques dans les milieux ruraux, c’est vraiment notre objectif », lance le président de l’Alliance des radios communautaires du Canada (ARC), Gary Ouellette, qui est lui-même directeur d’une station de radio.

« On aimerait être au même statut que le diffuseur national », poursuit-il.

«  Ces radios communautaires sont un point de repère dans les régions francophones pour leur langue et pour leur culture ».

Au nom de l’ARC, qui compte 28 autres membres à travers le pays, M. Ouellette profite du Mois de l’économie sociale et solidaire pour rappeler la contribution des radios communautaires dans le tissu économique.

Selon lui, « les radios ont su mettre les entreprises de leurs régions en avant, grâce à leurs médias, grâce à leurs réseaux sociaux et grâce à leurs personnalités publiques ».

Des ondes par et pour la communauté

Shawn Pitre travaille depuis plus d’un an comme coordonnateur à la station CFRH de Penetanguishene, qui offre une programmation en français.

« Dans le comté de Simcoe, séparer la communauté de la station radio est comme une impossibilité. C’est beaucoup plus fort qu’un lien », raconte-t-il.

Au moyen d’une programmation qui met les talents franco-ontariens de l’avant, ainsi qu’en engageant des bénévoles francophones et francophiles, Shawn Pitre positionne la station comme un phare pour la communauté francophone locale.

« Si une organisation à but non lucratif n’a pas le budget pour diffuser des annonces, on travaille tout de même avec elle parce qu’on veut renforcer les partenariats et les liens entre les individus. »

Shawn Pitre se réjouit également de constater que les médias communautaires francophones perdurent malgré la présence de grandes plateformes numériques.

« Ce qui est important aussi ce sont les différentes variantes régionales, les dialectes, etc. Avec cette philosophie, on travaille donc pour faire vivre tous les différents types de français ici », renchérit-il.

D’origine acadienne, Shawn Pitre s’est senti adopté par sa communauté dans le comté de Simcoe. Photo : Gracieuseté

Des élèves de l’École publique Saint-Joseph de Penetanguishene ont travaillé avec la station CFRH pour des projets collectifs locaux. Photo : Gracieuseté

Le coordonnateur de la station note que ses journalistes participent de plus en plus aux événements politiques locaux et à ceux du Mouvement des intervenants et des intervenantes en communication radio de l’Ontario (MICRO) pour faire valoir la voix de la communauté. Le MICRO est un organisme provincial qui chapeaute les cinq radios communautaires ontariennes. Les membres du MICRO, dont fait partie CFRH, entreprennent chaque année des projets avec des écoles francophones de la région.

Tenir les médias traditionnels en vie

Les radios commerciales tout comme les radios communautaires font face à une crise des médias en situation minoritaire qui amplifie les défis d’un réseau, déjà exposé au manque de ressources.

« On aimerait payer des salaires justes et garder nos employés »
— Gary Ouellette président de l’ARC

En effet, les subventions perçues en vertu de la loi sur les langues officielles ne couvrent pas entièrement les besoins réels des radios communautaires en situation minoritaire pour maintenir leur activité.

« On aimerait pouvoir parfaire nos équipements techniques et l’argent souvent n’est pas fait pour être dépensé pour des biens ou du matériel », déplore M. Ouellette.

Gary Ouellette (en vert) dirige la radio de Sommet FM au Nouveau-Brunswick et préside l’Alliance des Radios Communautaires (ARC).

Il y a quelques semaines, le Consortium des médias communautaires de langues officielles en situation minoritaire a publié un nouveau Livre blanc avec la participation de l’ARC, dans lequel la recherche confirme une utilisation non négligeable par la population des médias communautaires, tels que les journaux ou la radio.

« Ils (les gouvernements) sont conscients de notre force. Toutefois, ça ne se reflète pas toujours dans les subventions », martèle Gary Ouellette qui continue de faire valoir ses inquiétudes auprès des gouvernements.