L’AFO célèbre l’engagement des jeunes lors de son gala annuel

OTTAWA – Le Congrès annuel de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), qui se déroule jusqu’au 19 octobre à Ottawa, met en lumière la vitalité franco-ontarienne. La relève, la jeunesse et son leadership ont été des thèmes récurrents de l’événement. Bien que la région de la capitale nationale et de l’Est ontarien soient reconnues pour leur population francophone, ce sont près de 320 participants venus de toute la province qui se sont réunis pour assister à des conférences et ateliers variés. Deux annonces majeures ont marqué l’évènement, clôturé par une remise de prix de reconnaissance.
Le gala, point culminant de l’événement, a rendu hommage à six figures engagées dans la défense du français en Ontario, dont plusieurs jeunes, à travers les prix Coup de cœur et Jeunesse. Ces distinctions montrent que l’engagement pour la francophonie peut débuter à tout âge. C’est d’ailleurs ce qu’a souligné, tout juste avant le gala, Yves-Gérard Mehou Loko, secrétaire général de la Commission canadienne pour l’UNESCO, mentionnant l’importance de la jeunesse dans ce combat commun qu’est la préservation du français.
« Peut-être devrions-nous laisser plus de place à la jeunesse dans la gouvernance », a-t-il aussi suggéré.

Un tout nouveau prix Coup de cœur pour une figure marquante du mouvement La Résistance
Pour la première fois, le prix Coup de cœur a été décerné à Marie-Pierre Héroux, reconnue pour son discours marquant de décembre 2018 à Sudbury, où elle a dénoncé les coupes du gouvernement Ford touchant la francophonie, dans le cadre du mouvement La Résistance. Depuis, elle a occupé des rôles de leadership, notamment à la présidence du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), et a joué un rôle clé dans la création de l’Université de l’Ontario français. Elle a également siégé au Conseil des gouverneurs de l’Université libre du Nouvel-Ontario (un collectif d’intellectuels, de professeurs, d’artistes, d’étudiants et de militants) et est intervenue dans la crise de l’Université Laurentienne.
Au moment de recevoir son prix, la jeune femme a déclaré : « Merci à la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) de m’avoir outillée, dès mon secondaire, à ne pas avoir peur de prendre ma place en tant que jeune et à développer mon leadership. »

Sophie Filion, lauréate du prix Jeunesse, a été honorée pour son parcours d’implication communautaire exemplaire. Présidente du conseil étudiant de son école en 2024 et 2025, elle a également reçu le prix Kristen French en 10ᵉ année, une reconnaissance de son humilité, de son engagement et de son excellence académique, étant par ailleurs la plus haute distinction décernée à un élève au cours de sa scolarité.
Dans les discours, de nombreuses personnalités ont mis l’emphase sur cette jeunesse, rappelant qu’elle est « le cœur de la communauté », comme l’a lancé Yves-Gérard Mehou Loko. Cette édition du Congrès de l’AFO témoigne d’une francophonie ontarienne en pleine vitalité, portée par une nouvelle génération prête à en prendre les rênes. C’est aussi ce que l’ex-politicienne, Madeleine Meilleur, n’a cessé de dire durant ses interventions.

Parmi les autres prix décernés, Luc Bussières a reçu le prix Paulette Gagnon. Avec plus de 30 ans de carrière à l’Université de Hearst, il a occupé les postes de professeur (depuis 1990), de vice-recteur (2001-2005) et de recteur (2017-2024).
Raymond Jacques a reçu le prix Florent Lalonde en reconnaissance de son travail d’administrateur à la Maison Fraternité, puis au Centre d’appui et de prévention (CAP). De plus, ce prix lui a été offert pour souligner son engagement dans le développement et le maintien des services en santé mentale et en dépendances, au sein de la communauté francophone.
Sur scène, M. Jacques a livré un discours émouvant sur fond de vérité, rappelant entre autres : « On ne peut pas mesurer la réussite au nombre de lits occupés, mais au nombre de personnes qui s’en sortent. »

Enfin, Betty Gormley, qui dirige Canadian Parents for French Ontario (CPF ON) a été récompensé avec le prix Francophile. La directrice est une fervente avocate pour le bilinguisme et les services en français en Ontario.
Le Consortium Centre Jules Léger, ayant évolué d’une administration ministérielle à une gouvernance entièrement francophone, témoigne d’une reconnaissance remarquable de son influence transformative sur l’éducation spécialisée en Ontario français. Ce Centre, dédié à répondre aux besoins spécifiques des enfants, a reçu le prix de l’Horizon franco-ontarien.
« C’est un beau cadeau pour fêter nos cinq ans », a fait remarquer Samia Ouled Ali, présidente de l’Association des conseils scolaires des écoles publiques de l’Ontario (ACÉPO), faisant référence au changement de gouvernance.
Des annonces qui ne sont pas passées inaperçues
Il y a encore des manques pour permettre à l’immersion en français de se développer en Ontario, a admis la direction de Canadian Parents for French lors de la signature d’une entente entre l’organisme et l’AFO.
L’AFO et Canadian Parents for French ont signé cette entente ce vendredi, visant à renforcer le soutien aux communautés francophones en situation minoritaire en Ontario, en soulignant l’importance de l’apprentissage du français langue seconde.
Les deux organisations reconnaissent que la dualité linguistique est essentielle à la cohésion sociale canadienne et s’engagent à promouvoir le respect de la langue française.

L’AFO, qui représente la voix politique de la francophonie ontarienne, et CPF, une organisation de bénévoles valorisant le français, conviennent de fournir mutuellement des informations promotionnelles et d’évaluer des contributions pour des espaces publicitaires sur leurs sites web.
Ensemble, elles exploreront des initiatives conjointes pour accroître l’inscription des jeunes dans les établissements francophones, collaboreront sur des campagnes de sensibilisation, et organiseront des réunions trimestrielles pour améliorer leur partenariat.
Cet accord de cinq ans, qui débute à la signature, vise à soutenir l’accès à des écoles de qualité en français et en français langue seconde, ainsi qu’à promouvoir le bilinguisme au sein de la province.
Enfin, plus tôt durant le Congrès annuel, un nouveau logo d’identification pour les fournisseurs de services en français en Ontario a été présenté par Stéphane Sarrazin, député et adjoint parlementaire à la ministre des Affaires francophones. Ce logo, qui sera disponible pour les fournisseurs dès cet hiver, aura pour but de faciliter l’identification des organismes désignés selon la Loi sur les services en français (LSF).