Caroline Mulroney, ministre des Affaires francophones de l'Ontario. Archives ONFR

TORONTO – Le budget de 2024 de la province révèle une augmentation du budget de base du ministère des Affaires francophones de 1 million de dollars ainsi qu’une augmentation globale à venir de 5,8 millions pour 2025. Décryptage des faits saillants pour la francophonie, dont une aide aux entrepreneurs, 10 millions de dollars pour l’amélioration de l’accès aux services en français et de nouvelles écoles francophones.

Si comme l’année précédente les mentions à la francophonie se font rares dans les quelque 200 pages de l’exercice financier de 2024 de la province, un des faits notables en est l’augmentation du budget de base du ministère des Affaires francophones qui passe de 7 millions de dollars pour 2023 à 8 millions de dollars pour un total identique à l’année précédente qui bénéficiait d’un investissement de durée limitée de 1 million.

Une nette progression du budget total est en revanche à anticiper pour 2025 avec 600 000 $ du budget initial, soit 8,6 millions de dollars avec une nouvelle addition de 4,7 millions d’investissements à court terme pour un montant total de 13,3 millions de dollars.

Budget du ministère des Affaires francophones de l’Ontario de 2021 à 2025, en millions de dollars.
Source : Budget de l’Ontario 2024

Comment expliquer cette hausse importante? « La province s’est engagée à améliorer l’accès aux services en français dans l’ensemble de l’Ontario et à renforcer la vitalité des communautés franco-ontariennes », peut-on lire dans le document budgétaire, annonçant le renouvellement de l’entente fédérale-provinciale de 10 millions de dollars sur trois ans pour « élargir la prestation de services de qualité en français ».

Selon le gouvernement, cette entente relative aux services dans la langue de la minorité permettrait de soutenir le développement de programmes de formation bilingues, d’améliorer les perspectives économiques des entreprises francophones et de renforcer le soutien à la langue française dans les collectivités.

Investissements incluant la francophonie

D’autre part, l’Ontario investit 6,8 millions de dollars sur deux ans via le programme Entreprise en démarrage Plus pour les entrepreneurs ontariens, octroyant notamment des subventions de 5000 $.

C’est dans ce cadre que la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario (FGA) bénéficiera d’un nouveau financement, dont le montant n’est pour l’heure par détaillé, pour fournir un soutien supplémentaire aux entrepreneurs francophones de l’Ontario à démarrer et à développer leur entreprise par le biais de services consultatifs, d’ateliers et d’évènements en français.

Écoles francophones : des projets réalisés, d’autres à venir

Ce budget met aussi en exergue les nouvelles écoles francophones ayant ouvert leurs portes à la rentrée 2023-2024 : l’École élémentaire publique de Thunder Bay accueille 257 élèves et l’École élémentaire catholique des Deux-Rivières à Arnprior accueille 248 élèves francophones et 49 places en service de garde agréé.

Parmi les écoles francophones ayant bénéficié de rénovation et/ou d’agrandissement, figure le regroupement de l’École secondaire publique Mille-Iles et de l’École secondaire catholique Saint-Marie-Rivier, à Kingston, avec une capacité d’accueil de 600 élèves francophones et 49 places en garderie.

L’agrandissement de l’École secondaire Jeunes sans frontières à Brampton permet quant à elle de recevoir 207 francophones de plus. L’École secondaire Michelle-O’Bonsawin de Toronto, qui regroupe 501 élèves, a également été rénovée.

À venir par le biais des 16 milliards de dollars en subventions d’immobilisations au cours des 10 prochaines années, une école élémentaire publique bilingue verra le jour à Blind River, avec 72 élèves francophones de l’élémentaire et du secondaire. Une nouvelle école élémentaire publique de langue française à Barrhaven accueillera 475 élèves dont 49 places en garderie.

Une école secondaire catholique de langue française verra le jour à Vaughan, accueillant 407 élèves, et l’école élémentaire catholique Sainte-Anne à St. Thomas sera rénovée.

Pas de mention de l’Université de Sudbury

Le gouvernement investit en outre 15 millions de dollars pour les outils numériques de soutien en mathématiques dont le tutorat individuel en ligne en français d’Eurêka.

Côté postsecondaire, pas de mention de l’Université de Sudbury, mais une subvention d’aide aux petits collèges et universités du Nord de la province de 10 millions de dollars pour « appuyer les établissements d’enseignement postsecondaire de petite taille, ruraux et du Nord pour que les collèges de petite taille, ruraux et du Nord et les universités du Nord puissent offrir aux étudiants des choix concurrentiels en matière d’éducation postsecondaire ».

Le financement est destiné à fournir un soutien ciblé aux établissements admissibles qui sont « financièrement vulnérables », pendant que le gouvernement collabore avec elles dans le cadre d’initiatives visant l’efficience.

À cela s’ajoute une contribution de 1,3 milliard de dollars de nouveaux fonds aux universités, dans un contexte de gel des frais de scolarité afin de limiter les coûts pour les étudiants, et de 15 millions de dollars sur trois ans pour mettre en place un Fonds pour l’efficience et la responsabilisation.