Le chef du Bloc québécois s’attire les foudres des Acadiens
La Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) a dénoncé des propos du chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet mardi après qu’une rencontre entre ce dernier et la SANB ait été annulée. Les deux camps devaient se rencontrer à Caraquet, mais le tout a pris l’eau après que le conseil d’administration de l’organisme ait fait pression pour annuler cette visite, selon le chef bloquiste. Ce qui est faux selon la SANB.
Le chef du Bloc devait rencontrer le président de l’organisme, Alexandre Cédric Doucet.
« Il y avait une rencontre de confirmée avec Alexandre Cédric Doucet qui avait été cautionnée par la direction de l’association qu’il représente et le conseil d’administration a exercé des pressions pour, toute fin pratique, l’obliger à annuler une rencontre qui était à toute fin confirmée. Je n’aurais pas réservé un avion pour le fun », a dit devant les journalistes M. Blanchet.
La SANB affirme que « cette version des faits est simplement fausse ».
« Bien que nous sommes reconnaissants de la volonté de qui que ce soit de nous appuyer dans notre quête d’égalité, les Acadiennes et les Acadiens du Nouveau-Brunswick n’ont pas besoin du Bloc pour se faire entendre sur la Colline Parlementaire », affirme Alexandre Cédric Doucet.
M. Blanchet était en visite aux Îles-de-la-Madeleine mardi matin avant sa visite prévue dans la province de l’Atlantique.
« J’étais ici et on s’en allait là-bas (Caraquet) avant de revenir dans ma circonscription. C’était programmé. Je veux être clair, on m’a dit que je ne pouvais pas y aller parce que la rencontre était annulée… J’avais bel et bien l’intention d’aller voir les gens de l’Acadie pour lesquels j’ai une affectation particulière. »
M. Blanchet a indiqué qu’il voulait visiter la province de l’Atlantique dans le but de parler des communautés francophones hors Québec et acadiennes.
« Dans la dernière législature, les francophones hors Québec et les Acadiens… ont eu une seule voix à la Chambre des communes et ça été le Bloc Québécois. J’avais bien envie d’en parler avec les Acadiens qui sont au Nouveau-Brunswick. »
La SANB a répondu aux propos du chef bloquiste en affirmant que sa formation politique « n’est pas et ne doit pas être la voix des Acadiens à Ottawa. Seulement les Acadiennes et les Acadiens peuvent parler au nom de l’Acadie ».
« Le fait que le chef d’un parti politique qui ne présente aucun candidat à l’extérieur du Québec prétende être la voix des francophones hors Québec et des Acadiens à la Chambre des communes, et ce pour des raisons purement électoralistes, représente un manque de respect envers les élus et leaders issus de notre communauté qui travaillent d’arrache-pied pour faire avancer nos collectivités… Bref, l’Acadie n’a pas besoin du Bloc pour se faire entendre au Parlement du Canada. »
Des pressions exercées?
Le politicien québécois a notamment invité les journalistes à faire le tour des députés acadiens pour expliquer la raison de sa non-visite, « pour voir s’il n’y a pas des députés qui ont trouvé ça pas sympathique que l’association des Acadiens reçoivent le chef du Bloc Québécois et voir s’il n’y a pas eu de pressions d’exercer. Moi je ne sais pas. Je ne suis pas là ».
Le chef du Bloc pointe notamment vers le débat en anglais pour prouver son point concernant les communautés francophones hors Québec.
« Quand j’ai voulu aborder le français pour les francophones hors Québec et les Acadiens au débat, on m’a dit « ferme-là », ce n’est pas à l’ordre du jour », a-t-il dénoncé.
« Quand ce pays, dont la gouverneure générale n’est pas capable de dire un mot de français au choix du premier ministre, fait un débat en anglais… et qu’on refuse tout net et grossièrement de parler, je pense que c’est un sujet qui mérite d’être abordé. Mais je comprends qu’il pourrait y avoir des formations politiques qui nous ont laissés entendre les criquets après les insultes », ajoute-t-il.