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OTTAWA – Le gouvernement fédéral a annoncé lundi qu’il plafonnera le nombre d’étudiants internationaux au pays à 360 000 à la rentrée d’automne 2024. Ce plafond imposé contraindra l’Ontario à réduire son nombre d’étudiants étrangers de près de 50b%, a indiqué le ministre de l’Immigration Marc Miller.

Les étudiants qui sont actuellement au Canada pour faire leurs études postsecondaires ne sont pas visés par cette mesure; ce qui veut dire qu’ils ne comptent pas dans le plafond de 360 000. Ottawa estime que l’arrivée de ces nouveaux étudiants correspond à une chute de 35% par rapport au nombre d’étudiants étrangers qui vont graduer durant la même année. Le nombre de nouvelles demandes de permis d’études qui seront acceptées en 2025 sera de son côté réévalué à la fin de cette année.

« L’annonce d’aujourd’hui vise à protéger un système qui a ouvert la voie à des abus ainsi qu’à soutenir une croissance démographique durable au Canada », a dit le ministre Miller en conférence de presse.

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) imposera aux provinces un plafond maximal d’étudiants qu’elles peuvent accueillir en fonction de leur population. Il s’agira ensuite du rôle des provinces de déterminer l’allocation entre leurs établissements postsecondaires, a annoncé Marc Miller, lundi, en direct de Montréal, lors de la retraite du cabinet du gouvernement Trudeau. Les étudiants devront aussi obtenir une lettre d’attestation de leur province ou territoire où ils comptent étudier dans le but d’obtenir leur permis. Cette mesure devra être mise en place par les provinces et territoires, d’ici le 31 mars.

Le ministre estime que certaines institutions n’ont pas leur raison d’être, car elles ont profité « d’un système qui a des effets pervers » en raison des frais plus élevés imposés à leurs étudiants en provenance de l’international.

« Ils (les établissements) ont agi en conséquence, ils se sont renfloué les coffres. C’est clair que depuis au-delà d’une décennie, les provinces sous-financent l’éducation postsecondaire à travers le Canada – certaines provinces plus que d’autres- et ces institutions ont agi en conséquence. Ce n’est pas un système qui a été désigné pour avoir ce flux de gens », juge Marc Miller.

En Ontario, des étudiants étrangers sont inscrits dans des collèges privés sans ne jamais fréquenter ceux-ci en personne, utilisant plutôt le permis d’étude pour s’installer au pays.

Modification au programme postdiplôme

À partir du 1er septembre, les étudiants étrangers qui commencent un programme faisant partie d’un accord d’utilisation des programmes d’études ne seront plus admissibles à un permis de travail postdiplôme à la fin de leurs parcours. Ceux qui font des études supérieures auront désormais la possibilité de faire une demande de permis de travail pour jusqu’à trois ans. De plus, à l’avenir, seul l’époux ou l’épouse d’un étudiant étranger inscrit à un programme de maîtrise ou de doctorat aura accès à un permis de travail ouvert. Ceux qui ne sont pas inscrits aux programmes supérieurs ne seront plus admissibles.