Élections 2025

Le prochain gouvernement reconnaîtra-t-il l’Acadie comme une nation?

Bateau de pêche aux couleurs de l'Acadie. Crédit image: Marc Guitard / Moment via Getty Images
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Les groupes de pression acadiens espèrent que la campagne électorale permettra de faire reconnaître l’Acadie, à l’instar du Québec, comme une nation, dans une de leurs principales demandes effectuées auprès des partis fédéraux.

« Je pense que c’est dû après 400 ans d’histoire », affirme la présidente de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB), Nicole Arseneau-Sluyter 

« L’Acadie n’a pas de territoire, on est pas mal partout au Canada, poursuit-elle. On fait partie de l’histoire alors que ça serait important qu’on soit reconnu comme peuple et non qu’on parle des Acadiens comme des communautés. »

En 2006, le gouvernement conservateur de Stephen Harper avait reconnu le Québec comme une nation au sein du Canada, dans le cadre d’une motion à la Chambre des Communes. 

« L’Acadie peut l’être aussi. On a une culture qui est différente. On est très différent des Franco-Manitobains, des Fransaskois et autres. Donc, pas de doute qu’on est une nation et qu’on devrait être reconnue comme ça », croit Martin Théberge, le président de la Société Nationale de l’Acadie (SNA), qui représente les Acadiens en Atlantique, mais aussi ailleurs au Canada, en France et aux États-Unis.

La motion en question en 2006 de Stephen Harper était purement symbolique et n’avait aucune portée juridique. Si elle convient que faire un geste similaire pour l’Acadie aurait plutôt une portée symbolique, il n’en reste pas moins que ça serait « une valeur ajoutée à la francophonie hors Québec », plaide Mme Arseneau-Sluyter.

« On s’entend que pour la nouvelle génération, l’histoire de l’Acadie, ce n’est pas trop enseigné même ici au Nouveau-Brunswick. Peut-être que ça ouvrirait cette porte-là qu’on connaisse plus notre histoire », suggère-t-elle.

Martin Théberge, le président de la société nationale de l’Acadie (SNA). Gracieuseté

Le président de la SNA souligne la relation entre la France et l’Acadie, notamment entre la défunte dramaturge Antonine Maillet et le président français Emmanuel Macron qui a souvent fait référence à l’Acadie comme un peuple dans les dernières années. L’Acadie possède aussi des ententes, en plus de la France, avec la Wallonie (la communauté française de Belgique) et le Québec.

« C’est la seule entente que l’État français a qui n’est pas avec un gouvernement, rappelle-t-il. Dans ces trois ententes-là, on reconnaît l’Acadie comme peuple alors c’est temps que le gouvernement fédéral le fasse aussi. »

Les Acadiens demandent également aux partis fédéraux, de s’engager à pérenniser le financement de la fête nationale de l’Acadie pour l’organisation des festivités en lien avec le 15 août.

« Ce n’est pas normal que ce financement ne soit pas permanent comme la fête de la Saint-Jean-Baptiste. Il y a des éléments symboliques au départ, mais qui vont avoir des impacts concrètement une fois qu’on va adopter cela (cette motion) », persiste M. Théberge.

L’annuel Tintamarre du 15 aôut dans les rues de Yarmouth lors du du Congrès mondial acadien en 2024. Photo : Rachel Crustin / ONFR

Autant la SNA que la SANB veulent voguer sur le succès du Congrès mondial acadien qui a eu lieu en Nouvelle-Écosse en 2024. « Le timing est bon pour le peuple acadien », conclut le président de la SNA.