Le retour des habitués à Contact ontarois
OTTAWA – Réseau Ontario a dévoilé ce mardi la programmation de Contact ontarois, le marché du spectacle de l’Ontario français. Du 15 au 18 janvier 2025, une quarantaine de vitrines artistiques seront présentées afin de convaincre les diffuseurs de programmer les versions complètes. Pour cette 44e édition, qui coïncide avec les 25 ans de Réseau Ontario, de nombreux artistes établis et habitués de l’événement seront de retour.
Dans les vitrines grand public, qui auront lieu en soirée au Centre des arts Shenkman, on retrouve entre autres les Franco-Ontariens Gabrielle Goulet, Brian St-Pierre, Melissa Ouimet, Les Chiclettes, LeFLOFRANCO et Mimi O’Bonsawin.
S’ajoutent à cela deux propositions manitobaines, Kelly Bado et le duo Fire & Smoke. Le trio pop-disco néo-bunswickois BAIE, anciennement Loumarin, sera également de la partie.
Les autres artistes proviennent du Québec : Diogo Ramos, Joyce N’Sana, Soleil Launière, Waahli et Émile Bourgault, en plus de l’humoriste François Massicotte.
Plus discret dans les dernières années, celui qui était parmi les plus actifs de sa discipline dans les années 90 et 2000 présente maintenant son huitième spectacle solo, intitulé 8.0. « C’est une discipline qui est importante pour nos diffuseurs. C’est une des rares offres qu’on a reçues au niveau de l’humour, » indique Marie-Ève Chassé, directrice générale de Réseau Ontario, en entrevue avec ONFR. Elle précise que l’accessibilité de la proposition a séduit le jury.
« On essaie d’avoir un équilibre, selon les candidatures, indique-t-elle également au sujet de la programmation. Souvent, on a une année où il y a plus de Franco-Ontariens, ça diminue un peu, ça réaugmente l’année suivante. Il y a vraiment une vague qui est liée à la production. On est chanceux, cette année, on a une très belle cohorte franco-ontarienne, dont certains qui n’étaient pas venus depuis longtemps. »
Marie-Ève Chassé fait référence entre autres à Brian St-Pierre, qui a récemment lancé son quatrième album solo, mais aussi au groupe Règlement 17, qui fête son quinzième anniversaire.
La formation de rock alternatif devra faire ses preuves pendant les présentations éclair, où chaque artiste dispose d’une dizaine de minutes seulement pour présenter son projet. Ce sera également le cas pour la compagnie ontarienne de jeux d’évasion Évasions mobiles, de Créations In Vivo, de la compagnie québécoise Corpuscule Danse, du duo Prairie Comeau composé d’Anique Granger et Benoît Archambault, du chanteur québécois d’origine chilienne Akawui, du Néo-Brunswickois Shaun Ferguson et du projet éducatif du groupe français ZUT, les Enfrancophones.
La jeunesse n’est pas en reste
Les vitrines jeunesse seront présentées en matinée à l’École secondaire publique De La Salle, devant un public d’élèves des écoles élémentaires et secondaires de la région. Les diffuseurs peuvent ainsi sonder les intérêts des jeunes en étant attentifs à leurs réactions.
On retrouve ici aussi des artistes déjà connus ou très actifs en Ontario comme DJ UNPIER, Shawn Jobin, Jessy Lindsay, le Théâtre Catapulte et Effet Papillon, la compagnie de Stéphane Guertin. Ce dernier s’était illustré à l’édition 2024 avec son spectacle Sortir la tempête du verre.
La magie sera aussi à l’honneur avec Marc Trudel et Les Illusionnistes. Maria Cannelloni, la danse éducative de SAM et la compagnie de théâtre Qu’en dit raton? complètent l’offre jeunesse.
Une bulle théâtre-danse
Chaque année, Contact ontarois réserve un espace plus complet à un type de discipline. Après les arts de la parole en 2024, la bulle de l’an prochain se consacrera à la fois à la danse et au théâtre.
En regardant les candidatures reçues (162 cette année), le jury cherche la tendance qui se détache et choisit des propositions qui méritent d’être découvertes dans une formule plus longue. Deux spectacles de danse et deux spectacles de théâtre seront ainsi mis en lumière en janvier, avec les présentations ontariennes de BoucharDanse, Katia Café-Fébrissy et Caroline Raynaud, ainsi que celle du québécois Marc Boivin.
Diversité, inclusion et accessibilité
Les organisateurs de Contact ontarois répètent ces trois mots comme un mantra pour une deuxième année. Les efforts portent fruit, selon Marie-Ève Chassé. « On l’a vu dans la diversité des candidatures que l’on a reçues cette année. »
Parmi les artistes retenus, certains ont avoué avoir osé déposer leur candidature en sentant ce « vent de changement » au sein de Réseau Ontario. « On sent que notre programmation se diversifie, que les artistes s’en rendent compte et viennent vers nous. »
Les vitrines jeunesse, le cocktail d’ouverture et la remise de prix seront une fois de plus interprétés en direct en langage des signes. Différentes rencontres et partenariats auront lieu avec d’autres organismes pour améliorer les pratiques en termes de diversité. « On essaie d’avoir des points de contact avec différentes communautés et différentes cultures pour bien comprendre comment on peut faire en sorte qu’ils se joignent à notre réseau. »
Le quart de siècle de Réseau Ontario
En 2025, le gala de clôture de Contact ontarois laissera la place à un spectacle spécial soulignant les 25 ans de Réseau Ontario. « On est très contents de pouvoir festoyer avec nos membres et la communauté », s’exclame Marie-Ève Chassé, en précisant que d’autres artistes franco-ontariens participeront à l’événement.
C’est un jury externe qui choisit les artistes qui accéderont aux vitrines selon des critères comme la qualité des propositions, les réalités techniques des diffuseurs et les cachets demandés, tout en recherchant une diversité et une bonne représentation franco-ontarienne.
Outre la fébrilité qui vient avec tout événement de vitrines, Contact ontarois est aussi reconnu comme un rassemblement important pour la communauté artistique francophone.
« On est à un moment de l’année de retrouvailles. On rejoint beaucoup d’artistes de partout. Et Ottawa est un carrefour de rencontres, plusieurs artistes des autres provinces passent par Ottawa pour transiger vers leurs tournées », explique Marie-Ève Chassé.
Nul besoin de convaincre les artistes franco-ontariens de se rassembler en janvier, donc. Le grand public gagne aussi à se présenter lors des vitrines de soirée, qui permettent de découvrir six propositions variées à un coût raisonnable.
« C’est moins évident, avec l’augmentation du coût de la vie, de faire toutes les activités culturelles que l’on voudrait. C’est une façon de magasiner », encourage Marie-Ève Chassé, rappelant que plusieurs des artistes en vitrine seront de passage dans les différents coins de l’Ontario l’année suivante.